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Je ne veux pas mourir seul de Gil Courtemanche

Par Ngiroux

Je ne veux pas mourir seul de Gil CourtemancheMontréal, 29 mars 2009

Moi, Gil Courtemanche, je lègue…

Suite à deux condamnations à mort successives, Courtemanche, dans ce testament, cette introspection très personnelle, cet immense chagrin, partage, se confie à son lecteur.

Première condamnation, Violaine, cet amour négligé depuis trop d’années disparaît de sa vie. «La mort est plus subtile, c’est un cancer qui s’annonce, un courriel qui dit : Je te quitte.  Et quelques raisons suivent.  Elle est en Afrique, moi en Europe.  Je croyais que nous étions heureux et me voici mort ou presque par un simple courriel.»

Et sans attente, sans possibilité de retrouver un certain équilibre, cette deuxième condamnation. «Un matin comme les autres.  Et puis le médecin m’a annoncé ma maladie.  Une maladie qui se glisse s’insinue silencieusement.  Voilà, ce soir je ne ressemble pas à un mourant j’en suis un.». Cancer du larynx. Quatre semaines, non sept semaines de radiothérapie et de chimio.  « À un certain moment je ne pourrai plus avaler. »

L’écrivain de confidences en confidences nous murmure : Ce serait bien de mourir ainsi, avec une main de femme sur le front et une menotte d’enfant qui tient sa main.  Une belle mort.

«Maintenant, je sais.  J’écris pour vivre encore.  Quand j’écris, je vis un peu, je te parle, je discute avec toi, je te fais part de mes découvertes, de mes doutes, de mes regrets, de mes angoisses.   Quand j’écris, j’entends ton souffle et aussi tes questions et tes commentaires.»

Certes, Courtemanche au fil de ces courts chapitres intitulés tour à tour La vie, La mort, cette longue complainte devient répétitive, mais on ne peut s’empêcher d’admirer cette plume. Un auteur, qui m’était inconnu jusqu’à présent, qui vaut sûrement le détour. Un petit avertissement, ce roman n’entre définitivement pas dans la catégorie de Lectures estivales.  Mais je ne peux réprimer cette toute petite phrase qui je crois s’adresse à bien d’entre nous. «C’est aussi pour ce con, cet imbécile, cet idiot que je fus que j’écris.  Peut-être lui, ou un autre comme lui, nous sommes nombreux, lira-t-il ce petit livre et se mettra-t-il à la tendresse et à l’amour avant qu’il ne soit trop tard et qu’il ne reçoive comme moi son congédiement par courriel.»



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