Critique en avant-première : Be Bad ! (par Jango)

Synopsis :
Les aventures sentimentalo-rocambolesques de Nick Twisp, un adolescent amoureux lancé sur les traces de la fille de ses rêves...

Critique :
Ne vous fiez par à l’affiche peu valorisante. Derrière ce Be Bad ! fausse traduction française de Youth In Revolt se cache une véritable petite pépite bien éloignée du stéréotype du teen movie de base. C’est également l’occasion pour Michael Cera d’endosser son vrai –premier rôle-, quelques mois avant la sortie du potentiellement très fun Scott Pilgrim VS the World.
Réalisé par Miguel Arteta, Be Bad ! est un nouveau portrait d’adolescent renfermé et mal dans sa peau : Nick Twisp. Vivant très modestement avec sa mère, laquelle toujours acoquinée avec des amants ambiance fond du panier, Nick n’aspire qu’à une chose : sortir de sa condition triste et sans saveur. Mais lorsque 3 marins vont débarquer pour menacer le routier du moment de sa mère, cela va être l’occasion pour la famille de quitter la maison afin d’échapper à un très probable massacre.

Durant cette escapade dans un camping un peu éloigné, il va rencontre ZE fille, la superbe copine, gentille, attentionnée, drôle,  pêchue bref, idéal, presque trop bien pour lui. Lorsque vient l'inévitablement moment des adieux, Nick va prendre les choses en main et se créer une double personnalité dangereuse et psychopathe, parfaite antithèse de lui-même, et osant à peu près tout ce dont il serait incapable, même les choses les plus invraisemblables (incendies divers, cassage de voiture…)
De cet étonnant alter égo nait naturellement les meilleurs passages de cette comédie indépendante. Sorte de conscience démon au look rétro français, François Dillinger (François pour la France et Dillinger pour le gangster) devient le véritable pivot du film, permettant à un passage classique de devenir instantanément drôle tout en maintenant les effets de surprise.
Dans le style d’humour, Be Bad ! se destine davantage aux adultes malgré ce que l’on pourrait penser au premier abord. Le registre souvent décalé et pisse froid ne sera clairement pas du gout de chacun et pourra, lors de quelques séquences, faire penser à celui de la Famille Tenenbaum (où l’on ne sait jamais vraiment s’il faut éclater de rire ou pleurer).

Bien que la trame scénaristique reste assez classique, la manière d’arriver au final s’avère nettement plus originale et d’autant plus savoureuse. Les dialogues particulièrement bien écrits et souvent tranchants alliés à une interprétation –c’est désormais toujours le cas- exquise de Michael Cera permettent à cette comédie adolescente de sortir des sentiers battus, de trouver sa propre identité, et de devenir par la force des choses extrêmement sympathique.
Pétillant de bout en bout, Be Bad ! est un divertissement soigné et original qui confirme que les comédies américaines indépendantes savent se renouveler… toujours pour le meilleur !
Je ne saurai que trop vous conseiller de le découvrir, soit le 1er septembre pour la sortie en salles, soit le 8 juillet prochain au Gaumont Parnasse dans le cadre de Paris Cinéma.

Sortie officielle française : 1er septembre 2010