Mercredi dernier, jour de Fête Nationale (et donc jour férié), je suis allé faire un tour dans la belle cité d'Arles, à l'initiative de mon amie Lætitia, amatrice du Huitième Art et photographe elle-même, pour découvrir les Rencontres Arles Photographie.
Cet évènement permet aux amateurs de photo, pendant tout l'été, depuis 40 ans, d'admirer des expositions, réparties dans divers lieux de la ville. Je n'y étais jamais venu et je n'ai pas été déçu. Il faut dire que le thème de cette année avait tout pour me plaire : "Du lourd et du piquant".
Thème fort bien représenté par un magnifique rhinocéros rose et vert que j'aurais bien ramené chez moi....
Du piquant, il y en avait surtout dans l'expo de Leon Ferrari, célèbre artiste argentin de 90 ans dont l'œuvre a toujours eu pour objectif de dénoncer les abus de divers pouvoirs et notamment ceux de l'Eglise. Et cette exposition a lieu dans... une église, chose plutôt croustillante.
Moi qui suis anticlérical primaire, j'ai beaucoup aimé la plupart des œuvres présentées, notamment la plus connu de Ferrari, datant de 1965, La Civilisation occidentale et chrétienne (photo ci-contre), exposée, comme il se doit, dans le chœur de l'église.
J'ai également apprécié les textes de l'artiste. Je vous en propose un qui m'a particulièrement plu :
"Quant à Jésus, la seule chose que l'on pourrait éventuellement sauver du personnage, c'est l'aspect psychiatrique. Si quelqu'un disait devant un psychanalyste les choses que Jésus est supposé avoir dites, le diagnostic serait celui de la paranoïa et de la schizophrénie, mais cela nous permettrait de comprendre les absurdités proférées par quelqu'un qui nous a condamné à la torture."
No comment...
La plupart des autres expo du centre ville avait lieu dans des églises. C'est le cas de celle sur Mick Jagger, première exposition retraçant sa carrière à travers l'œil des plus grands portraitistes.
J'aime beaucoup les lieux religieux pour les expositions et celle-ci était un parfait écrin pour les portraits du chanteur des Stones.
Peut-être est-ce pour cela que Mick chantait avec Lenny Kravitz en 2001, God give me everything I want :
Mick Jagger fait partie de la Promenade Rock, dont l'expo principale s'intitule "I am a cliché" et explore le statut de l'image et ses métamorphoses dans l'esthétique punk. Tout un programme...
Il faut d'abord que je vous dise que j'ai adoré le Parc des Ateliers, lieu tr-s intéressant, en dehors du centre-ville, où est située cette exposition. Il s'agit d'un ensemble de friches industrielles parfaitement exploitées pour l'occasion. On y trouve même un espace détente avec un bar et des transats.
"I am a cliché" est dans la Grande-Halle, bâtiment très imposant qui se prête très bien à une expo sur l'esthétique punk.
On peut y admirer des centaines de photos, accompagnées par des extraits musicaux ou vidéos de concerts. L'expo est très variée et très inégale mais globalement, elle j'ai accroché.
Il faut dire que la musique punk et la culture associée m'ont toujours interpelé.
Si j'ai toujours aimé les Sex-Pistols, j'ai beaucoup plus écouté les Clash, plus abordables et plus dansants, notamment grâce à des influences reggae ; très peu présentes, je dois avouer, dans la toune que je vous propose :
Bref, si vous avez une journée ou deux à tuer dans l'été, je vous recommande fortement d'aller faire un tour en Arles pour vous balader et profiter de cet évènement culturel très intéressant et plutôt original.
J'en profite pour faire un clin d'œil à une de mes plus fidèles lectrices, arlésienne, mon amie Sylvie, à qui je souhaite un très bel été.
Sylvie et moi, nous nous sommes rencontré sur le forum de discussion du Routard quand je préparais mon premier voyage au Québec en 2005... A l'époque, je ne connaissais pas encore le FestiVoix et je n'étais pas un monomaniaque de Trois-Rivières. J'avais fait le tour de la Gaspésie, c'était cool...