Par Bernard Vassor
Prière de Panurge à la dive bouteille, plagiée plus tard par les chansonniers Charles-François Panard dit Pannard (1674-1765) et Pierre Capelle libraire éditeur de surcroit.Les vers figurés, c'est-à dire offrant la représentation d'objets matériels , dont Guillaume Apollinaire s'inspira pour la composition de ses "Calligrammes".
Mais, c'est au poète lyrique Simmias de Rhodes vivant selon Vossius, vers 324 avant J-C. sous le règne de Ptolémé Lagide, à qui nous devons ce procédé littéraire.
L'hélléniste Jean-Fraçois Boissonnade, dans le "Journal de l'Empire" du 18 novembre 1807, nous donne la description du poème de Simmias "Les Ailes" : " Les Ailes sont composées chacune de six plumes ou de six vers chorïambiques, qui diminuent graduellement de mesure, et par conséquent de longueur, selon leur position dans l'aile, jusqu'au dernier qui n'a que trois syllabes. Simmias a voulu que le sujet de son poème eût quelque rapport avec sa forme : il y fait parler le dieu qui porte des ailes, l'Amour ; non pas la vulgaire divinité qui naquit de Vénus , mais cet antique Amour que chantent les vieilles cosmogonies, le principe créateur et contemporain du destin.Il doit y avoir plus de mérite dans l'Oeuf, car il y a plus de difficulté. Chaque bout est formé de très petits vers qui s'allongent progressivement jusqu'au milieu. Mais ce n'est pas tout : le poème, lu de suite, est absurde, inintelligible, c'est une énigme sans mot. Il faut, pour trouver une espèce de sens, aller du premier vers au dernier, du second à l'avant-dernier, du troisième à l'antépénultième, et ainsi de suite jusqu'aux deux vers du milieu
En usage pendant le moyen-âge, les vers figurés grecs ou latins furent fort prisés au seizième et dix-septième siècle.
Nous en trouvons la trace dans deux ouvrages, l'un, " Urania" de Balthasar Bonifacio, l'autre dans la " Métametrica"de Caramuel, un in-folio avec mention d'édition : Rome, 1663.