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Janelle Monáe: The ArchAndroid [Review]

Publié le 19 juin 2010 par Akram02

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Pour ceux qui suivent Onemic régulièrement, il sera facile de dire que le nom de Janelle Monáe est récurent. Et c'est à juste titre. Akram avait fait part de son enthousiasme sur son opus précédent qui est en fait un EP constitué de 7 titres dans sa version finale. The ArchAndroid ,formé des Suites II et III, constitue donc la continuité de Metropolis: Suite I (The Chase).

La sortie de la Suite I a déposé les marques du phénomène Janelle: hors du commun, éclectique et plutôt intrigante si j peux ajouter. Autant j'ai pu me permettre de remettre en cause l'exploitation musicale que Sean Combs AKA Diddy&Co exerçait sur beaucoup d'artistes qu'il a signé, autant pour le cas Janelle c'est le jackpot. Bien qu'elle soit signée sur Bad Boy Records, cela n'enlève en rien à sa qualité première d'artiste authentique et complète, car sa démarche à elle est toujours indépendante. Avec ses copains de son label Wondaland Arts Society les Wolfmasters: Nate "Rocket" Wonder et Chuck Lightning; Janelle a su monter une équipe de choc pour la production de cette album en deux suites. Il y aurait une semaine je n'aurai pas pu tenir les mêmes propos qui suivront, The Archandroid m'a pris de court et à vrai dire je ne savais même plus où donner de la tête tellement la surprise a été grande. En fait je n'étais tout simplement pas préparée car ce second volet ne rappelle en rien les ingrédients de l'album moyen.

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The ArchAndroid nous accueille tout d'abord par une intro instrumentale aux applaudissements qui se font timides, puis se mettent en place une succession d'instruments: violons, xylophones, instruments à vent qui partent en crescendo et de sonorités futuristes. Le point deviendra culminant pour ensuite pouvoir laisser place au premier titre non instrumental. Permettez-moi de parler d'une entrée théâtrale et fracassante.
Accompagnée du poète et clameur (ou slammeur) Saul Williams, Janelle a rejoint le monsieur sur son terrain et n'a pas hésité à balancer ses lyrics sur un ton rythmique et saccadé. On parle de technologies, monde futuriste, d'évolution de l'individu et de déshumanisation:
 

"Cyborg, android, d-boy, decoy, water, wisdom, tightrope, vision, insight, stronghold, heartless, ice cold, mystery, mastery, solar, battery."

"Dance Or Die" n'est autre qu'un hymne en faveur de la paix, la créativité et la nécessité d'améliorer la condition humaine:

"You see we really got to and I think that we ought to
Protect the mind from degradation
Sow in the seeds of education
They run from us, are we that dangerous?
There's a war in all the streets and yes the freaks must dance or die!"

Janelle poursuit son envolée avec le titre agréablement jazzy de "Faster", le bridge sur ce titre est tout simplement grandiose, on a envie de danser, c'est le coup de coeur garanti. "Locked Inside" s'annonce plus soul et Ms Monáe met sa voix beaucoup plus en avant, le son de la batterie est là pour soutenir son chant en cadence et de la guitare électrique est astucieusement ajoutée vers la fin.
Le ton continue a décliner un peu plus avec "Sir Greendown" qui me faisant penser à une sorte d'interlude, mais pas pour longtemps puisqu'avec "Cold War" Janelle commence à mettre la barre haute, musicalement elle ne nous a pas épargné. Beaucoup de batterie et de guitare électrique comme principaux ingrédients et puis elle va se lâcher vocalement pour mon plus grand plaisir. A la première écoute de l'album j'avais trouvé qu'elle n'avait pas assez exploité ses atouts vocaux mais là je peux dire que j'ai grandement apprécié! D'ailleurs c'est sur la Suite III que Janelle va chanter le plus, notamment sur "Neon Valley Street"  et "BaBopByeYa". Globalement "Cold War" devrait plaire aux amateurs de rock et de psychédélisme, tout comme pour "Mushrooms & Roses" avec son petit côté métal. La Suite III est donc la partie la plus soul.
Le funky "Tightrope" a été judicieusement choisi pour être le 1er single, si on n'est pas familier avec le monde musical de Janelle il permet de nous nous y introduire sans que l'on soit trop désarçonné avec Big Boi qui apporte une petite touche Hip Hop.
Seconde interlude avec "Neon Gumbo" qui rentre dans la continuité de l'intro "Suite II Ouverture". On fait connaissance avec le côté blues de Monae sur "Oh, Maker", en effet les arrangements doux rentrent en accord avec le thème de l'amour:

"Oh, Maker have you ever loved?
Or known just what it was?
Or imagined the bitter end
Of all the beauty that we're living in?"

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Janelle Monae s'autorise et accomplit là où beaucoup ont échoué. La Suite II n'est même pas encore arrivée à son terme, qu' on a pu déjà avoir un aperçu de l'ampleur de ses capacités musicales et d'une vaste palette d'inspirations. D'ailleurs de ses inspirations, parlons-en un peu plus. On a de la nu soul, du rock, de la pop, de l'afro punk et de l'afro-futurisme, ce dernier étant un "pont entre technologies et racines, musiques traditionnelles et musiques électroniques, histoire de la communauté noire et métaphysique". Oui rien que ça. Comme dans la lignée de Sun-Ra ou des Parliament-Funkadelic, Janelle a repris ces principes de bases pour The ArchAndroid. Mais au fait qu'est-ce que The ArchAndroid? Eh bien voilà, Janelle n'a pas seulement une multitude d'inspirations au niveau musical, elle a aussi étudié l'art dramatique en plus de la musique et cela s'entend. Dès la première écoute de The ArchAndroid on se rend compte de l'approche souvent théâtrale et orchestrée de sa musique. Nombre de fois j'ai eu l'impression d'avoir affaire à la bande originale d'une oeuvre cinématographique. Puis on n'a pas besoin d'aller bien loin dans l'analyse de fond, The ArchAndroid est une alter-ego inspirée du personnage "Cindi Mayweahter" de la triologie The Matrix (Science fiction vous avez dit?). Le premier volet Metropolis: Suite I reprenait bien le concept du film Metropolis de Fritz Lang, ici on a d'autres allusions au cinéma. Prenons "Comme Alive (The War Of The Roses)", j'ai immédiatement tilté sur la comédie noire "The War Of The Roses" qui a pour sujet un divorce difficile.
Je vais conclure en disant qu'avec plus de 70 minutes de musique, Janelle est une artiste appliquée qui sait où elle va. Elle sera à l'avenir sûrement considérée comme une des pionnières dans un nouveau genre musical et qui contribuera grandement à la soul music de pouvoir se renouveler. Une fois de plus je tiens à répéter que l'album peut d'abord sembler déroutant mais qu'au fil des écoutes on rentre facilement dans l'univers de la douce Androïde. D'autre part, après étude des covers de Metropolis: Suite I et The ArchAndroid: Suite II & III, on peut sans doute s'attendre à une Suite IV, vivement!
Bref un des must de l'année, je conseille vivement d'acheter l'album et surtout d'aller lui rendre visite lorsqu'elle passera à Paris le 5 Juillet prochain.


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