Manfred Mann #1 :
Paul Jones : chant, harmonica
Mike Vickers : guitare, saxophone
Manfred Mann : claviers
Dave Richmond : contrebasse
Mike Hugg : batterie, vibraphone
Manfred Lubowitz naît à Johannesbourg (Afrique Du Sud) en 1940.
Il joue du piano dès l’âge de 6 ans et à 19 ans, étudie la musique classique à l'université et commence à s'intéresser au jazz.
Effrayé par le racisme, surtout chez les jeunes de son âge, il devient résolument anti-raciste et quitte son pays pour rejoindre l'Angleterre en 1961 espérant pouvoir y vivre de sa musique.
A Londres, Manfred commence à jouer dans de nombreux clubs dès 1962, avec différents groupes, jouant du piano et de l'orgue électrique, puis change bientôt de nom en Mann (inspiré par le batteur de jazz Shelly Manne)
Un soir il est remarqué par Graham Bond et Mike Hug (qui va bientôt changer son nom en Hugg) et les trois musiciens commencent à jouer ensemble.
Graham Bond les quitte bientôt pour former le Graham Bond Organization avec Jack Bruce et Ginger Baker (futur Cream).
Mann et Hugg décident de fonder un quatuor avec Mike Vickers et Dave Richmond.
Le groupe prends le nom de Mann-Hugg Blues Brothers, alors que les rejoignent Tony Roberts (saxo), Don Fay (saxo) et Ian Fenby (trompette), montant le nombre des musiciens à 7.
Le groupe joue exclusivement instrumental au début, n'ayant pas de chanteur, mais ils vont bientôt trouver la perle rare avec Paul Jones.
Paul Pond naît à Portsmouth (Angleterre) en 1942, et rejoints dès 1962 plusieurs groupes de blues/rhythm'n'blues de Londres.
L'un de ses premiers groupes : "Thunder Odin and The Big Secret" comprend les guitaristes Tom Mcguinness (futur Manfred Mann) et Brian Jones (futur Rolling Stones).
A l'époque de Thunder Odin, Brian Jones, prends le pseudonyme d'Elmo Lewis et Paul Pond emprunte le nom de famille de Brian.
Paul Pond devient PP Jones, puis change en Paul Peterson, puis Blue Boy Jones avant de simplifier : Paul Jones.
En décembre 1962, les Mann-Hugg Blues Brothers rencontrent Paul Jones et l'invitent à passer une audition pour la place de chanteur.
Etant le seul à venir à l'audition, ils l'engagent en attendant de trouver quelqu'un d'autre, n'ayant pas été convaincus par l'audition.
Il restera néanmoins jusqu'en Automne 1966.
Avec Paul Jones, le groupe commence à trouver le succès.
En mai 1963, les trois cuivres quittent le groupe, qui sous l'influence de leur premier manager, Kenneth Pitt cherchent un meilleur nom.
Après une audition ratée pour Decca, le groupe signe chez EMI fin mai avec le producteur John Burgess, qui insiste aussi pour qu’ils changent de nom.
Le groupe propose The Driving Wheels qui est refusé .
Burgess propose alors simplement le nom de Manfred Mann.
Les cinq musiciens refusent catégoriquement, mais le nom leur est imposé par la maison de disque.
Ce nom de Manfred Mann leur posera un certain nombres de problèmes et ils ne cesseront d'essayer de faire comprendre aux auditeurs qu'il ne s'agit pas de disques d'une personne, mais d'un groupe.
Paul Jones, surtout ne se fera jamais à l'idée d'être le leader d'un groupe qui porte le nom d'un autre musicien.
Il écrira d’ailleurs pas mal de chansons sur le sujet (Cock a hoop & The one in the middle) et sera même l'une des raisons de son départ.
Juillet 1963 : un premier single est issu, "Why should we not (Mann)-brother Jack (trad.)".
Les deux titres sont des instrumentaux, et l’on peut imaginer aisément la frustration et la déception de Paul Jones.
Le 45 tours n'obtient d’ailleurs aucun succès.
En réaction, Paul Jones écrit les deux faces du deuxième single : "Cock-a-hoop-Now you're needing me" qui sort en Octobre 1963.
Dans "Cock-a-hoop" Jones chante “ça s'appelle Manfred Mann mais il y a 5 types”.
"Cock-a-hoop" n'entre pas dans les charts, mais le groupe passe à la radio et à la tv anglaise et lors de leur pasage à l'émission Ready Steady Go, on leur propose d'écrire un nouveau générique pour l'émission.
Jones, Mann et Hugg écrivent le titre "5 4 3 2 1" et enregistrent une première version pour l'émission, puis une version plus longue pour le 45 tours.
C'est lors de ses séances que l'on s'aperçoit des problèmes d'adaptation de Dave Richmond qui à de la peine à quitter le domaine du jazz et sa contrebasse.
Le groupe décide alors de se séparer de lui et de rechercher un bassiste électrique.
C'est l'ami de Paul Jones, Tom Mcguinness qui va rejoindre les rangs de Manfred Mann dès Décembre 1963
© Pascal Schlaefli