Un chef d'entreprise sur quatre dans le monde considère que l'appauvrissement de la biodiversité est une menace pour la croissance économique. Mais les PDG latino-américains et africains semblent plus préoccupés que les européens selon une étude du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) publiée le 13 juillet dernier.
Selon le nouveau rapport du PNUE, intitulé " L'économie des écosystèmes et de la biodiversité des entreprises ", les chefs d'entreprises des pays en développement riches en biodiversité s'inquiètent de la disparition du " capital naturel " de leur pays.
Plus de 50 % des PDG interrogés en Amérique latine et 45 % en Afrique considèrent que l'appauvrissement de la biodiversité est une menace pour la croissance économique. En revanche, moins de 20 % de leurs homologues d'Europe de l'Ouest partagent leurs inquiétudes.
" Ces résultats, présentés dans une étude de l'économie des écosystèmes et de la biodiversité, montrent que les dirigeants qui ne réussiront pas à intégrer la gestion durable de la biodiversité dans leurs projets d'entreprise seront de plus en plus dépassés sur le marché ", note le PNUE.
Le rapport montre également que les consommateurs sont de plus en plus nombreux (60 % des personnes interrogées en Amérique et en Europe et plus de 90 % au Brésil) à se préoccuper de l'appauvrissement de la biodiversité.
Plus de 80 % des consommateurs interrogés, en Amérique ou en Europe, ont ainsi déclaré qu'ils n'achèteraient plus les produits des sociétés dont la politique d'approvisionnement ne se préoccupe pas d'éthique. Le document montre également que les grosses sociétés dont les activités ont un impact direct sur le capital naturel mondial pourraient améliorer leurs modes de production si elles étaient mieux surveillées, notamment grâce à des études et des évaluations plus régulières et plus performantes.
" Nous entrons dans une ère où les marchés et les consommateurs réagissent quand des ressources naturelles ou brutes d'une valeur de plusieurs milliards de dollars disparaissent. La façon dont ces entreprises prendront en compte ces risques, ces réalités et ces opportunités déterminera leur rentabilité, leur image sur le marché et leur modèle de développement dans les prochaines décennies sur une planète de six milliards d'habitants qui en comptera plus de neuf d'ici 2050 ", souligne Achim Steiner, le secrétaire général adjoint des Nations Unies et directeur du PNUE, qui héberge le projet économie des écosystèmes et de la biodiversité.