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...a commencé pour moi à installer des panneaux le mercredi et le jeudi. Bénévolat oblige, s'occuper de la signalétique avait pour avantage d'avoir le pass 4 jours gratuitement, incluant toutes mes soirées de libre, ce qui n'est pas négligeable. Celà a de plus été l'occasion de rencontrer des gens et des artistes (dont Air quand même)(même si on a pas échanger plus de trois paroles, c'est déjà ça hein).j e u d i . Après des promenades dans toutes les rues de st Brieuc les bras chargés des maudits panneaux et armée de fils de fer, pinces, ciseaux, et double-face, je soufflais un peu, encore les joues rosées du vin rouge bu le midi au restaurant des bénévoles (pourtant je n'aime pas ça mais bon, on fait passer le temps comme on peut), à la bibliothèque de St Brieuc assister à la projection d'un film/comédie musicale irlandais dont j'ai oublié le nom. C'était assez sympathique, totalement folk et quelque peu rafraîchissant, avec une fin frôlant l'happy End mais passant, heureusement (ne c'est pas le cas de le dire), à côté. Après ce film apaisant, nous nous dirigeâmes vers la Passerelle où se déroule, comme d'habitude, la première soirée de concerts. Je n'étais pas sûre de pouvoir rentrer puisque des rumeurs circulaient comme quoi la soirée était complète, obligeant les bénévoles à rester dehors. Préférant voir Air le jeudi plutôt que le vendredi, et ne voulant pas rater Oh No Ono, je tente quand même, et réussit à rentrer sans difficulté. Nous allons donc au balcon (le concert se présentait à un public assis), tout devant, avec une vue parfaite et en hauteur de la scène. The Hot rats jouaient en première partie, et heureusement que leur set ne durait que 30 minutes, car même si c'était assez sympathique, tout le monde n'attendait que Air (normal), qui allaient jouer ce soir le chef d'oeuvre qu'est la BO de Virgin Suicides. On comprend alors pourquoi la salle était (presque) pleine.Enfin, ils arrivent sur scène, de blanc vêtus, ils nous saluent, s'installent, accompagnés des Hot rats, et c'est sans d'autres artifices que s'élèvent les premières notes de Playground Love. C'est alors que nous revivons le film Virgin Suicides, des paillettes pastelles dans les yeux et un nuage de mélancolie flottant dans la salle. C'était la boule à la gorge et les larmes menaçant de s'écouler à chaque note que je vivais le moment le plus émouvant et intense du festival. Beaucoup de moments de nos vies sont indescritibles avec la simple force des mots, et c'est le cas ici. Air a réussit ce soir a faire vibrer des cordes au plus profond de moi-même. Une musique à la fois calme et puissante, secouée par moment de violence et toujours teintée de nostalgie. A l'image du film, ce concert réveille des souvenirs que nous n'avons par forcement vécu. Le temps s'est écoulé extrêmement vite, et c'est autant hébétés qu'ébahis que nous sommes sortis de la salle, prendre l'air avant les prochains concerts.Aimantées par des physiques très avantageux, un style "british" -qui s'avéra ensuite être le charme suédois-, par des guitares aux montées psychédéliques, des instruments diverses et rigolos, une voix originale, doucement aiguë et joyeuse sans être enfantine, des vêtements colorés et des mèches de cheveux bouclés, nous allâmes donc tout devant (en même temps ce n'était pas difficile vu la foule) pour assister au concert de Oh No Ono.
Alors qu'en écoute sur l'ordinateur je n'avais accroché qu'à une ou deux chanson, le live s'avéra très agréable du début à la fin. La diversité des influences et la voix quelques peu nasillarde (mais en beaucoup plus aiguë), n'est pas sans faire penser à Oracular Spectacular, le premier album de MGMT. Le chanteur, le visage peinturé d'or ressemblait d'ailleurs à Andrew. Ce qui n'était pas pour me déplaire. Cette voix, comme trafiquée à l'hélium, accompagnait des rythmes dansants marqués d'une joie de vivre et d'un côté bisounours irrésistible. Les membres du groupe se sourient entre eux, se sourient même tout seul, prennent énormément de plaisir à jouer, et nous aussi. Aller voir Oh No Ono en concert c'est ressortir avec un immense sourire et des étoiles multicolores dans les yeux.Je ne savais pas à quoi m'attendre pour le prochain concert dont je ne connaissais que le nom, Lucy Love.
Quand nous arrivâmes devant la scène, une jeune fille noire habillée d'un grand vêtement uniforme beaucoup trop grand pour elle, en damier noir et blanc (confectionnée par elle-même il me semble, la classe), les yeux cachées d'immenses lunettes noires pixelisées et trop cools, rappait rageusement en bougeant gracieusement son corps, pendant qu'un Dj, habillé dans le même style, construisait des mélodies electro/dub autour des paroles de la demoiselle. Un duo déjanté, suédois lui aussi, pour un live décoiffant. Quelques fois, des danseurs faisaient des apparitions sur scène, déguisés autour du thème du pixel noir et blanc, masqués, et bougeant d'une façon inhabituelle, difficile, mais extrêmement classe et en accord avec le son. Un concert original qui marque une bonne découverte.
V e n d r e d i . Le lendemain, après un réveil matinal mais sous un soleil radieux, j'installe encore des panneaux dans le centre ville, puis à Poulain Corbion, avant d'aller voir Féfé. Bon avant de le voir je confondais tout le temps avec Tété, mais je crois que c'est encore plus insupportable en fait. Mon ouverture d'esprit, en particulier musicale, est limitée, très limitée, en particulier dans ce cas là. Je ne m'attarde donc pas, on est restées 3 chansons et c'était déjà énorme. Bref. Après quelques gorgées d'un liquide réchauffant pris sur la place Louis Guilloux en discutant de choses et d'autres, je vais voir à contre coeur Olivia Ruiz, encore plus chiante en live qu'à la radio. Je déteste sa voix, je déteste ses paroles, je déteste les roses sur la scène, je déteste ses mimiques et je déteste Dionysos.
Place ensuite à Revolver, que j'avais déjà vu à l'Ubu, et dont j'avais le souvenir d'une bande de jeunes gens très sympathiques autant humainement qu'en concert, mais dont la moyenne d'âge de leur public ne dépasse pas les 15-16 ans. Le live était encore une fois plaisant, assez dansant pour faire gonfler les coeurs, et aux mélodies gravées dans les esprits de tous. Un bon moment en somme.J'ai vu de loin Ginzhu, je crois que j'ai bien aimé mais c'était un peu long. Mais je trouvais certaines chansons vraiment cools. Donc le concert était pour moi une alternance de moments forts et de passages ennuyants. Il faut dire que j'ai eut le droit à toutes les répétitions, donc deux fois en une journée, même dans un contexte totalement différent, c'était peut être beaucoup.
Pour Vitalic, j'ai été, un peu tibutante, dans la foule, en alternant devant, tout devant, et milieu. J'avais bien aimé son live à Rock en Seine l'année dernière et j'étais contente de le revoir. C'est pourquoi, j'étais vraiment déçue, bien que le set restait agréable, et que j'avais une bonne vue sur les installations scéniques ( le public d'art rock le vendredi soir est très jeune et petit. Je me sentais grande et vieille. Wouah. ). Ensuite j'aurais pu aller à la passerelle voir Jamaica, dont je ne connais qu'une chanson (dont je ne suis pas tellement fan), mais j'ai préféré rentrer chez moi puisque j'en avais l'occasion. D'ailleurs apparemment je n'ai rien loupé, ce qui ne m'étonne guère.
S a m e d i. Pour cette journée, j'avais prévu un super programme, qui commençait par le show case de Lily Wood & the prick au Disquaire.
La musique est toujours fraîche et c'est agréable de commencer une série de concerts et une soirée dans la foule par quelque chose d'intimiste. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre pour Miss Platnium, ce n'est pas trop mon genre de musique (j'avais lu r'n'b/soul sur le livret ce qui m'avait un peu effrayée) mais au final le concert s'est avéré plaisant, mais un peu long, avec deux ou trois moments forts seulement. Les vêtements pailletées et les chaussures flashy donnent visuellement du pétillant à l'ensemble, et il faut dire que les premiers concerts sont toujours assez difficile pour les artistes, quand il fait encore jour, que la foule n'est pas motivée et que tout le monde attends impatiemment les têtes d'affiches, comme Pete Doherty ce soir là. Ensuite je voulais voir "13 most beautiful songs for Andy Warhol's screen test" + la fin de Rachid Taha & Mick Jones, parce que Mick Jones quand même. Finalement je n'ai été voir ni l'un ni l'autre, et pourtant j'ai quand même vu la fin de Coeur de Pirate Enfin juste la dernière chanson, et je n'avais pas le choix hein. Enfin il fallait que ça tombe sur son mega-tube, attention. Elle a une voix atroce, je ne parle pas des paroles et d'un caractère apparemment particulièrement mauvais, et en plus j'ai découvert qu'elle n'était vraiment pas belle, les cheveux gras mouillés, le maquillage coulant, le nez en trompette, un double-menton, et un sourire forcé qui donne envie de courir à l'autre bout de St Brieuc. C'est presque ce que j'ai fait, en allant au musée à la place, et aux exositions de l'ancien Monoprix. Bon.
PourPete Doherty, j'ai loupé le début et je m'en suis vraiment voulu. Je m'attendais à ce qu'il arrive ce scène saoul et drogué, comme souvent, et qu'il ne fasse que son dernier album solo en plus de quelques chansons des Babyshambles. Que nenni. Tout le monde l'attendais un peu au tournant. Il en a surpris plus d'un en arrivant en pleine forme, et a réussit à faire un concert intimiste, seul avec sa guitare sur la scène devant une foule dense et respectueuse. Enfin il n'était pas vraiment seul vu que des danseuses inutiles l'accompagnaient, mais franchement, je pense que personne ne les a vraiment remarqué tellement Pete Doherty en impose à lui seul. J'étais contente d'entendre à la fois des chansons de son album solo, des Libertines, et des Babyshambles, dans un concert improvisé mais pourtant parfaitement maîtrisé. Il est remonté dans mon estime et je le considère à nouveau comme un mythe vivant. LOVE. Après ce bon concert, j'aurais bien aimé voir Caravan Palace, qui ont une très bonne réputation de live.
Cependant, ils tombaient en même temps que les White Rabbits, que je n'étais pas capable de louper. Tout de même. Comme personne ne partageait mon amour pour ce groupe, c'est toute seule que je cours (oui.) vers la Passerelle (j'aime bien les lapins). Je connais bien leur premier album et c'est avec joie que je me rend compte qu'ils en jouent pratiquement toutes les chansons. Je ne loupe ainsi aucune de mes chansons préférées, qui comprend leur dernier single Percussion Gun. La voix du chanteur, volontaire, séduisante et juste, s'allie parfaitement au piano déjanté et surtout aux percussions et à la batterie sur lequel le chef de la bande tape frénétiquement: c'est la signature du groupe, qui fait battre les coeurs des spectateurs en parfaite osmose. Ce groupe a énormément de potentiel et je ne comprends pas trop pourquoi ils n'ont pas été mis à Poulain Corbion, vu l'efficacité de leur rock dansant et émouvant, puissant mais raffiné. Après ce concert, je ne me rappelle plus grand chose de la soirée, je crois avoir vu le début de Skip The use mais j'ai peut être rêvé. Bon, tout le monde a ses moments de faiblesse.
D i m a n c h e . Bouh, déjà la dernière journée. (Et pas la meilleure). Quoi de mieux pour réveiller tout le monde (et la tâche n'est pas moindre) qu'une jeune et joyeuse bande colorée : the Go! team ouvre les festivités de ce jour, avec toujours leur même recette : de la bonne humeur, beaucoup de bonne humeur, des couleurs, des rires, des sautillements, des changements au niveau des instruments. de la pagaille, on est heureux de vivre, on aime le sport, les années lycée et les jeux d'enfants. Cependant malgré beaucoup de bonne volonté, la recette n'a pas réellement pris. Le groupe est bien sympathique mais au bout d'une heure on se lasse un peu de l'aspect adolescent youpi-yoh. Surtout à 18h.Pour la suite de la soirée, plus rien ne m'intéressait à part Jacques Dutronc. Je ne suis pas du tout, mais vraiment pas du tout variété française, mais lui a tout de même eut sa place dans mon itunes (ok j'avoue la reprise des Black Lips de sa chanson Hyppie Hourra n'y est pas pour rien). Bon. Comme le concert durait 2h ou 3h, je ne sais plus, je trouvais ça un peu long, alors j'ai décidé d'aller voir seulement le dernier quart d'heure. Je n'ai pas regretté puisque ainsi le live ne m'a pas parut long, et j'ai eut le droit à plein de tubes (il en a vraiment beaucoup en même temps), comme Et moi Et moi Et moi (c'est le seul dont je me rappelle, et un de mes préféré) et la chanson des cactus. Le monsieur est assez vieux mais toujours en forme, et il ne manque pas de faire plusieurs boutades entre ses chansons. Par contre je n'ai pas compris l'utilité de mettre sur la scène une naine déguisée en dame de coeur vulgaire, elle était vraiment dégoutante, répugnante, et inutile. S'il y avait des enfants ils ont du vraiment avoir peur.Sachant que Gaêtan Roussel est l'ex-chanteur des Louise Attaque, j'aurais vraiment apprécié l'éviter, mais malheureusement on avait rien d'autre à faire. Lui aussi me dégoutait, et lui aussi a du faire peur aux enfants. Je trouvais vraiment que c'était un choix particulier(-ement nul) pour clore le festival. Pour partir sur un bon concert, quelque chose de cool et d'original, j'aurais bien aimé voir Novack 3D disco mais malheureusement je devais ramasser les panneaux. N'ayant presque pas bu ce soir là, l'alcool est vite redescendu et la tâche m'a parut très longue ; c'était particulièrement atroce de se faire accoster par tous les gens bourrés (entre ceux qui voulaient me piquer un panneau ou les autres qui croyaient que je les volait, j'étais servie). J'ai également eut le cafard a désinstaller les affiches de Poulain Corbion, c'est tout de même assez triste de voir la place après les concerts : vide, plein de gobelets, et l'équipe qui désinstalle tout très vite. En bref, si j'avais été déçue par la programmation de cette édition du festival briochain, j'ai tout de même passé de bons moments. Air fut de loin le meilleur concert, j'ai également beaucoup apprécié Pete Doherty et les White rabbits, puis Oh No Ono et Lucy Love. Il n'y a plus qu'à attendre la prochaine édition pour voir la ville vivre de nouveau.Les photos ont été prises sur FB.