Magazine Culture

Noon Moon : la fin du monde est pour aujourd'hui

Par Placebo
Percy KEMP, Noon Moon Le mercredi des Cendres, Seuil Thrillers, Paris, 2010 (428 pages).
Noon Moon : la fin du monde est pour aujourd'hui
Je viens -- façon d'écrire -- de m'apercevoir que je n'ai pas vraiment partagé avec vous ce que je pensais du roman de Percy KEMP, outre l'agacement devant le côté Monde diplo des monologues du personnage principal. S'y ajoute une certaine cuistrerie, dont le même personnage nous assomme, faisant étalage de ses connaissances, et qui cette fois, l'amènerait du côté d'Achille TALON et de son encyclopédie du savoir superficie : était-il indispensable que le lecteur fut informé du nom de la personne qui a suggéré Pluton pour nommer en 1930 la planète récemment découverte ? Si vous ne lisez pas le roman, sachez, et vous pourrez briller en société, qu'il s'agit d'une Venetia PHAIR, nom que vous pourrez gougueuler pour la suite.
Revenons à nos moutons, et au livre. Au vrai, je dirais qu'il y a deux ouvrages dans celui-ci : le premier, une histoire d'espionnage assez ténue, où Charlie, agent secret  tente de résoudre une série d'assassinats de personnalités islamiques ou islamistes (selon le point de vue); le second un traité socio-politique sur la mondialisation et le clash des civilisations amenant un dialogue entre un otage, Zandie et Alik AGAÏEV, le commanditaire de son enlèvement, et fidèle lecteur du Monde diplomatique. Le problème principal, selon moi, est que l'assemblage des deux est plutôt bancal : le premier est d'une facture très classique, avec ses personnages caricaturaux, agent secret macho et cocaïnomane au grand cœur et ses politiques obligatoirement cyniques ou imbéciles, sans compter la dame en péril. Le tout agrémenté d'une écriture tout en clichés et de phrases toutes faites : comment peut-on dire de fondamentalistes islamistes qu'ils sont sans foi ni loi ?
Plus intéressant, en comparaison, est le dialogue entre les deux Alexandre (Zandie et Alik), en dialogue Est-Ouest. Quoique, si on me permet un peu de cuistrerie, on pourrait dire que MALRAUX est déjà passé par là avec sa Tentation de l'Occident. Admettons aussi, cousue de fil blanc, la méthode socratique à laquelle Alik a recours pour convaincre Zandie -- dans les milieux du renseignement on dirait retourner. Admettons enfin un complot visant à déclencher l'Apocalypse (avec au passage un bel hommage à La route de Cormac McCARTHY) à partir du sol américain.
Je serais de mauvaise foi si je prétendais que je n'ai pas, toutes choses égales par ailleurs (pour rester dans le cliché), aimé ce roman. Il faut savoir ne pas bouder son plaisir, c'est l'été, et ce genre de lecture est plus agréable sous la ramure que celle d'un traité d'épistémologie. Il entre dans la catégorie, selon ma tante, grande lectrice, des livres à lire sous le casque du séchoir à cheveux. Catégorie fort bien fournie, comme chacun le sait.
Un clic sur le titre de cet article vous conduira à la page de l'éditeur.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Placebo 320 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossiers Paperblog

Magazines