Synopsis :
Après avoir vaincu un méchant dragon, sauvé une belle princesse et le royaume de ses parents, que peut encore faire un ogre malodorant et mal léché ? Domestiqué, assagi, Shrek a perdu jusqu'à l'envie de rugir et regrette le bon vieux temps où il semait la terreur dans le royaume. Aujourd'hui, tel une idole déchue, il se contente de signer des autographes à tour de bras. Trop triste...
C'est alors que l'habile et sournois Tracassin lui propose un contrat. Shrek se retrouve soudain transporté dans un monde parallèle totalement déjanté où les ogres sont pourchassés, où Tracassin est roi, où Fiona et son bien-aimé ne se jamais rencontrés...
Shrek va-t-il réussir à déjouer le sortilège, à repasser de l'autre côté du miroir, à sauver ses amis, à retrouver son monde et reconquérir l'amour de sa vie ?
Critique :
A deux semaines d’écart, deux grandes sagas d’animation vont poser les armes. D’un coté, Pixar et Toy Story, de l’autre Dreamworks et Shrek. Alors que Pixar part en terrain conquis (les 2 premiers Toy Story étant évidemment cultes), Dreamworks se devait de mettre les bouchées doubles suite à un Shrek 3 paresseux et globalement raté.
C’est donc avec un apriori clairement négatif que je partais découvrir ce quatrième et dernier film (en 3D) de l’ogre vert, la promo n’ayant pas spécialement réussi à me convaincre. Qui est plus est, l’aspect « monde parallèle » me paraissait davantage être une planche savonneuse qu’une véritable bonne idée, bref, on peut dire que j’attendais le film au tournant.
Et bien figurez-vous que contre toute attente, je suis ressorti de la salle non pas conquis mais franchement positif !
A mon humble avis, la raison de cette réussite tient dans l’éloignement assumé des personnages d’un humour bien éculé et trop présent dans les trois premiers films. Ici, on ne parodie presque plus et les blagues sentent à nouveau le neuf, ce qui permettra d’éviter un sentiment de déjà vu qui plombait atrocement le précédent film. Ce qui n’était guère convaincant sur le papier, à savoir l’arrivée de Shrek dans un Far Far Away parallèle, se révèle être une idée de génie pour la simple et bonne raison qu’il permet de découvrir les différents personnages sous un angle nouveau, et ouvrir sur un humour nous prenant à contre pied de ce que nous pouvions attendre. Ainsi, outre Le Chat Poté que l’on sait obèse depuis le trailer, c’est surtout l’Ane qui sera l’un des moteurs comiques du film en devenant nettement plus intelligent qu'avant.
Pour faire un parallèle simple, Shrek 4 c’est un peu le Retour Vers le Futur 2 de la saga. La découverte d’un Far Far Away modifié dans lequel un élément important du passé à été enlevé, donnant ainsi un futur peu reluisant, où les ogres se cachent sous terre menés par une Fiona guerrière, où les sorcières sèment la terreur sur les plaines du comté sous les ordres du nabot et « méchant » de l'histoire, Tracassin.
Mais cette orientation risquée aura pu bien mal rendre si le scénario n’avait pas été autant travaillé. N’allez pas croire qu’il s’agisse d’une histoire en béton armé mais force est d’admettre que l’ensemble demeure cohérent et surtout, relativement plaisant à suivre. Shrek 4 ce découvre d'ailleurs une dimension épique dans le renversement de la dictature tracassin, dimension clairement renforcée par une utilisation de la 3D exemplaire, et j’insiste sur ce point !
La 3D n’est ici pas utilisée en tant que gadget amusant mais bien présente pour augmenter l’immersion au sein des scènes d’actions, notamment lors des voltiges en balais où lors de la bataille finale. Mike Mitchell semble avoir tout compris de son utilisation sur un film d’animation et n’en déplaise aux défenseurs de Pixar dont je fais d’ordinaire parti, la 3D de Shrek 4 se révèle mainte fois plus impressionnante que celle de Toy Story 3 (ça c’est dit).
Au final, on ressort de cette aventure avec le sourire aux lèvres, heureux qu’il s’agisse de la dernière aventure (au bout d’un moment on aurait quand même été saoulé) mais satisfait de n’avoir pas été pris pour des imbéciles, petits comme grands. Shrek 4, il était une fin conclu la célèbre saga Dreamworks de la meilleure façon qui soit, avec une aventure drôle, inventive, bref, de qualité !
Sortie officielle française : le 30 juin 2010