Magazine Cinéma

"TOTAL RECALL" ( 1990 ) de Paul Verhoeven

Par Charlyh

Et nous voici à l’été venu !!
Et non, chers amis, chers ennemis, je ne suis pas parti en vacances ni même ailleurs et ce même si cela fait bien des mois que vous ne m’aviez pas lu et que je n’avais pas nourri ce foutu blog de m***e.
Mais pourquoi sortir de ce silence ?
Et bien, car on est l’été, ben voyons. L’été et ses programmations télévisées un brin merdique : le Tour de France des mobylettes propulsées aux guiboles bourrées d’EPO suivant la débandade et le cirque national d’une équipe tricolore pleine de bleus plus à l’âme que sur les tee-shirts chèrement sponsorisés, une quinzaine de nouveaux débiles aux secrets les plus honteux et caricaturaux les uns les autres venant nourrir des quotidiennes de voyeurisme d’une première chaine pourvoyeuse de temps de cerveaux pour une marque de soda américain et surtout, oui surtout, les sempiternelles rediffusions télévisées estivales que toutes les générations connaissent par cœur depuis l’avènement de l’ORTF – ou presque.
Angélique en quête de son Geoffrey ayant disparu sur le satellite et la TNT quand la toujours aussi débile Septième Compagnie revient de temps en temps à la charge, surtout celui que les juilletistes et aoutiens se préparent à entendre ou le rire de Fantômas mettant à mal le Commissaire Juve ou que le Gendarme Cruchot vivent comme chaque été les mêmes mésaventures comiques sur la cote méditerranéenne…
Et parfois, parmi ces rediff’ en surgit une plus intéressante que les autres. Peut-être plus intéressante car plus rare ou plus intéressante car tout simplement différente de ces comédies franchouillardes estivales ( auxquelles manque simplement la collection des Max Pecas tropézien de mon adolescence acnéide ).

« TOTAL RECALL »  de Paul Verhoeven


Prévu sur France 2 demain soir, lundi 19 juillet 2010, en seconde partie de soirée ( 22 :40 ), « TOTAL RECALL » est le troisième film américain du réalisateur Hollandais Paul Verhoeven – connu par certains fans comme « Le Hollandais Fou ( The Crazy Dutch ) » ou tout simplement appelé Paulo ( et qui fête aujourd’hui, le 18 juillet, ses 72 ans !! ) – si l’on compte dans sa filmographie d’outre-Atlantique la collaboration américano-européenne « LA CHAIR ET LA SANG ».
Si ses précédentes réalisations hollandaises ou européennes – « LA FETE » en 1963, « TURKISH DELICES » dix ans plus tard, l’adaptation ou/et prolongement cinématographique de la minisérie TV batave « LE CHOIX DU DESTIN ( SOLDAAT VAN ORANJE ) » ( avec déjà Rugter Hauer ) en 1977 ou cette « CHAIR ET LA SANG » médiéval trash de 1985 – ne connaitront une notoriété tardive ou presque qu’avec leur sortie en coffret DVD il y a deux ans, notre Hollandais Fou se sera surtout fait connaître d’une partie du public international avide de science-fiction et d’action en nous explosant les mirettes en 1987 en mettant en scène la résurrection mécanique de l’officier Alex Murphy ( Peter Weller ) dans « ROBOCOP » - sur lequel je pourrais peut-être revenir une prochaine fois…

Libre adaptation d’une nouvelle introspective jusque-là méconnue de l’un des plus paranoïaques des auteurs de SF, Philip Kindred Dick : « We Can Remember It For You Wholesale » ( traduite par « Souvenirs à Vendre » ou « Souvenirs Garantis, Prix Raisonnables » et d’autres selon les traductions ), parue en 1966, sous les plumes combinées de Ronald Shusett ( l’un des scénaristes et producteurs exécutifs de la sage « ALIEN » depuis 1979 avec son duettiste Dan O’Bannon mais aussi derrière les scénarii de films aussi différents que « NICO » avec le Saumon Agile Steven Seagle en 1988 ou la sequel « KING KONG 2 » de 1986 ), Gary Goldman ( scénariste de l’un de ces films barrés des eighties sur lesquels je pensais revenir, « LES AVENTURES DE JACK BURTON DANS LES GRIFFES DU MANDARIN » en 1986 et ayant travaillé depuis sur l’actionner « NAVY SEALS » en 1990 et une autre adaptation de Dick : « MINORITY REPORT » avec Ronald Shusett en 2002 comme producteurs exécutifs, et à ne pas confondre avec les acteurs Gary Oldman, le « DRACULA » de Coppola, ou Gary Coleman, célèbre Arnold de la série avec Willy aujourd’hui décédé ) et surtout Dan O’Bannon sur lequel je ne reviendrai pas ( « ALIEN », « PLANETE HURLANTE » d’après Dick en 1997 ) l’œuvre de Dick garde heureusement l’intelligence déstabilisante d’une mince frontière entre la réalité et le délire plus que la fiction : jamais on ne saura vraiment si Doug Quaid est réellement sur Mars ou s’il rêve être sur Mars ?
Et si certains critiques – professionnels ou internautes – pouvaient craindre que de laisser un tel projet entre les mains du réalisateur sanglant et sévèrement burné Paulo Verhoeven n’en ferait qu’un simple actionner hollywoodien – d’autant plus avec l’un des acteurs les plus musclés du box-office de ces eighties précédentes : le géant Autrichien Arnold Schwarzenegger qu'on en présente plus – ils se seront trompés ou n’auront pas regardé ( plusieurs fois ) le même film que votre serviteur.

2048, Doug Quaid ( Schwarzie ), ouvrier de chantier et mari aimant qui habite sur Terre, rêve chaque nuit de la planète Mars, sur laquelle les efforts de terra formation ont porté leurs fruits. Et aussi d'une autre femme, aussi brune et hispanique qu’est blonde et européenne la sienne, qu'il connaîtrait là-bas alors même qu'il n'est jamais allé sur cette planète : Mélina…
Lori, sa blonde épouse ( donc ), a beau tenter chaque jour de lui faire oublier ce rêve entêtant ( et que ça doit être agréable d’oublier un rêve entre les bretelles du body de la jeune Sharon Stone de l’époque ), Doug décide tout de même d'assouvir son fantasme et de se rendre sur la planète rouge. Mais incapable de s'offrir financièrement un véritable voyage sur la planète rouge, et contre l’avis de son collègue et ami Harry, il choisit donc de faire appel à une société qui implante des souvenirs de vacances factices dans la mémoire des gens : Rekall !! Et c’est ainsi que séduit par leur catalogue, il choisit de se payer une croisière de luxe dans laquelle il serait, tout comme dans ses rêves, un agent secret sur la planète Mars...
Mais, malheureusement, Doug Quaid se retrouve bien vite coincé entre la réalité et la fiction. Le mensonge et le chaos ? La frontière entre rêve et réalité étant plus ténue qu'il n'y paraît et son rêve pouvant être prémonitoire ou une réminiscence. Ou un simple délire ?


Effectivement, lors de la double injection de ces souvenirs factices ( le voyage sur Mars premier et le supplément « ego trip » d’espion allant affronter les méchants et sauver la planète comme annoncé ), les choses semblent tourner mal !
Les techniciens de Rekall auraient réveillé une mémoire résiduelle de Quaid qu’un précédent implant de souvenirs tentait de camoufler et lui faire oublier : l’ouvrier Doug Quaid serait un agent secret dont ils viennent de bousiller la couverture et le menaçant désormais !!
Ordonnant à son personnel d’effacer sa mémoire proche et de le rembourser, après l’avoir difficilement calmé, Rekall renvoie leur client chez lui…
Mais est-il désormais dans son trip factice Rekall ou va-t-il réellement vivre tout ce qui suit
et compose ce couillu et puissant film d’action et de SF de 113 minutes ?

Lori est-elle une espionne chargée de veiller à son reconditionnement mental ?  Etait-il l'agent le plus redouté du cruel Cohaagen ( Ronnie Cox, ayant déjà joué l’enfoiré de politicien pour Paul Verhoeven dans le précédent « ROBOCOP » avant d’enchainer désormais les rôles récurrents ou non dans des séries TV : « StarGate SG-1 », « New-York USV », « Cold Case », etc ), l'administrateur de la colonie fédérale de Mars ( incluant les mines martiennes — dont personne ne connaît l'existence sur Terre ) ? S’est-il vraiment envolé sur Mars à la recherche de son énigmatique passé ?
Qui est-il vraiment ? Douglas Quaid ? Hauser, le génial espion ? Les deux ? Aucun ?
S'agit-il de l'implant de mémoire ? Ou est-ce la réalité ?


Oui, Doug va-t-il réussir à distinguer ce qui pourrait être vrai de ce qui pourrait être faux ? Et le spectateur ?

Et c’est ainsi le pourquoi du comment du mais qu’est-ce-que c’est et qu’est-ce-que tu veux que ça me foute la raison du pourquoi que je vienne vous faire chier un certain temps et même le temps certains de ces nombreuses lignes.
Non, je n’ai pas la prétention d’avoir su infiltrer l’esprit du plus paranoïaque des héroïnomanes suicidaires littéraires, père d’un cyberpunk qui n’est pas sans me déplaire, mais surtout au cynisme et à la critique sociale acérés, surtout réécrit par des scénaristes aussi doués dans l’écriture science-fictionnelle qu’ils soient, mais je pense par cet article peut-être pouvoir vous aider à vous y retrouver un peu mieux avant/après une nouvelle vision de ce film de Paul Verhoeven…

Si, comme dans de nombreux univers de cet auteur originaire de Chicago, il n'est pas facile de trancher entre la réalité et le délire, on ne peut pas dire que des indices à travers le film semblent accréditer l'une ou l’autre de ces réponses. La réalisation bad ass du Hollandais Fou alternant entre les deux tout le long de son premier film avec Sharon Stone, qu’il réemploiera et dont il abusera célébrement de sa crédulité artistique dans une scène d’interrogatoire de son film suivant « BASIC INSTINCT » en 1992.
Pendant longtemps et sur quelques forums que j’aurais connus, certains forumeurs auront prétendu longuement que le film n’était qu’un délire en se basant sur une hypothétique théorie de couleur de chemise ( qui changerait de teinte entre les injections chez Rekall ) trouvée dans un livre sur le réalisateur et qu’il aurait livrée lui-même – alors que son explication finale sur les commentaires audio du DVD, sur laquelle je reviens plus tard, me semble bien plus cohérente.
Théorie textile que votre serviteur démonta, non sans réussir à savoir s’il s’agit de la réalité ou d’un délire, alors – sous un pseudonyme alors quasi-anonyme de Rob-Zombie – non sans avoir regardé et détaillé le film à l’aide de la télécommande de son lecteur DVD et surtout son timer :

Alors que cette théorie voulait que Doug est une chemise moutarde en entrant à Rekall puis une chemise à rayures en sortant,  j’aurais pu vérifier ( et vous pourrez le vérifier vous-même si vous lisez cet article avant la rediff du film demain soir ) qu’en ce qui concerne cette chemise, Doug Quaid ( Schwarzie ) n’en change pas une seule fois lors de son unique visite chez Rekall : elle y reste d'une teinte rose à petit carreaux lorsqu'il signe pour un petit voyage croisière ego pour 300 crédits de plus ( de ces 899 de base ) avec le sympathique Bob Maclane.
Maintenant, si l’on devait parler de la chemise moutarde de la technicienne rousse, le Dr. Renata Beth ( Lull en sous-titre), elle m’a toujours semblé rester la même avant qu'ils n'aient bousillé sa couverture : moutarde peut-être unie effectivement lors du check-up, moutarde à rayures ( je l'ai vu aussi ) lors de l'embolie schizophrénique de Quaid ou Hauser. A vérifier à l'aide du zoom de vos lecteurs-enregistreurs selon votre séance personnelle.
Serait-ce sur cette chemise qu’il fallait s’arrêter ?

Et pour reprendre le film et tenter de savoir si oui ou non, merde, il s’agit de la réalité ou d’un délire – et ce même si je viens de vous vendre une embolie schizophrénique dans le paragraphe précédent – il faudra que vous compreniez bien que selon moi, aux premiers abords, nous sommes dans la réalité. Ou une manipulation très réussie de la réalité, thématique chère à l’écrivain de trente-huit ans lorsqu’il rédige cette nouvelle, « Souvenirs à Vendre », en 1966.


Considérant que Doug et Bob ne se sont jamais vus lors de l’arrivée de l’ouvrier dans les locaux de Rekall, même si le commercial Bob semble lui redemander par quoi il ( Doug ) était intéressé alors qu’au début de l'entrevue il déclare être ravi de le connaître – peut-être ont-ils juste discuté brièvement par visiophone lors de la prise de rendez-vous ? – et en faisant fi de notre théorie textile précédente,  Doug a toujours la même chemise de teinte rose à petits carreaux lorsque Rekall le renvoie chez lui, non sans lui avoir effacé ses souvenirs les plus récents et remboursé la totalité de ses crédits : Doug serait donc bien dans la réalité en sortant de chez Rekall mais surtout en se réveillant à l’arrière de ce taxi !
Doug serait donc bien cet athlétique agent secret Martien qui jusque-là travaillait sous couverture de simple ouvrier ( cassant des cailloux et me renvoyant dans mes souvenirs cinéphiles à l’une des scènes du « RUNNING MAN » de Paul Michael Glaser en 1987 ) auprès de son collègue mais surtout agent chargé de le surveiller, Harry, et qui parvient si facilement à se débarrasser ( comprendre les tuer ) de ses assaillants… dont Harry ?!
Faisant fi du bloopers ( erreur du genre faux raccord ou oubli scénaristique ) voulant qui veut qu’à la 22ème minute du film, après avoir tué ces quatre hommes, Doug ( Schwarzie ) n’est pas de sang sur les mains et n’en laisse pas non plus sur les épaules de Lorie ( Stone ) avant de lui montrer pourtant des mains pleines de sang, qui n’étayera pas ici la théorie du délire/rêve, faut-il alors se demander si oui, Doug souffre d’une embolie schizophrénique allant se terminer par une lobotomie, argument que lui donna Harry pour ne pas le laisser aller chez Rekall ( en vain ? ), ou si ce mystérieux agent secret endormi s’est bel et bien réveillé et que la société Rekall vient de renvoyer chez lui un Doug Quaid amnésique ou presque ?

S’il s’agit de cette seconde option, que l’on pourrait traduire autrement par la réalité de l’aventure que va vivre Doug Quaid, il faudra reconnaître qu’il y a d’étranges et nombreuses similitudes troublantes avec le programme prévu du double implant de l’ego trip proposé et vendu par Rekall.
Souvenez-vous : Doug annonce ne vouloir faire qu'un simple voyage sur Mars, au grand désarroi de Bob ( MacLane ), qui tire une drôle de tête, mais ce dernier lui refourgue un séjour de deux semaines complètes de souvenirs premier choix ( cabine individuelle dans la navette, suite somptueuse au Hilton, visite guidée du Mont de la Pyramide et du Grand Canal et bien entendu Venusville ) agrémenté d'une option, la fameuse croisière ego, que Doug refuse au départ net mais choisit ensuite ( aaah, la force de vente ou la vente de force ! ) et qui se compose d’un rôle d’agent secret, à la couverture en béton, effectuant sa mission la plus importante et qu’on essaiera de tuer tout en rencontrant une créature exotique et emballant avant la fin du voyage la fille, avant de tuer tous les méchants et sauver toute la planète ! Et même ces taxis martiens qui vous arnaquent lors de véritables voyages pour vanter les mérites des implants ( où tout est censé être parfait ) !!
Sans oublier les remarques du Dr. Renata et de son assistant Ernie, en salle d'opération, qui annoncent ( ou prédisent ) le ciel bleu sur Mars ( 01H43:00 de film ) et les éléments célestes de la Pyramide comme nouveaux programmes Rekall. Et cette fille brune, athlétique, vicieuse et réservée 41A de la sélection : Mélina telle qu’elle apparait à Quaid dans ses rêves. Ou souvenirs ?

Oui, en restant sur l’option que ce que vit Doug Quaid en fuyant sur Mars pour en savoir plus sur son passé est bel et bien la réalité, ne trouvez-vous pas que tout ce qui est annoncé à Doug dans le cadre de sa croisière ego va se révéler exister au fur et à mesure que défile devant vos yeux émerveillés ce putain de film ?!
Etranges coïncidences qui, finalement, pourraient plutôt nous faire croire et comprendre que tout cela n’était qu’un mauvais rêve, un délire qui va le mener à une embolie schizophrénique – une nouvelle ( pour confirmer le risque de Harry ? ) comme le hurle le Dr. Renata à Bob alors qu’il essaye de vendre une nouvelle croisière à une nouvelle cliente et avant de décider de faire effacer tout ce merdier et renvoyer chez lui, remboursé de ses crédits, ce client qu’ils n’auront jamais vu.
Mais si, oui, Doug Quaid fait une embolie schizophrénique – qui pourrait le mener à la lobotomie - sur le siège du laboratoire de Rekall, quand a-t-elle lieu ?!
L'implant n'a jamais été effectué comme l'affirme également le Dr. Renata - avant d'en mettre une à Ernie - pour répondre à Bob, qui vient de lui rétorquer qu'elle ne savait pas faire de double implant à 17:56 !!
Qu’est-ce qui a donc provoqué ce réveil et cette réaction des plus violentes de leur client, que Renata a rendormi à grands coups de sédatifs ( et vous compterez le nombre d’injections qu’elle envoie à ce colosse Autrichien ) ?

Et si le Dr. Renata ne parlait que de second implant ( la croisière ego trip ) ? Le premier à 18 :52 ayant tout simplement réveillé la mémoire résiduelle de Hauser , cet agent secret martien que pourchasse le dangereux Richter.
Doug Quaid a donc déjà été sur Mars et cela serait alors la réalité…
Et Verhoeven de plonger alors le spectateur un peu plus dans une incompréhension certaine : est-ce qu'il est déjà en train de rêver ? Ou est-ce que tout à effectivement foiré et Doug aurait bien été sur Mars et serait un ancien espion nettoyé ???

Pourtant, Ernie, l’assistant chez Rekall du Dr. Renata, prédit bien sur un ton des plus neutres que les implants foirent rarement chez Rekall et surtout qu’avec un tel programme, Quaid, ne voudra jamais revenir de son trip sur Mars.
De là à dire que l’embolie et la lobotomie seraient au programme il n’y aurait qu’un pas que je ne franchirai pas. Me contentant de vous dire que non, l'implant n’a pas foiré !
Doug Quaid se retrouve bien dans la peau d'un super agent secret ( Hauser ) à la couverture qui devait être en béton jusqu'à ce qu'une mémoire résiduelle soit touchée. Sa mission, qu'il ignore puisque volontairement effacée avec sa mémoire primaire, se retrouve être la plus importante : sauver la planète et colonie de Mars des méchants exploitant. Sans oublier qu’il rencontre une créature exotique – « brune, athlétique, vicieuse et réservée » - en la personne de Mélina ( Rachel Ticotin, entraperçue par la suite dans « CON AIR », « THE EYE » plus récemment ou les séries « Lost » et « Weeds » ).
Doug est donc dans déjà dans sa croisière ego. Une croisière ego qui pourrait finir dans la triste réalité d’une victime d'un accident de manipulation de Rekall à 18:31 allant le lobotomiser ( comme le défend le réalisateur dans les commentaires audio du DVD mais aussi dans le sympathique making-of du film : « IMAGING TOTAL RECALL », bonus du deuxième DVD, avec ce fondu en blanc à la fin du film ) et faire que tout ce que l'envoyé de Rekall ( aperçu dans la publicité du début du film à 09:10 ) venu sur Mars pour déstabiliser Quaid/Hauser en lui affirmant qu’il ferait une hallucination improvisée ( un rêve, quoi ! ) serait dans le contrat et va se produire : sauver les rebelles ( à 01H42:17 ), finir copain comme cochons avec Cohaagen ( à 01H23:31 par vidéo interposée ) et surtout la vision de ces vestiges des civilisations extraterrestres ( à 01H16:42 avec l'aide de Kuato, 01H31:05 de visu ) !!
Trois éléments supplémentaires confirmant que Doug Quaid ne serait que dans un rêve programmé, faisant qu’il ne voudra pas revenir de Mars, divorçant d’avec sa femme Lori ( Sharon Stone ), dans une scène d'anthologie ( 01H05:02 ), à l'aide d'un automatique, pour rester sur Mars aux cotés de Mélina, la rebelle.
Tout en espérant et souhaitant que tout cela ne soit pas, paradoxalement, qu’un rêve comme annoncé dans les dernières répliques avant le générique de Jerry Goldsmith ( célèbre compositeur des thèmes de la saga « STAR TREK », que ce soit sur grand écran ou à la télévision, de la saga « RAMBO » du duo Kassar et Vajna, de la trilogie de « DAMIEN, LA MALEDICTION » ou des deux films « GREMLINS »  - dans lesquels il apparait - mais aussi du « HOLLOW MAN » du même Paul Verhoeven en 2000 ou de son « BASIC INSTINCT » en 1992 ) : « J'arrive pas à y croire, c'est comme un rêve... Qu'est-ce que tu as ? - Je viens d'avoir une idée horrible : et si ce n'était vraiment qu'un rêve ??? - Alors dans ce cas, embrasse-moi vite avant de te réveiller ».

Oui, je sais, je vous ai spoilé tout le film ou presque pour ceux ou celles qui n’auraient toujours pas vu l’un des meilleurs films de Paul Verhoeven, d’Arnold Schwarzenegger, de science-fiction et même précurseur des films des actionners de SF ( la trilogie « MATRIX » avec ces mondes réels soumis aux machines et ces mondes matériels phantasmés dont on se détache en avalant une pilule bleue n’aura rien inventé, entre autres ), mais ce sera tout de même à vous et à vous seuls de vous faire un choix pour savoir si oui ou non tout ceci n’était qu’un rêve.

Un rêve comme vient l’annoncer, entre deux coups de pieds dans les valseuses, Lorie Quaid ( Sharon Stone ) à 25:32 à son prétendu époux ( Schwarzie ) : « Désolé, Quaid... t'as vie n'est qu'un rêve » après avoir pourtant parlé à 23:03 de « paranoïa hallucinatoire ». Réalité ou délire, alors ?
Mais ne devient-elle pas elle-même une « vicieuse athlétique » à 26:09 - après avoir tout de même entaillé le bras de son mari dans l’obscurité - comme la femme de ses rêves pour permettre à Richter ( Michael Ironside, issu de la série "V" comme un autre de ses camarades entraperçu dans une scène ferroviaire et que Paul Verhoeven retrouvera dans un autre de ses brûlots hollywoodiens : le film antimilitariste et non nazifiant comme auront pu le comprendre à tort certains « STARSHIP TROOPERS » en 1997 ) et son équipe d’intervenir ?
Lorie Quaid la réponse à ces errances ?
Ne vient-elle pas lui cracher après l'un des autres et nombreux coups de pied dans les valseuses de Doug qu'elle a une sainte horreur de cette foutue planète ( 01H03:04 ) ? Ce qui laisserait supposer qu’ils y seraient déjà venus ( peut-être pas ensemble et surtout pas selon Richter ) et qu'il y aurait des chances qu'ils soient dans le monde réel.

Et nous pourrions trouver encore quelques coïncidences ou indices qui nous perdront entre le délire et la réalité.
Tout comme j’avais aimé à noter quelques doublons récurrents dans le film :

Doug croise de justesse une foreuse à bord du taxi de Benny à 51:09 et en affronte de très près une autre conduite par le même Benny plus tard, il n'a de cesse de se prendre des coups dans les noix comme il vise très bien au milieu du front, Lorie Quaid ( Sharon Stone ) se répète un peu dès qu'elle est en mauvaise posture : « tu vas quand même pas descendre (...) » à 26:25 en variante « tu ne vas pas me faire de mal ? » à 01H04:54, la mauvaise manies de faire exploser les vitres ( ou vouloir les faire exploser ) de la station et de dépressuriser celle-ci : à l'arrivée sur Mars de Quaid, lorsque Richter ( Michael Ironside ) veut venger Lorie vers les 01H06 de métrage... et même à la fin libératrice du film, etc, etc.

Ca fait beaucoup pour un véritable voyage sur Mars, comme il est proposé dans cette pub, à 30:28,  qui critique les implants mémoriels et vante les vrais voyages. Non ?

Et si tout cela n’était effectivement qu’un rêve, quitte à contredire le réalisateur ?
Mais un rêve qu'effectuerait chez lui Doug Quaid, sur Terre... auprès de sa femme : Mélina

Et ce sera sur cette question que je vous abandonnerai ce soir, non sans vous conseiller de regarder ce soir ce film de Paul Verhoeven, si vous ne le possédez pas en DVD ( ce qui sera toujours mieux que d’avoir claqué des thunes dans cette horrible première édition Blu-Ray ).

Produit pour 65 millions de dollars par le scénariste Ronald Shusett mais surtout et aussi le duo Mario Kassar et Andrew G. Vajna ( qui aura produit ensemble les sagas « RAMBO » et « TERMINATOR » mais aussi de très bon film comme « ANGEL HEART » et des purges de sequel comme ce « BASIC INSTINCT 2 », qui reprenait une intrigue d’un précédent film de… Paul Verhoeven !! ) et tourné au Mexique ( ce qui amènera certains internautes à reconnaître la station de métro d’Insurgentes et la considérer comme un blooper alors que l’action serait censée se déroulée dans une L.A. future ), du 20 mars 1989 au 23 août 1989, cette seconde adaptation d’une œuvre de Philip K. Dick, après la succesfull sortie du « BLADE RUNNER » de Ridley Scott en 1982 d’après ses « Androïdes rêvent-ils de Moutons Electriques ? » de 1968, ce film d’abord proposé à David Cronenberg ( qui en aurait fait surement quelque chose de plus subtil, intellectuel et viscéral au même titre que son « EXISTENZ » en 1999,  le film le plus « dickien » aux dires mêmes du réalisateur ? ) sortira aux USA le 1er juin 1990 ( affublé d’un R-Rated en interdisant l’accès aux mineurs de moins de 17ans non accompagnés ) avant de sortir en France le 17 octobre 1990, nanti d’une interdiction au moins de douze ans – ça tombe bien, je les avais passés déjà depuis un certains nombres d’années mes douze ans pour aller le voir au ciné ce film !!
2 356 892 d’entrées hexagonales et plus de 261 millions de dollars de box-office autour du monde plus tard, ce « VOYAGE AU CENTRE DE LA MEMOIRE » ( titre d’exploitation canadienne ) donnera naissance à une série télévisée dérivée, qui s’éloignera bien de la trame du film pour s’en rapprocher plus de celle de Ridley Scott, « Total Recall 2070 » en 1999.
Récompensé d’un prix pour sa musique en 1991 ( BMI Film & TV Awards ) et de prix pour ses costumes et du meilleur film parmi de nombreuses autres nominations lors de l’Académie des Films de Science-fiction, Fantastique et Horreur de 1991, cet unique film de Paul Verhoeven et Arnold Schwarzenegger ( alors que des milliers de fans, dont votre serviteur, auront attendu une décennie durant avant que le temps, la politique et les produktion hell ne mettent fin à leur rêve de ces « CRUSADE » devant les réunir à nouveau ) a gagné avec le temps un statut de film kult qu’il faudra espérer que le projet de remake du producteur Neal H. Moritz ( les "SOUVIENS-TOI L'ETE DERNIER", "XXX", "FAST & FURIOUS" et autres "SEXE INTENTIONS" ) et du réalisateur Kurt Wimmer ( "EQUILIBRIUM" et "ULTRAVIOLET" ) pour Universal Pictures ne mettra pas à mal. Sic !

A noter pour nos amis amateurs de mangas des similitudes évidentes avec le premier épisode de la superbe série « Cobra » de Buichi Terasawa en 1982 ( et nos années d’initiation aux dessins animés japonais sur la seconde chaine ) et la trame de ce « TOTAL RECALL/Souvenirs à Vendre ».
Maintenant, je ne suis pas sûr de pouvoir en dire autant de ce « TOTAL RECTAL » de je-ne-sais-qui et sans être sûr que ce film parodique porno existe vraiment et ce même si je reste un grand (a)mateur de tous les cinémas…

En attendant et ce jusuq'à ce soir, 22:40 ( on en met du temps à rédiger de pareilles conneries, hein ? ), la bande-annonce du film !!


La page IMDB ( en français ) du film

Vous pouvez maintenant vous demander si vous êtes dans le monde réel ou rêvez...



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