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Le sari rose, Javier Moro

Par Wellreadkid

http://milleorienti.files.wordpress.com/2009/12/3b53079ba4ced115f267dacfe7e8f6501.jpgA la base, cela ressemblait à une histoire d’amour bateau, à ceci près qu’elle était vraie. Elle était jeune, belle, italienne. Il était indien, issu d’une famille prestigieuse, les Nehru-Gandhi. Un regard échangé à l’université de Cambridge, et c’est le coup de foudre. On est en 1965.

Mais par delà l’histoire d’amour de Sonia Maino et de Rajiv Gandhi, c’est l’histoire d’une famille que nous dévoile Javier Moro, l’histoire de la première famille de l’Inde. Le grand-père, Nehru, proche de Gandhi, était l’artisan de l’indépendance de l’Inde en 1947. Premier ministre après la fin de la domination britannique, il établit sans le savoir une dynastie. Sa fille Indira reprendra le flambeau, avant de le laisser elle-même à son fils Rajiv. Cela s’avéra donc bien plus qu’une histoire à l’eau de rose. En réalité, celle-ci était presque secondaire.

Histoire politique et historique de l’Inde, non content de narrer une histoire d’amour, « Le sari rose » nous dévoile plusieurs facettes de l’Inde, une Inde déchirée par les conflits religieux, la pauvreté, les inégalités. Entre les privilèges des anciens nantis, le mépris de certains alliés internationaux et les conflits aux frontières, l’histoire de la politique indienne s’offre à nos yeux d’étrangers, qui n’y connaissaient rien. On compatit avec les Gandhi, une famille décimée par les attentats, le sens du devoir, la notoriété.

Long récit de cinq cents pages agrémenté d’un dossier, ce livre est vraiment très agréable à lire. Petit bémol, cependant : étant donné que c’est un livre biographique, l’auteur a du se prêter à un style très descriptif, très narratif, avec très peu de dialogues. Le lecteur reste observateur et ne rentre pas vraiment dans l’histoire. A certains moments, ce livre tient plus du documentaire que du roman, ce qui entraîne quelques longueurs.

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Néanmoins, on ne peut nier le talent de Javier Moro à nous introduire à un monde méconnu par la plupart des lecteurs, à nous passionner pour la vie (romanesque, il faut l’avouer) de personnalités indiennes. Il nous les rend humains, à défaut d’accessibles. On s’émeut, en somme. Le grand atout de ce livre.

Javier Moro, né en 1955, de nationalité espagnole, a su parfaitement retranscrire l’histoire d’un pays qui devait lui être aussi inconnu qu’à Sonia l’Italienne. Je remercie Livradict et les éditions Robert Laffont pour cette découverte vraiment instructive.


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