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Tribe - "Rebirth" 2000 Discograph

Publié le 19 juillet 2010 par Audiocity

La renaissance de ce groupe de plus de 30 ans avait débuté en 2007, lorsque Carl Craig, jugeant qu'il était "impensable que la scène underground techno internationale ne s'inspire pas de la musique des 30 dernières années de Tribe" décida de reformer le collectif avant de leur organiser une tournée mondiale en 2008 qui faisait suite à la sortie la même année du single "Livin' In A New Day", puis quelques mois plus tard de "Vibes From The Tribe". En peu de temps, le groupe se rappelle au bon souvenir des amateurs qui n'attendent plus que la sortie de l'album prévue pour l'année suivante. Bien joué, et joli "coup" marketing orchestré par le Dj américain qui aura su, avec parcimonie, faire monter la sauce durant plus d'1 an.

Toutefois, si en 1970 le groupe ne comptait pas moins de 7 membres, tous reconnus comme d'excellents musiciens engagés se battant également pour la cause des noirs et pour la liberté d'expression (ils ont même publié un magazine trimestriel pour débattre de ces questions politiques), seuls les 4 piliers originels, Phil Ranelin (trombone), Wendell Harrison (sax), Marcus Belgrave (trompette), et le batteur Doug Hammond, leur compagnon de route depuis près de quarante ans (les pionniers et l'âme de ce groupe) figurent sur ce "Rebirth" publié en novembre 2009. Egalement beaucoup de nouvelles recrues comme, pour ne citer qu'eux, Amp Fiddler (orgue), Kevin Sholar (Rhodes) et Mark Byerly (trompette). Carl Craig use de quelques claviers et de synthétiseurs sur 4 titres, mais sa touche est surtout reconnaissable sur le très bon morceau "Son Of Tribe" qui lui est d'ailleurs cocrédité, une composition originale (tout comme "Livin' In A New Day" qui ouvre le disque) aux nappes lourdes et à la basse vibrante que je considère comme le titre le plus original de l'album.

Le reste du disque est essentiellement composé de réarrangements de titres "classiques" des Tribe saupoudrés de touches électro, ou "design sonor", imaginées par le producteur de Detroit qui respecte parfaitement l'esprit de l'époque et la spontanéité du jeu des 4 papys à la cohésion intacte. J'aime moins certaines sonorités de claviers électriques modernes utilisés parfois et qui appauvrissent un peu l'ensemble, rendant parfois le son un peu trop classieux mais bon... Une propreté très (trop?) impéccable qui pourra dérouter les fidèles mais qui même après plusieurs écoutes n'est finalement pas si dérangeante, l'idée principale, ne l'oublions pas, étant avant tout de rassembler sur ce projet plusieurs générations issues d'un même lieu, mais de cultures et d'environnements différents, de les réunir dans un studio d'enregistrement, puis de secouer le tout pour en extraire le meilleur. Résultat, un jazz mutant à la qualité indéniable fait pour ravir tous les amoureux de "black music"qui y verront passer 50 ans d'histoire et quelques instantanés du futur, live from Detroit.

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