En effet, depuis la réforme relative à la nomination des dirigeants de l’audiovisuel public intervenu fin 2008, le public n’avait pas eu à constater par lui-même les effets de cette nouvelle disposition légale. Malgré tout, depuis sa mise en application Jean-Paul Cluzel a dû laisser sa place à Jean-Luc Hees à la tête de Radio France au printemps 2009, Emmauel Hoog a été promut à la direction de l’agence France Presse tandis que Matthieu Gallet a hérité il y a quelques semaines de cela des rênes de l’INA. En attendant la prochaine promotion d’un nouveau responsable à Arte ainsi qu’à France Télévisions, décision encore en suspens pour quelques jours nous dit-on. Toutes ces nominations ne sont pas le fruit exclusif de la réforme de l’audiovisuel mais elles jouent toutes d’une logique similaire.
En effet, à ce stade de décision le grand public n’a que faire du jeu de chaises musicales qui agite le microcosme des médias parisiens. La seule vraie révolution apportée directement au téléspectateur depuis l’entrée en vigueur de cette réforme est la suppression de la publicité après 20 heures sur France Télévisions qui a été globalement très bien acceptée par le public (sous réserve de ne pas évoquer la probable révision à la hausse de la redevance).
Néanmoins, le cas qui nous concerne aujourd’hui agit dans une sphère bien différente des cas précédents. En effet, cette double décision a une incidence directe et immédiate sur l’antenne puisqu’elle ampute deux figures devenues emblématiques de la station. Leurs chroniques étant de plus en plus populaires, ramenant avec elles de nombreux auditeurs. A ce stade ci, c’est l’auditeur qui est le premier touché par les désidératas exécutifs.
On m’objectera alors que ces licenciements ne sont pas le fruit direct de la réforme de l’audiovisuel et que Monsieur Hees s’affirme comme étant l’unique décideur de ces révocations. Soyons réalistes quelques secondes, ces dépars forcés sont inévitablement le fait d’un pouvoir haut placé qui lassé de se faire vilipender par des chroniqueurs payés par l’argent public a décidé de leurs destins. Qu’il s’agisse de Philippe Val ou de Jean-Luc Hees, leur nomination est due au bon vouloir de l’exécutif, comment pourraient-ils barrer la route à ces choix ? Proprement impossible malgré les cris lancés haut et fort ces derniers jours.
Il demeure que cette situation crée un vrai précédent au cœur de la société française qui a découvert hier que l’exécutif avait réellement la main sur l’audiovisuel public puisque pour la première fois il a opéré un changement quantifiable pour le quidam du matin, faisant de son rôle de financier, celui de censeur.
Désormais la suspicion augmente d’un cran et reste à savoir comment le Pouvoir va pouvoir asséner ses futures coups de couteau sans frémir de la vindicte et de la colère populaire en constante augmentation face à ces situations affligeantes et grossières.
Références : France Inter, guillon, Politique, Porte, radio, Réflexion, Réforme Réactions de lecteurs
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 24 juin à 18:57
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