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[Critique Cinéma] When you’re strange

Par Gicquel

[Critique Cinéma] When you’re strange

« When You’re Strange » de Tom DiCillo

Vu au cinéma

3.5 out of 5 stars

« La musique des Doors est très proche du cinéma : elle recèle des drames, du sexe, de la poésie et du mystère. » (Tom Dicillo, le réalisateur)

[Critique Cinéma] When you’re strange

Les Stones sur le petit écran et bientôt dans les bacs avec la sortie dvd de «Stones in Exile», le documentaire réalisé sur l’enregistrement de leur mythique album Exile on Main Street .Il est diffusé  jeudi à 20h35 sur France5.Sortie du DVD  le 15 juin.

La réponse des Doors ? « When You’re Strange »  premier long-métrage sur le groupe mythique de Jim Morrison, qui en matière de vidéo a connu plusieurs sorties dvd . Je pense à «  Live in Europe » sur leur tournée en 1968 et « Soundstage Performances » une compil de trois concerts à Toronto, au Danemark et à NewYork, dont quelques menus extraits ou images figurent dans le film de Tom DiCillo . J’ai craint un instant que tout le reste allait être du même tonneau et que le film ne s’adressait qu’aux néophytes .

[Critique Cinéma] When you’re strange
Que nenni , si « When you’re strange » s’appuie principalement  sur des images d’archives (1966 -1971), celles-ci sortent bien souvent des réserves et leur mise en parallèle avec la situation politique et sociale de l’époque éclaire d’une manière particulière l’histoire des USA . La guerre du Vietnam en point de mire.. Comme quoi le recul à du bon et au son des Doors, cette vision de l’Amérique donne  le ton des années de liberté totale , où la création pense-t-on va de paire avec l’alcool et la drogue .

Cette image que renvoie la longue descente aux enfers de Jim Morrison poète rock et paumé du petit matin, est écornée par ses trois acolytes qui bien qu’ayant touché aux produits illicites font figure d’enfants de chœur. Il faut voir la tête de Ray Manzarek , confronté aux frasques scéniques de son leader ;imperturbable, l’organiste assure la partition tandis que Robby Krieger, gratte comme il peut sur son manche , le regard perdu dans le vide . A cet instant de délabrement, la musique des Doors perd de sa clairvoyance .Mais l’important est de conclure . Cette solidarité professionnelle se poursuit dans les coulisses quand le trio tente comme il peut de  venir en aide  à un Morrison de plus en plus à la dérive.

Car l’hagiographie n’est pas de mise et très vite les Doors s’effacent devant le portrait d’un ange déchu , ballotté par les poèmes de Rimbaud et ses vapeurs d’alcool. Un artiste multiforme qui souhaitait aussi faire du cinéma. En 1970 alors que le groupe tangue  dangereusement, il réalise et interprète « HWY – An American Pastoral » dont quelques passages servent ici de fil conducteur  .Un homme quitte une voiture accidentée et poursuit sa route dans le désert. Faut-il y voir là une quelconque allégorie à ce qu’était la vie du chanteur deux ans avant sa mort ?

[Critique Cinéma] When you’re strange

L'une des images du film de Jim Morrison

Je n’en sais  rien , mais ce fil rouge , relayé par la voix off de  Johnny Depp, nous dévoile le cœur d’une des figures de la mythologie du rock’n roll.Moins romantique que le personnage de  Val Kilmer dans le film de Oliver Stone «  Les Doors » (1990) il se révèle d’une totale complexité . Qui de l’androgyne ou du macho insulte son public, avant de se réfugier dans sa poésie éditée à compte d’auteur ?  Lorsque le premier opus sortira officiellement, il dira que c’était le plus beau jour de sa vie. Le seul ?


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