« Engrenages » de Guy-Patrick Sainderichin, Alexandra Clert saison 3 ( Studio Canal)
Sortie le 15 juin
Le film
2.5 out of 5 stars
Le procureur, la capitaine de police, le juge et l’avocate. On ne change pas une équipe qui gagne .Toujours sur le principe d’enquêtes fondées sur des histoires vraies, la mécanique implacable de la Justice s’offre une troisième et dernière saison avec un serial killer, inspiré d’un vrai tueur, qui a sévi dans les années 90.
Un trio ( il manque l'avocate)confronté aux pressions de sa hiérarchie
A Perpignan, un homme avait kidnappé quatre jeunes filles, puis les avait mutilées au niveau des organes génitaux.
Une méthode qui ne fait pas dans le détail, et que les réalisateurs nous rapportent de façon également très réalistes ; les scènes de crime sont difficilement supportables. Que dire alors de l’autopsie dont on ne vous épargne rien, c’est bien simple j’ai fermé les yeux.
Pour l’écriture de la saison 3, le conseiller de la série Eric de Barahir, commissaire de police de métier, est devenu co-auteur. Avec la nouvelle scénariste Anne Landois, ce duo a développé un document de plus d’une centaine de pages, retraçant les grandes lignes de la saison, avant que des auteurs supplémentaires en écrivent les scénarios à proprement parler.
Je vous passe l'image qui va suivre
Ce qui fournit du très bon classique policier au niveau de l’enquête, dont l’originalité est la manière de relever le dysfonctionnement d’un système gangrené par les différents pouvoirs.Si les flics ne prennent jamais de gants, ici l’évidence est de mise. Jusque dans les coulisses où les règlements de compte entre collègues, les intérêts de la hiérarchie et les collusions parasitent ce que l’on appelle habituellement , le bon fonctionnement de la justice.
En face le tribunal n’est pas mieux loti avec un procureur général plus politique que judiciaire. Alors on vous vire un magistrat de la criminelle au service des infractions routières et on muselle les autres collègues.Ca peut paraître caricatural mais quand on voit depuis des années, des affaires disparaître comme les scellés du dossier Boulin ( c’était au début de ce mois ) , on suit parfaitement les rouages du pouvoir et son implication dans l’ordre établi pour la bonne cause.
La gente avocate connaît aussi ses avatars, ses petites combinaisons et gros trafics avec des clients bien particuliers. Mais quand le service demandé par ces malfrats en cavale est intercepté par les flics, les baveux se taisent et se terrent.
Personnellement c’est ce que j’apprécie dans cette série .Les acteurs tiennent la route et notamment Philippe Duclos très à l’aise dans la peau du juge d’instruction, imperturbable face à ce candidat à la mairie qui lui fait comprendre qu’un gosse tué par un chien ne doit pas perturber une campagne électorale. Surtout quand dans cette ville les maîtres-chiens prolifèrent comme par enchantement.
On est loin de « Mafiosa » ou « Pigalle la nuit » ( dans ce blog ), encore moins de l’excellent » The killing » actuellement sur Arte, mais le ton général de la série lui confère un sérieux qui vous interdit de quitter l’enquête en cours d’audition.