Magazine Cinéma
Air Doll
(Kuki Ningyo, Japon, 2009)
Réalisation et scénario De
Kore-Eda Hirokazu
D’après le roman graphique de Gouda Yoshiie Philosophical Discourse, The Pneumatic Figure of a Girl.
Cannes Sélection Un Certain Regard
Avec Bae Doona (La Poupée), Arata (Junichi), Itao Itsuji (Hideo), Odagiri Joe (Sonoda, le fabricant de poupées), Takahashi Masaya (Keiichi, le vieil homme), Yo Kimiko (Yoshiko, jeune fille à la réception), Iwamatsu Ryo (Samezu, le patron du vidéo-club), Hoshino Mari (Miki, la jeune fille renfermée), Terajima Susumu (Todoroki, le policier), Fuji Sumiko (Chiyoko, la vieille dame), Maruyama Tomomi (Shinji, le père), Naraki Miu (Moe, la fille), Emoto Tasuku (Toru, l’étudiant)...
Synopsis
Tokyo. Une poupée d'air habite l'appartement sordide d'un homme d'une quarantaine d'années. Elle ne peut ni parler, ni bouger, mais elle est la seule compagne de son propriétaire. Il lui parle, prend son bain avec elle, et lui fait l'amour chaque soir, en rentrant du travail.
Mais un jour, le fantasme devient réalité : la poupée prend vie et développe des sentiments humains. Comme un nouveau-né, elle découvre un monde inconnu qu'elle aspire à découvrir.
Elle s'aventure alors dans les rues de la ville, fascinée par tout ce qu'elle voit, mais les gens qu'elle rencontre sont incapables de lui expliquer ce que veut dire ''être en vie''... C'est en poussant la porte d'un vidéoclub qu'elle obtient enfin une réponse : elle fait la connaissance de Junichi, le vendeur, et tombe aussitôt amoureuse de lui. La poupée est embauchée au magasin et noue chaque jour des liens de plus en plus forts avec Junichi : ils vont ensemble au cinéma et sillonnent la ville ... comme un couple.La poupée est parfaitement heureuse jusqu'au jour où elle se coupe la main par accident et se met à dégonfler devant Junichi...
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°Air DollSur une idée assez originale, celle d’une poupée de latex qui prend vie à défaut de posséder une âme. Réflexion imagée sur la solitude affective et sexuelle, l’amour sans ses complications relationnelles, seule la principale concernée qui se voit peu à peu investit de sentiments souffre, de sa condition mais aussi de celles des autres car véritable réceptacle de la misère humaine l’environnant.Kore-Eda Hirokazu réalise une œuvre atypique à mi-chemin du manga dont elle est inspirée, truffée, parfois trop, de clins d’œil, notamment au septième art, choisissant ainsi de faire évoluer notre héroïne dans un vidéo-club. Il porte au travers du regard neuf et innocent de celle-ci un regard critique, une vision drôle mais également amère voire cruelle sur notre société. Du jeune amoureux désespéré, au vieil homme sage, du patron et ses drôles de prérogatives, en passant par le modeste employé infortuné Kore-Eda explore ses contemporains notamment masculins et leur rapport aux femmes.
Malgré quelques bons moments le film peut sembler un peu long vu ses presque deux heures, toutefois si vous souhaitez découvrir le point G d’une poupée de vinyle il vous faudra en passer par là !
Excessif.Com "...Une fable étrange et lunaire, par le réalisateur de Still Walking..."
CritiKat.Com "...À conter cette histoire d’un objet rendu vivant par les carences des hommes, il s’avançait vers une fin terrible, absurde et grand-guignolesque, possiblement magnifique s’il avait pris soin de s’arrêter à temps. Mais il gâche tout par l’affreux retour de la Poésie. Le cinéaste aurait dû retenir ceci des surréalistes − qui n’auraient pas boudé le sujet − que s’en tenir simplement à l’incongruité d’une poupée gonflable, lancée dans un processus de vie en société, en renvoyait mieux que tout le code, les vices, le protocole ritualisé et les dysfonctionnements..."
CineMovies.Fr - Air Doll - Les notes de production
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