Didier Porte, Stéphane Guillon… les matinales de France Inter vont devenir
tristes et en tout cas beaucoup moins corrosives. Jean-Luc Hess, et l’ex impertinent qu’est Philippe Val ont décidé de débarrasser les ondes publiques de ces deux
dérangeants caricaturistes. La radio nationale pouvait pourtant s’enorgueillir, dans cette France soumise à la néomonarchie sarkozyenne, d’être un ilot de dérision des pouvoirs en place, de
liberté d’expression, d’impertinence politique. Si l’un et l’autre ont pu, rarement, paraître border line, cela ne fut jamais indécent. La vraie indécence médiatique est celle qu’étalent
à longueur de journée toutes ces émissions de pseudo réalité qui utilisent et manipulent les misères humaines pour faire de l’audience, transformant les téléspectateurs en voyeurs. Elle a encore
de « beaux » jours devant elle.
Il ne serait pas juste, bien sûr, de jeter le bébé avec l’eau du bain. France Inter reste sans doute une des radios les plus libres de note PAF. Daniel Mermet n’est pas (pas encore ?) viré. Mais
il faut cependant s’inquiéter de cette double éviction qui témoigne d’une première tentative de normalisation dont chacun sait qui est l’instigateur. Encore un contre-pouvoir qu'on tente de
museler.
>> Signez la pétition "Pour le retour de l'indépendance et l'impertinence sur France Inter"
La dernière chronique de Stéphane Guillon, le 23 juin