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TAMARA DREWE de Stephen Frears

Publié le 21 juillet 2010 par Celine_diane
TAMARA DREWE de Stephen Frears
Pour dépeindre l’Angleterre, la campagne, les us des uns et les coutumes des autres, Frears n’a pas la même ambition ni le même regard qu’une Andrea Arnold ou qu’un Ken Loach. Lui, se situerait ailleurs: quelque part entre les prémisses d’une enquête à la Agatha Christie, une inoffensive partie de cluedo entre potes, et, des accents champêtres très Desperate Housewives où tous se matent pour mieux se pourrir la vie, chacun se jalousant, se trompant, se mentant, au milieu de vaches, de romanciers et de verdure. Orchestrée par deux ados hilarantes- dont l’ennui et l’absence de perspective n’apparaît qu’au travers d’un prisme comique (la rupture de ton n’étant pas l’atout de Frears ici)- cette folle symphonie (un peu) bête et (très) méchante, jouée à huis clos au cœur d’un audacieux et ludique concept de matriochkas (explicité dès le générique) qui affirme et explore la dépendance réciproque des notions de réalités et de fictions, ne trouve jamais ni rythme ni enjeu, et ce malgré la profusion de thématiques intéressantes (la beauté qui influence le regard, les jeux de point de vue, la méchanceté humaine). Frears s’empêtre et s’enfonce dans une bouillasse british désincarnée où personnages canoniques (écrivain nombriliste, agriculteur canon, femme trompée, rock star et vieille acariâtre) traversent une intrigue qui n’existe que pour elle-même. On peut y trouver un certain plaisir immédiat, grâce à quelques séquences amusantes et une réunion atypique de contraires. On peut aussi trouver cela plutôt vain dans son absence de finalité, flagrante et décevante.
TAMARA DREWE de Stephen Frears

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