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Nicolas Sarkozy n’est plus crédible

Publié le 15 juillet 2010 par Lecriducontribuable

D’après un sondage CSA paru mercredi matin, 57% des Français n’ont pas été  convaincus par les propos tenus le lundi 12 juillet 2010 par Nicolas Sarkozy. Tendance confirmée par un sondage Ifop publié le même jour.

Pourtant, sur la forme, le président a été bon, ou assez bon. C’est mon opinion.

En tout cas jusqu’à la 106ème minute, quand David Pujadas lui  a demandé s’il pensait se représenter en 2012.

La question, sous une forme ou sous une autre, ne pouvait pas ne pas être posée.

Contre toute vraisemblance, le chef de l’Etat a soutenu qu’il n’avait pas le droit d’y penser, et que donc il n’y pensait pas.

Ce qui est tellement peu crédible que cette réponse entache tout l’entretien d’un soupçon de mensonge.

Attention : il n’est pas impossible qu’à la fin de l’automne 2011 Nicolas Sarkozy décide de ne pas se représenter. Mais, en attendant, il prépare bel et bien la campagne pour sa réélection. C’est même le sujet numéro 1 de mobilisation de son équipe, en particulier de Claude Guéant, en charge de réanimer les contacts présidentiels avec toutes sortes de milieux «de droite» délaissés pendant 3 ans (en particulier les «identitaires», les «libéraux» et les «sionistes»).

Et, s’il a menti sur ses intentions concernant sa réélection, il est à craindre qu’il en a fait autant sur plusieurs autres sujets.

Il a dit : «la France n’est pas un pays corrompu».

Rappelons que notre pays arrivait en novembre dernier au 24ème rang du classement de 180 pays selon un indice de perception de la corruption établi par Transparency International, derrière tous les grands pays anglo-saxons, le Japon et plusieurs pays européens ; juste avant le Chili et l’Uruguay. Et souvenons-nous qu’il y a encore quelques années des ministres étaient désignés à certains postes en fonction de la capacité contributive de ceux-ci pour les finances de leurs partis… (contrats publics, autorisations d’ouverture de grandes surfaces…). Or les hommes de cette époque pas si lointaine sont toujours-là, et représentent 80% de notre classe politique.

Il parle de la réforme des retraites comme s’il n’y avait pas d’alternative au «tout répartition» (sauf pour les élus et les fonctionnaires…). Il parle de la réduction du train de vie de l’Etat, comme s’il n’avait pas fait beaucoup, à ce jour, pour l’augmenter. Il parle de la lutte contre l’immigration clandestine et la délinquance, comme s’il en avait fait jusqu’à présent une réelle priorité.

Et surtout, il parle des réformes accomplies et de celles qui restent à accomplir, comme s’il était dans une démarche d’exécution d’un programme fixé en 2007.

Hélas, si l’on reprend soit ses promesses soit le programme législatif de l’UMP, on s’aperçoit que sur beaucoup de points essentiels, le gouvernement Sarkozy/Fillon lui a tourné le dos. Cf : «15 ministres seulement», «lutte contre les fraudes sociales», «réduction des dépenses et du déficit public»…

Les réformes urgentes et difficiles qui n’ont pas été mises en oeuvre dans les 100 premiers jours d’un nouveau gouvernement sont, au delà, quasiment impossibles à faire passer. Ou alors avec des contreparties souvent secrètes et hors de prix.

Il en a été ainsi pour la pseudo réforme des régimes spéciaux de retraite.

Craignons qu’il en soit ainsi à nouveau de la réforme en cours du régime général.

Même si l’idée saugrenue de faire entrer les syndicats dans les TPE – qui était sans doute une partie du deal entre les syndicats et le gouvernement sur la réforme des retraites – a pour l’instant fait long feu.


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