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Supergrass, le dernier concert

Publié le 12 juin 2010 par Stéphane Kahn

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Ainsi, c'est fini...

Supergrass a donné son dernier concert hier soir dans une Cigale bondée, tandis qu'à côté, au Divan du Monde, le pseudo-événement n'était pas un concert mais la retransmission sur écran géant du premier match de l'équipe de France de football...

Avec ces adieux vaillants, c'est bien la première fois que j'ai vu Supergrass jouer aussi longtemps (deux heures). Et le concert fut à la hauteur des espérances, le groupe revisitant en remontant le temps plusieurs titres de chacun de ses albums. A chaque nouveau disque, un court intermède vidéo montrait le groupe en studio, visages rajeunissant doucement, chaque petit film faisant résonner quelques notes bien connues, faisant monter d'un cran l'effervescence. Quand on sait que, de l'avis général, Supergrass n'a jamais été aussi bon que sur ses trois premiers opus, on mesure le risque pris avec le choix d'ordonner ainsi la setlist. Risque mesuré, toutefois, puisqu'il promettait une véritable montée en puissance au fur et à mesure qu'avançait le concert. Aucun disque ne fut négligé, la salle s'électrisant encore plus nettement au bout d'une heure, une fois les cinq musiciens arrivés à leur troisième album, celui de 1999. A ce moment-là, je me suis dit que c'était sans doute la dernière fois que je pourrais bondir sur le refrain de Moving en même temps que quelques centaines de fans. Cela m'a fait bizarre.

Heureusement, jamais Gaz, Danny et Mick n'ont joué la carte de la nostalgie ou de la tristesse. Il y avait toujours autant d'allant dans l'exécution des morceaux. Tout au plus Gaz, le chanteur, mentionna-t-il à un moment qu'il s'agissait de leur tout dernier concert, mais - malgré les quelques huées qui accueillirent ses mots - il allait de soi qu'il ne s'agissait pas d'en faire un plat. Dans cette générosité teintée d'humilité, on a retrouvé le groupe tel qu'on l'a toujours aimé. Non, il fallait surtout profiter de ce moment exceptionnel clôturant de la meilleure des manières une belle histoire d'amitié et de musique. Epaulés, comme ils le furent au gré des concerts les plus récents par les deux frangins de Gaz Coombes (Rob et Charlie - ce dernier assurant d'ailleurs brillamment la première partie avec son projet Charlie Coombes and the New Breed, oscillant entre Supergrass et Tahiti 80), le trio initial se retrouva finalement seul en scène pour Lenny et Caught By the Fuzz. Symboliquement, Gaz délaissa alors le milieu du plateau et reprit momentanément sa place à droite de la scène, comme aux premières heures. La boucle était bouclée.


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