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L’expo de la semaine : Les Transphotographiques au Palais des Beaux-Arts de Lille, Jorma Puranen vs Joan Fontcuberta

Publié le 15 juin 2010 par Musée-Oh!

http://www.nottinghamvisualarts.net/files/imagepicker/j/jennie/Orogenesis_FRIEDRICH_2005_copyright_Joan_Fontcuberta.jpghttp://www.ac-grenoble.fr/lycee/log/loglet/Seconde/images/friedrich.jpg

Depuis le 19 mai 2010, la nouvelle édition des Transphotographiques a investi de nombreux lieux de la métropole lilloise. Consacré cette année au thème de la nature, un sujet d’actualité à l’heure des interrogations pour la sauvegarde de notre planète, l’ensemble des expositions propose au public de s’interroger sur l’appropriation de la nature dans la création photographique « en trois leçons » : la nature et le temps, la nature et ses transformations, la nature et ses artifices.

Comme chaque année, il y en a pour tous les goûts : Miguel Chevalier et ses impressionnantes « Fractal Flowers » au Tri postal, Jean-Pierre Gilson et ses clichés du parcours pavé du Paris-Roubaix à la Maison de la Photographie, pour ne citer que quelques exemples.

Toutefois, le Palais des Beaux-Arts semble se démarquer par l’originalité du travail des deux artistes présentés : le finlandais Jorma Puranen avec ses Icy Prospects et l’espagnol Juan Fontcuberta proposant son De Natura inattendu.

Face aux clichés polaires de Puranen, profondément picturaux et empreints de lumières réfléchissantes, vous resterez sans doute abasourdis par l’inventivité de son processus créatif : l’artiste vernit en réalité une planche de bois dans le but que les paysages s’y réfléchissent, avant de la photographier. Le rendu est stupéfiant : observez les rainures du bois, les traces de brosse qui renvoient à certaines toiles contemporaines…

L’univers insolite de Juan Fontcuberta ne vous laissera pas non plus indifférents : humour et canulars sont au rendez-vous ! Ses Constellations accompagnées d’un texte scientifique ne sont en réalité que des impacts d’insectes sur un pare-brise, son herbarium ou sa Fauna ne sont que des animaux empaillés ou des plantes séchées reconstitués de manière incongrue avant la prise de vue, pour faire croire à leur existence au spectateur, suite au (faux) reportage d’un scientifique allemand… Pourtant face à ces bizarreries de la nature, on y croirait presque ! Syndrome de la blouse blanche ?

Cependant, l’humour et l’inventivité atteignent leur paroxysme dans la série Orogénèse. Mais où se situent sur le globe ces paysages photographiés dignes du Seigneur des Anneaux ou d’Avatar ? Images de synthèse, OUI mais réalisées à partir d’un logiciel militaire permettant de reproduire en trois dimensions des informations cartographiques. Rien d’original ? Bien-sûr que OUI lorsqu’il s’agit de scanner à la place des cartes IGN L’Angélus de Millet, Monet, Dali, Friedrich (cf. photo) et d’autres pour les transformer via l’informatique en paysage ! Une manière de redécouvrir les grands classiques de l’histoire de l’art… le résultat vaut bien le déplacement !

L'illustration est l'orogénèse du célèbre tableau de Caspar David Friedrich, Voyageur contemplant une mer de nuages, 1818.

Pour les amoureux de la photographie mais trop loin de Lille, découvrez les visites virtuelles des expositions en suivant ce lien : http://www.transphotographiques.com/2010/visitesvirtuelles/palais_beaux_arts/beauxarts.html

Retrouvez le programme complet des Transphotographiques, "Une seconde nature" du 19 mai au 20 juin 2010 sur www.transphotographiques.com


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