
mon amour aux seins de miel
à la croupe moissonnière
ô reine de saba
parfumée d’anis et de safran
c’est avec toi que je veux vieillir
toi qui as su dénombrer les étoiles
déroutant mon dessein
en sa galaxie entravé.
*
Je t’aime autant que le fou
craint son ombre c’est pourquoi
je t’appréhenderai pour rire
cachée derrière les arbres
et tu feras reluire mes paroles
que l’écho déjà malmène
au large de tes collines.
*
J’aime t’aimer
dans la pensée sauvage
de tes seins reposant
sur la fébrile nappe
de mes mains.
*
Sois heureuse
de ce peu de mots en ta bouche
femme de toute peine
le feu entre tes bras couve
les certitudes qui font gagner le large
au moindre mouvement du verbe
battant mesure en nos sangs réunis.
Alexandre Voisard, De cime et d’abîme