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46. Premières impressions hongkongaises

Publié le 07 juin 2010 par Melaniepiqpiq
Après une douzaine d'heures de vol avec Air New Zealand, nous avons atterri à Hong Kong ce matin (lundi) aux aurores, sans aucune idée de ce qui nous y attendait. Comme on ne compte y rester que quelques jours avant de filer vers le Vietnam, ça ne valait pas le coup d'investir dans un Lonely Planet pour si peu de temps. Ne comptez donc pas sur moi pour vous apprendre des tas de choses sur la ville. Vous devrez vous contenter de mes modestes impressions.
La première: la ville n'est pas aussi grouillante que je ne le craignais, malgré ses 7 millions d'habitants rassemblés sur une petite superficie. Il y a de l'espace, on ne se sent pas trop à l'étroit.
Enfin pour l'instant je n'ai vu que la partie « Mainland », m'étant (riz)cantonnée au quartier de Kowloon, où se trouve notre auberge de jeunesse.
Conformément à mes attentes, ça pullule de magasins. On te distribue des prospectus tous les mètres, c'est affolant (pauvres arbres) mais compréhensible car sans cela, personne (enfin pas moi, en tout cas) ne se douterait que cette petite porte qui n'a l'air de rien cache des étages entiers de commerces.
Ça me rappelle le Maroc par bien des aspects. Je me sens comme un pigeon qui doit faire gaffe à ses plumes, ce qui n'est pas spécialement agréable. A la place des tapis, c'est des sacs de soie que le commerçant essaie de te refourguer à tout prix dès que tu montres le bout de ton nez dans une boutique. Ca possède l'indéniable avantage d'être moins encombrant, remarquez (d'ailleurs, j'en ai acheté un)(pour 1€, pourquoi se priver?) Et directement dans la rue, on te propose avec insistance des « copy watches » et des « copy bags », comprendre: atroces contrefaçons de grandes marques. « Vuitton, Chanel, cheap, cheap! ». J'en connais une qui serait au paradis ici, n'est-ce pas Schwester?! En attendant, ils ne risquent pas de faire d'affaires avec moi.
J'ignore si le taux de change est actuellement avantageux, mais en tout cas, il est très pratique car 10 HK$ équivalent à 1€. Il suffit donc d'enlever un zéro.
Toutes les enseignes se ressemblent et quand ce n'est pas traduit en anglais, c'est du chinois, dans les 2 sens du terme. J'ai la fâcheuse tendance à imaginer des restos partout vu que chez nous, c'est en général ce qu'indiquent les enseignes en chinois...
46. Premières impressions hongkongaises
Ayant quand même fini par réussir à en identifier quelques-uns, je vous fais un petit palmarès des commerces les plus fréquents:
Le vainqueur incontestable est le magasin d'articles en soie et accessoires où j'ai fait des stocks pour les années à venir. Comment résister à cette adorable bague-montre qui ne coûte rien? Et à ce petit bracelet à pois verts à 2€? Pour vous donner une idée, dès que vous commencer à fouiller dans les montagnes de bijou-pacotille, le vendeur vous tend un plateau dans lequel mettre vos trouvailles.
A la place neumbeurre two, une sorte de pharmacie à la mode chinoise. De loin, ça donne ça:
46. Premières impressions hongkongaises
Zoom (du plus soft au plus gore):
46. Premières impressions hongkongaises
gélules diverses
46. Premières impressions hongkongaisesun grand choix d'Aliments Secs Non Identifiés
46. Premières impressions hongkongaises
La médaille de bronze revient aux magasins de cosmétiques
46. Premières impressions hongkongaisesune enseigne avenante
qui en dehors des produits habituels (pour nous) proposent des produits qu'on pourrait qualifier de... dépaysants?
46. Premières impressions hongkongaises
Oui vous avez bien compris... il s'agit d'un soin blanchisseur de peau. White is in. Notre monde à l'envers. Pour une fois, je suis super dans le vent avec mon look cachet d'aspirine. Je peux remballer ma crème autobronzante qui sent les fruits de mer.
Intéressant aussi, ces échantillons de parfum en vrac à quelques euros (quand même) sur lesquels on peut lire «échantillon gratuit, ne peut être vendu ».
Après avoir décliné 3 propositions de massage en une minute, j'ai voulu me renseigner pour une teinture mais je n'ai pas réussi à communiquer avec le personnel coiffant malgré le cours d'AOS (les collègues comprendront...) que j'avais pris quelques jours auparavant à Cairns. Je voulais juste savoir si la teinture était permanente... le petit coiffeur de l'accueil me regarde avec de grands yeux effrayés et part en courant chercher à la rescousse un de ses collègues, le dérangeant en pleine coupe. Je pose la même question à ce dernier, mais malgré mes multiples reformulations (« is it for ever? » « does it go away when you wash your hair? »), la seule information que j'ai réussi à lui extirper était le prix, qui de toute façon figurait déjà sur le prospectus qu'on m'avait fourré dans la main dans la rue...
Bref, afin d'éviter une potentielle (voire probable) catastrophe (genre ressortir avec le look caniche)(bitte aufs Klo?), j'ai jugé plus sage de garder pour quelque temps encore mon affreuse couleur auburne(je vous entends vous moquer, vous, là-bas, du fond de la salle des profs).
Crevées, jetlaguées et affamées, nous sommes entrées dans la première chose qui ressemblait à un restaurant. Je n'ai pas pris trop de risques (cette fois-ci) et ai commandé des calamars (décidément j'en aurai fait une cure durant ce voyage: on en trouve à tous les coins de rue en Australie) vapeur sauce satay avec un accompagnement de verdure dont je n'ai pas compris le nom (je sens que c'est le début d'une longue série). Ça a l'apparence de branches de céleri (mais le goût du brocolis), avec des feuilles qui ressemblent à s'y méprendre à des épinards, avec en sus des petites fleurs jaunes. Le tout couvert d'oyster sauce (sauce d'huître?). Intéressant.
46. Premières impressions hongkongaisesles petites fleurs jaunes ne sont malheureusement pas visibles sur la photo.
A peine avais-je commencé à me débattre avec mes baguettes(qui est l'abruti qui a inventé un truc pareil? J'espère qu'il est mort dans d'atroces souffrances, ou qu'on l'a condamné à un supplice tantalien, du genre: pour l'éternité les mains liées devant une table couverte de mets exquis, avec seulement des baguettes et ses pieds pour les attraper) que la serveuse m'apporte une fourchette, avec un air qui voulait dire « toi ma fille, t'as vraiment pas le coup de main ». Je m'obstine avec les baguettes (j'ai ma fierté, quand même), c'est là que passe une deuxième serveuse (je soupçonne sa collègue de lui avoir conseillé de venir jeter un coup d'œil) qui se met à faire « hi hi hi hi hi » (fou-rire à l'asiatique). Humiliant. Depuis, je mange avec les doigts.
C'est en sirotant un café au lait glacé dans un bar que je tapote ce texte, alors qu'Anke fait la sieste. Vu le taux d'humidité de l'air, on comprend pourquoi chaque boisson traditionnellement chaude est proposée en version glacée... Thé vert glacé, cappuccino glacé, thé au lait glacé... Il y a aussi un curieux mélange café- thé au lait glacé mais je ne m'aventurerai pas à en commander malgré ma grande curiosité gustative.
Heureusement, c'est la saison des pluies, ce qui permet des rafraîchissements multiquotidiens sans lesquels je ne serais qu'une limace géante.
(…)
Je continue en direct d'une petite gargotte où je me délecte d'un dessert dont, pour une fois, j'ai compris la composition: des boules de riz fourrées au sésame, dans une soupe de gingembre. A se rouler par terre (mais je sais me tenir, parfois). Ça m'a rappelé les Knödel autrichiens au pavot, en moins étouffe-chrétien(ou athée, en l'occurrence).
46. Premières impressions hongkongaisesLa photo n'est pas avantageuse (les boules n'étaient pas maquillées, et l'éclairage les rendait blafardes) (elles me tueraient si elles savaient que je mettais cette photo en ligne), mais ça donne une idée. A côté de la tasse, sur l'assiette, une boule éventrée (massacre à la grande cuillère).
Un (triste) mythe s'effondre: les desserts chinois ne sont pas fatalement infâmes et ne se réduisent pas aux lychees en boîte qu'on nous propose traditionnellement dans la plupart des restos chinois en Europe.
Pour ne rien gâcher, le serveur est sympathique, il vient de surmonter sa timidité linguistique pour me demander avec hésitation « How it tastes? », ce à quoi j'ai répondu vérigoude.
(...)
Quelques heures plus tard, peu avant le coucher: j'ai fini par percer le mystère du Nom du Légume Inconnu: il s'agit du kale (ne me demandez pas comment ça se prononce), c'est une variété de chou frisé (de la même famille que le brocolis, donc j'avais pas complètement tort pour le goût) et c'est censé être très riche en calcium et vitamines diverses... ça tombe bien, j'adore ça!
Sur ces considérations culinaires, je vous dis bonne nuit et au prochain post.

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