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63. Une nuit sur le delta du Mékong

Publié le 09 juillet 2010 par Melaniepiqpiq
Après un redoutable trajet en bus (bondé, avec le pervers de service bien évidemment à côté de moi), nous avons fini par atteindre Vinh Long... sous la pluie, pour changer.
Pourquoi Vinh Long? Parce que c'est l'endroit à partir duquel c'est le plus facile d'organiser le fameux « homestay » dont le Lonely Planet chantait les louanges. Une nuit chez l'habitant sur une île, avec au programme des visites diverses...
A l'office du tourisme, deuxième douche froide. Le manque d'amabilité du personnel nous a tellement refroidies qu'on a failli ne rien réserver... mais comme on était venues exprès pour ce satané homestay, c'eût été ballot de ne pas le faire.
Pas aimables certes, mais efficaces: une demi-heure après, nous étions sur le fleuve Co Chien (affluent du Mékong) dans la péniche qui nous conduisait sur notre île quasi déserte (Binh Hoa Phuoc, sans les accents), déguisées en préservatifs géants.
63. Une nuit sur le delta du Mékong
cape de pluie fournie par la maison. Si c'est pas du service, ça...
Après un arrêt pour faire le plein,
63. Une nuit sur le delta du Mékongmondialisation jusqu'ici!
nous sommes arrivées sur l'île où le déluge a continué... A part dormir (option choisie par Anke, pauvre bébé malade), ou s'asseoir à une table sur la terrasse couverte (option que j'ai choisie moi), pas grand-chose à faire si on ne tient pas à se faire copieusement saucer. C'est ainsi que j'ai fait connaissance avec les seuls autres touristes de l'île. Ça alors, un couple de Français!
Quelle région?
Normandie.
Ça alors, nous aussi!
Vous venez de quelle Normandie? (tension palpable des 2 côtés)
La Basse.
Bonne réponse!! (soupir de soulagement des 2 côtés)
On est tous d'accord pour dire que sinon ce serait pas la vraie Normandie.
Quelle ville?
Caen.
Ça alors, nous aussi!
Caen même (ah ah ah), ou la proche banlieue?
Bretteville-sur-Odon.
Pour ceux qui ne sauraient pas: c'est la commune voisine du village dans lequel j'ai grandi, Verson.
Et comme si ça ne suffisait pas, nous avons découvert, de « ça alors » en « ça alors », que leur fille était dans ma classe en terminale, même que nous étions assises l'une à côté de l'autre pendant les cours de philo de Madame Pichot...
Dire que le monde est petit est un euphémisme.
Enchantés pas le Vietnam, ces sympathiques jeunes retraités y reviennent pour la deuxième fois en deux ans en compagnie d'un guide qui leur sert de pare-arnaque (mais d'un autre côté, il faut le payer aussi, le guide). Ils m'ont mis l'eau à la bouche en me racontant leurs croustillantes aventures: la fois où ils ont refusé de boire du sang de chèvre coagulé, le marché-beuverie où tout le monde commence au saké à 5h du matin et finit allongé par terre en début d'après-midi...
En parlant d'eau à la bouche... Avant le repas, nous avons eu droit à une initiation au roulage de nems par nos hôtes qui parlaient à peine anglais. Même la petite fille de 4 ans était plus habile que moi... Humiliant.
63. Une nuit sur le delta du Mékongadmirez la feuille de riz-dentelle, dont la souplesse est très commode en comparaison avec le rigidité des feuilles de riz classiques.
63. Une nuit sur le delta du MékongPour votre gouverne, le nem est fourré d'une préparation au taro (une tubercule locale si j'ai bien compris), carottes, ail et l'inévitable sauce nuoc mam (dommage pour les végétariens).
A table, un défi m'attendait: m'enfiler la part d'Anke malade (qui a mangé en tout et pour tout un nem et 3 bouts de poisson, la lâcheuse) en plus de la mienne, d'un pour ne pas vexer les cuisiniers, de deux pour ne pas gôcher, avec l'accent de chez nous
63. Une nuit sur le delta du Mékong
ce n'est qu'une partie du festin préparé pour (et un peu par) nous.
Eh bien j'ai presque réussi. Le fait que je n'aie rien ingéré depuis le petit déj décrit dans le post précédent a pas mal aidé. Il me restait même de la place pour le dessert: un de mes fruits préférés, le jack fruit, dit fruit du jacquier en français (nom à la con, si vous voulez mon avis). Il ressemble à s'y méprendre au durian, le fruit-qui-pue, sauf qu'il sent moins mauvais (attention, il ne sent pas non plus la rose), que ses pics sont plus petits et qu'il est plus volumineux. C'est quand même un des plus gros fruits du monde, qui peut atteindre les 40 kilos!!
63. Une nuit sur le delta du Mékongune section de la Bête
63. Une nuit sur le delta du Mékongmédiocre photo qui donne quand même une idée de ce dont à l'air un jack fruit à l'intérieur: plein de graines de la taille d'une dragée, entourées de chair. Les « unités » sont relativement faciles à séparer.
En ce qui concerne le goût, le jack fruit se situe entre la mangue et la banane, ce qui n'est pas un hasard car il contient aussi des sucres lents.
Fin de la parenthèse botanique.

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