Ce Samedi 3 juillet, a débuté à Rotterdam (Pays-Bas) le 97ème Tour de France. La Grande Boucle a pris son départ cette année chez nos amis hollandais pour finir le 25 juillet prochain, après 3600 kilomètres de course, sur les Champs-Elysées. Entre-temps, elle aura traversé la Belgique, pris des allures de « classique » notamment dans la troisième étape (Wanze-Arenberg-Porte du Hainaut) avec sept secteurs pavés très cassants, six étapes de montagnes dont trois arrivées au sommet avec deux fois le Col du Tourmalet (2115 mètres centenaire des Pyrénées oblige) et un seul contre la montre individuel de 51 kilomètres entre Bordeaux et Pauillac ( les coureurs n’auront malheureusement pour eux pas le temps de goûter au bon vin du Médoc).
Cette année, Christian Prudhomme, le directeur du Tour de France depuis 2005, nous promet « une course dynamique, dans les régions, dans les terroirs, dans l’histoire ». Cette année encore, de nombreux amoureux de la « petite reine » se masseront aux bords des routes pour acclamer la caravane ou la suivront derrière leur écran de télévision. Il faut dire que tous les étés depuis 1903 et la première édition remportée par Garin, la Grande Boucle est l’évènement incontournable du mois de Juillet pour de nombreux Français et étrangers. De nombreux coureurs ont écris leur légende dans cette compétition inventée par un magazine cycliste à l’époque où l’automobile connaissait ses premiers balbutiements.
Je pourrais y passer des heures mais parlons des plus connus comme Jacques Anquetil, Eddy Merckx, Bernard Hinault ou Michel Indurain qui l’ont remporté cinq fois, Raymond Poulidor l’eternel deuxième, Laurent Fignon qui a perdu le tout devant Greg LeMond pour quelques secondes lors de la dernière étape à Paris, Laurent Jalabert et Richard Virenque grimpeurs exceptionnels sans remplaçants pour le moment etc.
Mais depuis quelques années, pèsent sur ce monument du sport une ombre redoutable qui a failli plusieurs fois le faire tomber. Vous avez tous deviné ce dont je veux parler : il s’agit bien entendu du dopage.
C’est pour cela que je n’ai pas mis Lance Armstrong dans les grands champions. En effet, l’américain est accusé de s’être dopé durant le Tour de France qu’il a remporté sept fois d’affilée entre 1999 et 2005. Des échantillons d’urine prélevés lors du Tour 99 ont été déclaré positifs à l’EPO, abréviation de érythropoïétine, molécule dont les propriétés sont notamment l’augmentation de la capacité du sang à transporter l’oxygène et à faciliter par conséquent l’effort entrepris.
Récemment, Floyd Landis le vainqueur déchu de 2006 a déclaré à la presse s’être dopé avec le septuple vainqueur pendant les quelques années qu’il a passé auprès du texan dans les équipes « U.S Postale » puis « Discovery Channel ». Pourtant ce dernier n’a jamais été inquiété. Il a toujours déclaré ne jamais s’être dopé et avoir pris des produits uniquement pour éviter une rechute de son cancer des testicules durant lequel il failli perdre la vie. Mais les doutes subsistent. Certains accusent même l’UCI (Union Cycliste Internationale) de le couvrir pour éviter tout scandale. L’équipe kazakhe « Astana » qui l’a accueilli après son retour en 2009, aurait été informée des jours de contrôle antidopage la concernant durant le Tour de France 2009.
Mais il n’y a pas qu’Armstrong. De nombreux coureurs ont été contrôlés positifs à différentes substances durant les dernières éditions. On se souvient de l’italien Ricco en 2008 lors de son premier Tour, ou encore le danois Rasmussen, porteur du maillot jaune, qui avait quitté le peloton accompagné par son équipe la « Rabobank » en 2007, après qu’il fut révélé que le meilleur grimpeur 2006 ne s’était pas rendu à plusieurs convocations pour des contrôles anti-dopage durant l’année (cela avait crée une onde de choc à l’époque dont il fut difficile de se remettre).
Et puis voilà qu’il y a quelques semaines, une nouvelle s’est mise à courir parmi les coureurs cyclistes. Le suisse Fabian Cancellara aurait utilisé un vélo électrique durant deux « classiques » qu’il a remporté (Liège-Bastogne-Liège et Paris-Roubaix). Il aurait changé à chaque fois de vélo à une cinquantaine de kilomètres de l’arrivé et sur des images télévisées, les spécialistes ont remarqué que le suisse semble ne jamais changer ni de rythme ni de braquet. Affaire à suivre.
Espérons cette année que la 97ème édition ne soit pas entachée des scandales de dopage qui l’agitent depuis plusieurs années. Malheureusement, maintenant, le doute s’est installé dans les têtes. Le dopage est en train de tuer le rêve qu’apportent ses grands champions sur leur frêle monture, gravissant les montagnes en allant au bout de leurs limites, en bref, ce qui fait la légende de l’une des plus vieilles courses cyclistes au monde. Il faut mener une lutte sans relâche contre le dopage pour qu’un jour peut-être, on se reprenne à rêver d’un cyclisme propre et de courses où tout le monde à ses chances.
Florian Thomas.