Voilà un dessin de géant… tout blanc, à colorier.
- Qu’attendez-vous les enfants? Bon sang! Faites sortir le Picasso en vous!
Bon, vous convenez que c’est plus facile de se faire comprendre quand nous disons « Picasso » plutôt que « Braque » ou « Gris ». Vous auriez répondu probablement : Braque qui? Vous dites gris? Une couleur ça?
Ben voilà! Pourquoi nous disons souvent Picasso par-ci, Picasso par-là. En passant, nous espérons que vous ne nous en vouliez pas… dans cet exemple. Il naisse parfois dans la tête des artistes, des idées bizarres qui déjouent la logique habituelle.
Dans un autre ordre d’idée, ne trouvez-vous pas que tout est une question de proportion et de représentation? Ulysse, un géant de la mythologie hellénique est tout petit à côté de Polyphème le Cyclope. Celui-ci n’a autre que son oeil sur le front de différent que les humains. Ne seriez-vous pas d’accord avec nous, ne serait-ce que d’un tantinet, que la compréhension du monde ne ressemble qu’à un phénomène de représentation du « moi-le-soi-même » et le déploiement de ce moi parmi les autres. À partir du moment où un être commence à comprendre son environnement, les rapports de force de son univers social se constituent. Lentement, sa compréhension et la représentation du monde se transforment et évoluent. Entre le humble, gentil et minuscule moi et le géant, le colosse grandissime ou le démesuré « je-me-moi-même », une tractation sans fin se livre.
Ainsi, un petit qui aspire la cime de la hiérarchie établie, un nouveau géant naisse, un petit se prend pour un autre qui se brûle les ailes, un autre géant déchu, un bon petit botte le cul (pardon!) mâte un grand géant méchant…
Voilà tout, c’est le temps d’aller au lit, les enfants!