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Glee – Saison 1

Publié le 20 juillet 2010 par Mg

Certains showrunners de série ont le vent en poupe, et ce n’est pas l’arrêt de Nip/Tuck qui a freiné Ryan Murphy. On est resté plus sceptique sur son envie de nous sortir une série musicale, centrée autour de lycéens stéréotypés. Et pourtant, la « patte » de Murphy marche encore, et après une série ouvertement critique sur notre société, voici son antithèse : une série flirtant avec le grand public (c’est quand même diffusé sur la Fox, chaîne plus connue pour 24 ou autre série patriotique), mais se servant de cela pour parler à mi-mots du quotidien tyrannique de l’Amérique d’aujourd’hui.

Rencontrez donc le quaterback star du lycée, bête comme ses pieds. Sa petite amie, évidemment la capitaine des pom-pom girls et du club d’abstinence, enceinte jusqu’au cou à cause du… meilleur ami du premier, un juif iroquois dragueur de première. De l’autre côté, vous retrouvez une belle bande de geeks et de freaks, la timide mais talentueuse leader né de la chorale mise en place dans l’école, avec l’handicapé au grand coeur rêvant de danse, l’asiatique gothique prétextant un bégaiement, le gay spécialiste de la mode au paternel compréhensif, et enfin la black légèrement en surcharge mais au gros caractère. Enfin, côté professeurs, c’est la débauche totale : l’ancien membre de la chorale qui tente de reconstituer son rêve avec ses élèves, la conseillère de l’école aux tocs de nettoyage, et la cerise sur le gâteau : l’entraineuse des cheerleaders, Sue Sylvester, mythe né pour un rôle en or, celui de la Darth Vader des séries tv, sorte de nemesis en puissance de la chorale, décidée à l’anéantir à tout prix.

Glee, c’est bien cette histoire de chorale où sont censés se retrouver les conspués et les has been de l’école. Au final, on se retrouve avec une douzaine de membres tous plus atypiques les uns que les autres, parias de leur communauté respective, avec un grand coeur et des espoirs. Murphy ciselle son écriture en offrant un récit dynamique, entrecoupé de chants (forcément) reprenant des standards actuels (notamment des épisodes 100% Madonna ou Lady Gaga) ou plus anciens (les favoris étant des reprises de Queen, John Lennon ou U2, ça fonctionne à chaque fois). La chorale doit lutter contre vents et marées pour arriver à répéter dans de bonnes conditions, et arriver jusqu’au championnat régional. Pas facile, des vies personnelles bien remplies (grossesse adolescente, père absent, communautarisation, handicap…), des ennemis éternels (les autres chorales, l’équipe de football, Sue..) qui leur mettront des bâtons dans les roues jusqu’au bout.

Voilà donc une belle présentation pour une série qui n’a l’air de rien, à mi chemin entre tour de chants de télé réalité et ambiance lycéenne sans originalité. Pourtant Glee arrive à intéresser par une succession de lecture : de l’humour, de l’émotion, de l’amour… et une révélation inattendue, Dianna Agron qui joue la cheerleader enceinte, pas le rôle principal mais néanmoins récurrente à chaque épisode. Si on aura du mal à tenir chaque chanson, plus ou moins connue, la série termine bien son année, offrant un dernier épisode bien plus trépidant que le reste de la saison. Pour une série diffusée sur une grande chaîne, Glee saura cependant créer un minimum d’intérêt pour suivre leur aventure en deuxième année.


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