Tout d’abord, rendons à Adolf ce qui est à Adolf (si vous n’avez pas compris, ne voyez pas là une mauvaise blague antisémite !). La première fois que j’ai entendu ce titre, c’était dans un mix de Sascha Funke enregistré lors d’une soirée BPitch à Barcelone en 2009 je crois. C’était l’avant-dernier morceau d’un mix « marathon » (et impeccable) de 4 heures qui se clôturait par le magnifique et intemporel Hippie Dance de Rubber Room. Pour ceux qui n’ont pas compris ma blague vaseuse sur le plus grand et le plus respectable des dictateurs (joke), je voulais simplement rendre hommage aux deux teutons qui m’ont permis de découvrir ce morceau, Sascha Funke donc et bien sur le remixeur Superpitcher.
La version originale de The Dream Of Evan & Chan est sortie en 2001 sur le second album de DNTEL (de son vrai nom James Scott Tamborello) intitulé Life Is Full Of Possibilities. Jimmy Tamborello, l’ancien « slowcoreux » s’est converti à la cause du bidouillage sonore à la sortie de son premier (et plutôt moyen) album solo en 1998 Early Works for Me If It Works for You. La révélation viendra par le biais du second album dans lequel DNTEL démontre que l’écriture et la rigueur pop et rock peuvent cohabiter parfaitement avec les ambiances nuageuses et les expérimentations sonores à la Autechre des grands jours. D’accord l’exercice n’est certes pas nouveau ni très original mais il faut reconnaître qu’une telle fluidité dans le crossover rock / pop / electronica est plutôt rare. Benjamin Gibbard (des Death Cab For Cutie) assure le chant pour un voyage ambiant et cotonneux.
Assez parlé de l’original, place au remix. Superpitcher, le superproducteur colon (de Cologne, rien à voir avec le rectum) de Kompakt n’est pas le seul à s’être essayer à la révision du tube de DNTEL. Les Safety Scissors, Lali Puna et même Barbara Morgensten ont planché sur le remix de The Dream Of Evan & Chan mais la « meilleure » (en tout cas la plus belle) version reste celle de Superpitcher. En balayant les accents electronica propres à la version originale pour les remplacer par une rythmique electropop, Aksel Schaufler offre une vision radicalement différente du rêve d’Evan et de Chan. Nettement plus destiné à l’écoute, ce remix de Superpitcher n’en reste pas moins un excellent morceau de fin de mix pour emmener les clubbers encore debout aux confins d’un univers sublime comme en témoigne le Live At Robert Johnson de Thomas Hammann & Gerd Janson qui se conclue par ce magnifique songe.
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