Quartier Lointain - Jirô Taniguchi

Qui n'a jamais rêvé de retourner en enfance ? C'est exactement ce qui arrive à cet homme mûr, qui de retour d'un voyage d'affaires, fait un détour par sa ville natale, pour se recueillir sur la tombe de sa mère. Il est alors projeté dans le passé, où il revit une journée de son enfance, tout en gardant son caractère et son expérience d'adulte. Pour la première fois, il verra ses parents avec le regard de quelqu'un à même de les comprendre.

- Casterman - Ecritures -

Je n'avais jamais lu d'album de J.Taniguchi. Curieuse, je me suis donc tournée vers ce titre puisqu'une adaptation cinématographique est annoncée pour l'automne.

Ce fut un premier rendez-vous manqué. J'ai lu les deux tomes de cette bande-dessinée sans déplaisir mais sans y trouver réellement d'intérêt. Une impression de déjà-lu.

Ce scénario, qui a pourtant reçu le prix du festival d'Angoulême en 2003, m'a paru plat et répétitif, la démonstration de ce regard en miroir sur la paternité et sur l'enfance bien trop appuyée. Il m'a manqué l'émotion et la finesse. Un fond culturel aussi : je n'ai pas lu un manga. Le contexte est à peine développé, l'histoire de cette famille marquée par la guerre relatée sans la moindre tension, les sentiments expliqués mais jamais approfondis, laissant les personnages froids et statiques. Le graphisme de J.Taniguchi est si consensuel que je comprends qu'il plaise à tous : le trait de la BD franco-belge sur un univers asiatique. Mais le crayon ne sublime pas ces paysages, raconte peu la société japonaise. Elle apparaît, certes, au quotidien, mais n'a aucun rôle. Il n'y a pas d'enjeu, de différence liés à cette culture. Je n'en ai pas ressenti l'esprit comme lorsque je lis les manhwas de Kim Dong-Hwa qui me découvrent la Corée. Aucune page ne m'a marquée, touchée. Il semble que je sois hermétique à la sensibilité du maître.

En revanche, l'incorrigible que je suis n'a pu s'empêcher de penser que ce manga était très intéressant pour le lectorat adolescent. Qu'ils accompagnent Hiroshi à la rencontre de ces hommes et femmes qui sont leurs parents mais pas seulement, qu'ils s'allongent avec lui sur le banc du parc pour considérer et savourer cette période si particulière de leurs jeunes vies.

Je ne renonce pas à découvrir d'autres titres de J.Taniguchi. Sur ma liste : L'orme du Caucase, Kaze No Sho, L'homme de la toundra et surtout le premier volume de Mon année : printemps, celui de Au temps de Botchan sur Natsume Sôseki ainsi que  Icare avec Moebus ( présenté par Mo' la fée ICI )

- La BD du mercredi avec Mango -

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