Le 7 octobre 1434
Dans les mémoires pour sa tempête – les deux seuls
témoignages
qui nous restent de cette journée ne nous parlent que de
vent et donc, semble-t-il
d’un
temps de pierre
(et
n’en doute
pas) de
ruines
« absolu
comme feu, déchira,
je le jure, ciel et terre »
« des voix s’entendaient »
violemment,
le mécanisme repliant ses membres
sur eux-mêmes
volant
à toute vitesse le
tissage
laissé,
le tissé
soufflé,
nouveaux
objets volants, porta
une poutre d’au moins quatre toises sur quelque cinquante pieds
puis posée en équilibre sur une grille de jardin. Je jure que je l’ai vu
de mes yeux.
Cole Swensen, Si riche heure, José Corti, 2007, p. 97
Je reprends ici une note de Ronald Klapka à propos du
travail de Cole Swensen
« poésie qui pense, avec Si riche
heure de Cole Swensen aux éditions Corti.
Poésie qui pense ? Un pléonasme sans doute pour Gabrielle
Althen : "Je crois, non, je suis sûre, que le poème pense, du moins
le véritable poème. Mais il ne le fait pas à la manière d'une chronique, d'un
raisonnement technique ou mathématique. Il pense en superposant à la
combinatoire des concepts et aux moyens de l'intelligence abstraite, ceux de la
sensibilité, de la mémoire, du plaisir et du chant, de la culture, de l'émotion
et sans doute de bien autre chose encore. Il parle donc plusieurs langages à la
fois. Il en est même (précisément quand il est réussi !) la synthèse accomplie
et, de ce fait, s'adresse à l'ensemble de la personne qui le reçoit. D'où
l'étrange émotion qui en résulte". (revue autre Sud, sept. 2006, p. 26)
On l’éprouvera très certainement à la lecture de ce second recueil
paru en France, à l’enseigne des Très riches heures du duc de Berry, le
premier : Nefs, nous
étant parvenu par les éditions Le petit matin. Cette universitaire
américaine ne manque pas d’avoir été impressionnée par la
fièvre d’idées philosophiques, culturelles et sociales qui affecta le
tourmenté XVe siècle (guerres, épidémies) avec des changements
considérables : perfectionnement des horloges, découverte de l’imprimerie,
développement de la perspective.
Et elle conclut un de ses poèmes : Avril, au jardin :
La beauté n’est pas moins improbable d’avoir été inventée.
©Ronald Klapka
Cole Swensen dans Poezibao
conférence
à Créteil,
extrait
1 (avec Gianni d’Elia)
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de Poezibao
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