DMZ - TOMES 1 À 6
Tome 1 : On the Ground ( Sur le terrain
)
Tome 2 : Body of a Journalist ( Le corps d'un
journaliste )
Tome 3 : Public Works ( Travaux publics
)
Tome 4 : Friendly Fire ( Tirs amis )
Tome 5 : The Hidden War ( La guerre cachée
)
Tome 6 : Blood in the Game ( Un jeu sanglant )
Pas très emballée par la perspective de lire cette série au début malgré son succès, je sentais les hormones mâles à plein nez, avec des histoires de guerres, miroir de ce qui se passe déjà dans notre réalité et dont on bouffe tous les jours, cette violence déraisonnée... La réalité étant déjà bien pesante, je n'avais certainement pas envie de m'en rajouter une couche en BD.
Assaillie tout de même de doutes à l'idée de passer à côté de quelque chose, vu qu'apparemment c'est quand même GÉ-NIAL, je survole les résumés (l'extrait ci-dessous est tiré du tome 4):
"Dans un futur proche, le pire cauchemar de l'Amérique se concrétise [jusque là, je suis]. Tandis que l'armée et la garde nationale s'enlisent dans une aventure militaire dans les pays d'outre-mer [déjà là, je commence à me perdre, blocage sur les mots "armée", "militaire"], le gouvernement ne voit pas la véritable menace que représentent les milices anti-establishment dispersées dans les 50 états.[késako? de quoi? nan quand ça veut pas rentrer, ça veut pas...] Tel un géant endormi, l'Amérique moyenne se soulève et, dans la violence, se fraie un chemin jusqu'à la mer, avant de s'arrêter à l'ultime limite, Manhattan, ou, comme le monde l'appelle à présent, la DMZ."
Souhaitant comprendre le succès de cette série, je me lance courageusement mais avec un a priori fort négatif malgré toutes les critiques positives que j'ai pu en lire, sans savoir précisément de quoi ça parle puisque je ne comprends rien au résumé, j'ai juste retenu GUERRE, ETATS-UNIS, MILITAIRE, DMZ.
J'attaque le tome 1 (que j'ai lu avec la lenteur d'une tortue)... pas convaincue d'avoir en main un scénario GÉ-NIAL, mais le cap est passé, et une fois qu'on a commencé, comme la plupart des bonnes séries avec un scénario solide, qui tient la route et laisse des questions en suspens, on a envie de connaître la suite (effet Prison Break). Il faut avouer que c'est bien fichu, le scénario est vraiment très bon, qu'on aime ou pas, et bien que je ne sois vraiment pas fan des dessins, je trouve que ça colle bien avec cette guerre, cette violence, ce chaos.
Et puis, petit à petit, au fur et à mesure de ma lecture des tomes, je commence à être touchée par cette histoire, imaginaire certes, mais si inspirée, si réaliste, une série qui n'a pas peur des mots, qui ne pratique pas la langue de bois, qui dit ce qu'elle pense, même si elle ne nous apprend rien véritablement sur tout ce qu'on peut imaginer derrière les coulisses de la guerre, et qu'elle s'attache un peu à rendre une version trop idéaliste et caricaturale d'une guerre où les gens seraient soit tout noir, soit tout blanc (et pas de surprise sur ceux qui tiennent chacun de ces rôles), où la population se mobiliserait pour garder son droit à la neutralité et à la liberté, et où la justice et le bon sens auraient la victoire sur la bêtise humaine dans le contexte des guerres.
On se familiarise avec cet univers, dont la présentation a parfois des allures de reportage, on s'attache aux personnages, malgré les invraisemblances (ce jeune photographe stagiaire trop plein de bons sentiments, qui s'exclame à chaque injustice et qui ne laissera pas ça passer comme ça, c'est un peu trop beau pour être crédible, mais bon, il faut bien du rêve dans une noire réalité), on finit par découvrir qui sont vraiment ces civils pris entre deux camps, leur culture, la façon dont ils se sont adaptés aux événements, et cet aspect de l'histoire est particulièrement. bien imaginé et développé. Le récit est plein de rebondissements, il se passe toujours quelque chose dans la DMZ, on part de découvertes en découvertes, pas vraiment le temps de s'ennuyer.
Tome 5, cela dit, mon intérêt commence à se relâcher (j'ai vraiment enchaîné la lecture des tomes, c'est peut-être pour ça), l'idée d'un focus sur chaque personnage à travers une petite histoire personnelle était pourtant lumineuse mais je n'y ai pas trop trouvé d'intérêt.
Tome 6, là je sens que mon intérêt s'essouffle sérieusement, pourtant l'histoire prend un nouveau départ avec de nouveaux enjeux plutôt bien vus de la part des auteurs, mais j'ai envie d'autres choses, je suis fatiguée de ces dessins criards et vraiment pas esthétiques, de cette guerre sans fin, et comme c'est de la fiction finalement, je peux m'en échapper comme je veux, ce que je n'hésite pas à faire.
La suite pour pas tout de suite mais bon, vu que j'ai commencé la série, je continuerai à la lire mais à un rythme plus calme!
Les auteurs
Le scénariste Brian Wood (Demi, Channel Zero, Global Frequency) et le dessinateur Riccardo Burchielli (John Doe) s'unissent pour raconter une histoire d'espoir et de désespoir vécue par ceux qui sont piégés dans le plus improbable des champs de bataille : les rues de New York.