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Un peu de culture en Périgord

Par Pseudo
Sud-Ouest.jpegUn beau satisfecit à notre quotidien régional Sud Ouest, qui rend compte généreusement, dans son édition de Périgueux hier et aujourd'hui, de deux événements singuliers de la vie culturelle en Périgord – la culture en Périgord, on en tombe sur le cul, ça ne se résumerait donc pas au gavage des oies, ou aux jacquouilleries du percepteur Le Roy Eugène ?

Le premier événement était le Salon du livre du Grand Périgueux, tenu ce week-end à Champcevinel, banlieue verte de la ville-capitale. Le deuxième est lyrique : la Franco-American Vocal Academy (FAVA), qui débutera le 4 juillet prochain et se clôturera mi-août.

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Un mot d'abord sur cette dernière manifestation, que j'avais déjà évoquée dans la note "Jacquou nous brouille l'écoute". Elle est originale à plus d'un titre. Il s'agit d'une académie musicale américaine, d'un niveau très soutenu, relevant de l'Université du Texas à Austin (UT-Austin), installée en résidence d'été en Dordogne en 2008, et spécialisée dans le répertoire lyrique français. Elle rassemble un peu moins d'une centaine d'étudiants en art lyrique de diverses nationalités, dont les travaux et répétitions sont en grande partie publics, offrant ainsi sur différents sites du département, généralement des églises, une trentaine de représentations gratuites tout au long de l'été. L'académie se clôture par un "chef-d'œuvre", donné quelques soirs de suite au Théâtre de Périgueux. C'était "La Belle Hélène" en 2009, cela devrait être "Orphée aux Enfers", du même Offenbach, cette année.

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Retour au salon du livre de Champcevinel ("Grand Périgueux"). Ici, l'originalité tient moins à la nature même de l'événement – un salon généraliste très éclectique, où se retrouvent d'abord, en bonne logique, éditeurs et auteurs locaux – qu'au prix créé : le prix "François Augiéras"... Cela pourrait bien être la première fois, en effet, que le Périgord honore d'une façon aussi formelle celui qui fut sans doute son plus grand écrivain des deux derniers siècles, et qu'il abandonna pourtant dans sa déchéance, le laissant salir ses dernières années de vie sous les combles d'un hospice où on le moquait, et qui mourra comme un gueux dans l'indifférence la plus totale. Cette "cloche", que ce qui compte de culture ici ne voyait même plus ou dont elle se détournait, avait été cet écrivain flamboyant, tutoyant les étoiles sous le ciel du Sahara ou sous celui des Eyzies en quête de mystères insondables. Trop mystique, peut-être, en même temps que trop païen, trop "cosmique", trop marginal, trop contemplatif... Et peintre de surcroît ! Hommage et salutation au comité organisateur de Champcevinel pour avoir ainsi rendu sa dignité à ce monument qu'on avait laissé dégrader (*).

(*) Note à paraître sur François Augiéras.

Lectures recommandées, particulièrement : "Le Vieillard et l'enfant", Ed. de Minuit, 1954, (paru initialement sous le pseudo Abdallah Chaamba), ainsi que le livre de souvenirs de Paul Placet : "François Augiéras, un barbare en Occident", Ed. de la Différence/Minos, 2006.


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