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La Belgique est-elle promise à la séparation ?

Publié le 20 juin 2010 par Vindex @BloggActualite

La Belgique est-elle promise à la séparation ?
INTRODUCTION : Depuis sa création, la Belgique n’a jamais autant été aussi proche d’un éclatement. En effet, les résultats tout frais des dernières législatives nous montrent que la volonté indépendantiste de la nation flamande se fait de plus en plus forte. Depuis quelques années, le scénario d’une séparation des wallons et flamands devient plausible. En effet, un tel scénario avait déjà été envisagé par un journaliste qui présentait lors d’une émission canular un tel évènement. Même au niveau européen, la Belgique semble avoir du plomb dans l’aile. Ainsi, l’eurodéputé Nigel Farage parle même d’un « non-pays » en évoquant la Belgique, en février 2010 au parlement européen. D’où vient l’apparent divorce entre la communauté wallonne et la communauté flamande ? Peut-on parler de nation belge ? Quels sont les avantages et limites du modèle politique fédéral belge ? Peut-on envisager une séparation des deux communautés et un rattachement des wallons à la France ? Quelle importance donner aux derniers résultats ? La Belgique : un Etat fédéral et multinational :Né en 1830 suite à la Révolution Belge, le Royaume de Belgique est un état de culture européenne et occidentale, de religion catholique romaine (même si la déchristianisation y est certaine) et de langue française et germanique (néerlandais). Depuis 1993, cet Etat, composé de deux grandes nations (les wallons et les flamands), est fédéral. Le caractère fédéral se manifeste à deux niveaux : territorial et communautaire. Territorialement il existe trois régions en Belgique : la Flandre au nord, la Wallonie au sud et Bruxelles capitale. Chacune de ces régions dispose d’un parlement qui prend en charge la gestion de l’agriculture, de l’économie, de l’aménagement... Il existe également trois communautés en Belgique : la communauté flamande (qui parle néerlandais), la communauté wallone (qui parle français) et la communauté germanophone. Chacune de ces communautés dispose également d’un parlement qui s’occupe de l’enseignement et de la culture. Bruxelles Capitale est quant à elle dirigée par les flamands et les wallons. Enfin, au-dessus de ces structures, il existe un parlement fédéral qui prend en main les affaires étrangères, la justice, la sécurité sociale, la santé, la défense. Le régime politique est celui de la monarchie constitutionnelle dans laquelle le roi permet l’unité et la cohésion.Flamands vs wallons : le torchon brûle :Aux élections, on peut souvent remarquer les divergences politiques entre la Wallonie et la Flandre. En effet, la Wallonie est majoritairement à gauche ou au centre-gauche, tandis que la Flandre est nettement plus à droite. Les gouvernements belges sont donc très instables du fait de l’obligation de coopération entre wallons et flamands. Les coalitions sont monnaies courantes en Belgique. Les gouvernements sont fréquemment renversés. Ce fut notamment le cas en mars 2008, en novembre 2009 et en avril 2010 (ce qui donna lieu aux élections anticipées du 13 juin). Autrefois moteur économique de la Belgique, la Wallonie est actuellement en difficultés économiques dues aux délocalisations de l’industrie et aux difficultés de reconversion. Les wallons accusent les flamands de leur situation économique. La tradition commerciale flamande (avec Anvers notamment) a permis à la Flandre de devenir le cœur économique de la Belgique. Certains flamands pensent que la Wallonie est un poids lourd dans l’économie, d’où la volonté d’indépendance. Le contentieux vient également de la langue et de la culture. Autrefois très flamande, Bruxelles est devenue très francophone aujourd’hui. La capitale est officiellement bilingue. Le bilinguisme se retrouve également dans certaines communes frontalières : les communes à facilités. Les élections du 13 juin 2010 :Ces élections législatives anticipées ont été organisées suite au renversement du gouvernement en avril 2010. Le but était d’élire les représentants de chaque parlement pour faire un nouveau gouvernement en tenant compte du nouveau de rapport de forces entre les partis politiques. La poussée des séparatistes du parti N-VA (anciennement Volksunie) était prévisible. Avec un peu de recul et surtout en connaissance des résultats, on peu dire que c’est une victoire pour le N-VA en Flandre. Ils remportent ainsi 28 sièges sur 150 et près de 30 pour cent des voix. Le Parti Socialiste Wallon a quant à lui 25 sièges, le Mouvement Réformateur 18 et le parti CD&V (démocrates chrétiens) 17. Le parti Vlaams Belang obtiendrait 12 sièges. La Nouvelle Alliance Flamande a des projets ambitieux pour la Belgique, notamment sur la stabilité budgétaire, les finances publiques et la réforme de l’Etat. Cela pourrait à terme aboutir à une Flandre indépendante. Les discussions pour la formation du gouvernement commencent à présent. Le parti N-VA serait prêt à négocier avec les autres partis, flamands ou wallons, mais la coalition ne verra probablement pas le jour à temps pour la présidence belge de l’Union Européenne qui commence le 1er juillet.CONCLUSION : QUEL AVENIR POUR LA BELGIQUE ? Sans recul, il est difficile de se prononcer sur l’avenir certain de la Belgique. Le programme présenté par le N-VA semble aboutir à une Flandre indépendante. Néanmoins, le parti n’a pas la majorité absolue et son gouvernement futur sera fragile, comme tout gouvernement en Belgique. Il est en tout cas certain que la Belgique est à un tournant de son histoire politique. Si la Flandre devient indépendante, l’hypothèse d’un rattachement de la Wallonie à la France se précisera. Selon un sondage publié par France-Soir jeudi , les français seraient d’accord à 66 pour cent sur le rattachement de la Wallonie à la France. Mais pour le moment, il convient de rester prudent sur cette option. En effet, le principal parti rattachiste, le Rassemblement France-Wallonie, même s’il a augmenté son score, n’a obtenu que deux pour cent des suffrages en Wallonie et n’a pas de siège au parlement. En France, les langues se délient à ce propos : plusieurs hommes politiques se sont prononcés sur la question d'un éventuel rattachement de la Wallonie à la France. Ainsi, Jean-Pierre Chevènement, Jean-Luc Mélenchon, Jacques Myard ou Nicolas Dupont-Aignan se sont prononcé en faveur. Il est très difficile de prévoir le destin politique de Bruxelles Capitale, qui malgré un passé flamand devient de plus en plus francophone. SOURCES : http://www.lexpress.fr/actualites/2/tri ... 99048.html http://www.letelegramme.com/ig/generale951514.php POUR EN SAVOIR PLUS : http://fr.wikipedia.org/wiki/Belgiquehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Nieuw-Vlaamse_Alliantiehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Rassemblem ... nie_France

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