
Dans le texte de l'exposition de l'artiste à la DHC/ART dans le Vieux-Montréal, une exposition qui met en scène son travail des années '90, il n'y a aucune mention de ce bref passage d'Hölzer dans l'univers du Net Art, là où ses fameux truismes pouvaient et peuvent encore être modifiés par les utilisateurs.
Pourtant, en visitant les salles, j'avais l'impression de pénétrer un vieil ordinateur et ses fichiers top secrets. L'esthétique des oeuvres inspirées de documents décrivant des stratégies de torture ou encore des constats de mort lors de l'invasion américaine en Iraq est, je ne sais comment le dire autrement, tellement informatique. Étrangement, j'ai préféré lire les "documents" dans le confort de mon sofa, puisqu'ils étaient fournis par la DHC/ART, l'installation n'étant pas tellement significative pour l'expérience de la lecture dans ce cas précis.
Les installations lumineuses sont sans aucun doute les plus spectaculaires, car il est vrai que l'on voit rarement les mots défilés où s'enrouler autour d'une colonne. J'ai envie de les appeler des hypertextes dans la mesure où l'expérience qu'ils procurent est vertigineuse et rhizomique. Des écrans de formes longitudinales s'étendent sur le plancher et le corps navigue dans cette atmosphère générée entièrement par la lumière qui se dégage de ceux-ci.
La lumière du texte : voilà le travail de Jenny Hölzer!