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Ouest de François Vallejo

Par Sylvie

PRIX DU LIVRE INTER 2007

Ouest de François Vallejo

Editions Viviane Hamy, 2006

De cet écrivain français de premier plan, je n'avais lu que Groom, récit d'une grande fantaisie dans le monde de l'art.

Etant donné qu'il vient dans ma médiathèque au mois d'octobre et qu'il a présenté en avant-première son livre de la rentrée Les soeurs Brelan, j'ai eu envie de découvrir son oeuvre la plus connue, qui lui a valu le Prix du Livre Inter en 2007.

Quelle découverte ! Un magnifique roman sur la dialectique maître/esclave dans les terres giboyeuses d'un Ouest fantasmé, au milieu du XIXe siècle. Une propriété, des étangs, la brume, la forêt. Un baron fou, partagé entre sa passion pour l'esprit révolutionnaire et les jupons. Un garde-chasse, Lambert, soucieux de maintenir l'ordre dans la propriété, entouré de sa famille et de ses chiens. Au début, très dévoué, il découvre la folie de son maître, son obsession pour Victor Hugo qu'il rêve de rejoindre à Guernesey et surtout les jeunes femmes qui disparaissent...

Lorsque le Baron de l'Aubépine va s'en prendre à Magdeleine, la fille de Lambert, les rapports maîtres/valets vont se transformer... La chasse ne fait que commencer...

La folie, la chair, le sang mis en scène dans un décors forestier et brumeux. La tension est à son comble. Grâce à un style majestueux, haletant, suffoquant, Vallejo parvient à épouser la folie et la peur de ses personnages. Dans un flux verbal sans fin, refusant les mises à la ligne pour les dialogues, l'auteur épouse les différentes voix de ses personnages : phrases courtes, interrogations se fondent aux descriptions en tout genre. Le lecteur voyage dans la phrase, respire au rythme des personnages.

L'histoire est admirable et le style encore plus. Fait suffisamment rare pour le souligner. En même temps, Vallejo évite toute fioriture ; on sent le parler vrai, la voix du peuple, quasiment le patois, la respiration des personnages que ce soit Eugénie, la femme de Lambert où sa fille. On sent le flux intérieur des différentes pensées, sans jamais nous perdre.

Un magistral huis-clos qui nous plonge dans un XIX e siècle au bord de la folie, à milles lieux de la raison raisonnante des Lumières.

Un charme suranné, une belle oeuvre classique. Autrement dit, un chef d'oeuvre...


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