Lyon prend un petit air de station balnéaire

 
INAUGURATION  - C’est sans doute l’espace public emblématique du nouveau quartier de la Confluence, ce morceau de ville (150 ha à terme) conçu comme un extension du centre de Lyon, au sud de la Presqu’île. La place nautique est inaugurée aujourd’hui et sera l’attraction principale d’un week-end de festivités.
Cet « espace public majeur » aussi vaste que la place Bellecour, comporte un bassin de 2 ha bordé de larges quais offerts à la promenade jusqu’aux rives de Saône. L’idée, un temps évoquée, d’installer un port de plaisance, est tombée à l’eau. Mais il y flottera sans doute comme un parfum de station balnéaire…
Pour ceux qui n’auraient pas suivi les diverses péripéties du gigantesque projet urbain de la Confluence, deux grandes idées sont tombées à l’eau.  Le projet, un temps caressé, de faire traverser la darse (le vaste bassin artificiel) jusqu’au Rhône s’est heurtée à un mur : l’autoroute A7 qui longe le Rhône. Quant à l’image de carte postale d’un port de plaisance où mouillent de jolis bateaux sur l’eau en presque centre-ville, faut oublier. « Il y a un vrai besoin car de nombreux bateaux cherchent une place en hivernage. Mais l’accueil d’un port de plaisance aurait nécessité la clôture du bassin, et la privatisation de l’espace public. Tout ça pour un usage réduit puisque les bateaux restent bâchés 10 mois sur 12. Cela allait à l’encontre de l’esprit que l’on voulait donner à cette place » explique Sylvie Josse, chef du projet de la place nautique. A défaut de port de plaisance, une halte fluviale permettra l’accueil d’une vingtaine de bateaux de 8 à 12 mètres pour un très court séjour.

La place nautique n’est pas donc pas un port, ni une place aquatique – cela, Daniel Buren l’avait déjà tenté sur la place des Terreaux en l’inondant par 69 fontainiers. Non, comme son nom l’indique, c’est une place sur laquelle on navigue. « Ce plan d’eau permet de redonner vie à tout un ensemble d’activités nautiques : joutes, aviron, canoë, etc. sans le spécialiser pour autant » explique Sylvie Josse. Aucun club de sport n’y sera à demeure, l’espace doit rester « ouvert et polyvalent ». Mais quatre péniches d’animations (bar, restau, salle d’expo…) resteront amarrées du côté du pôle de loisirs.

Contrairement aux berges de Saône, qui sont à trois mètres au dessus de l’eau, la place nautique entre de plain-pied dans la ville. « L’idée est de retrouver le contact avec l’eau » résume Sylvie Josse. On approche de l’eau en descendant des gradins dont la dernière marche est à 50 cm du bord. La Saône vient lécher les orteils des citadins.

Pour les aménagements de la place, les architectes et paysagistes, Georges Descombes et ADR ont utilisé des matériaux sobres, rappelant le passé industriel du site : sols en béton ou en pavés herbés, bancs en calcaire, garde-corps en acier galvanisé. Les 900 mètres de quais, pour l’instant d’apparence très minérale, sont plantés de 80 arbres à grand développement, frênes, érables, chênes, qui devraient offrir un large ombrage.

L’attrait de l’eau, le fantasme d’un port en pleine ville, les envies de station balnéaire… Dès avant l’inauguration, les curieux se pressaient, nombreux, chaque week-end, pour découvrir cette place nautique qui sera sans doute un fort point d’attraction de la Confluence.

Anne-Caroline Jambaud

A la Confluence, on y danse ! Vendredi 25 juin, à 22h30, spectacle pyrotechnique sur la place nautique. Pendant trois jours, du 25 au 27 juin, une cinquantaine de groupes d’artistes ou de compagnies proposent des animations tout au long des 2,5 km du nouveau quartier de la Confluence. Musiques latines avec le festival Y Salsa
www.y-salsa.com,

programmation enfants sous le chapiteau Rock’n gones, mais aussi spa urbain, jeux de pistes, activités nautiques, danse et musique. Evénement gratuit.

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