Magazine Culture

A. DAMASIO : "Spinoza avait raison" (Joie et tristesse, le cerveau des émotions)

Par Manus

DAMASIO

Antonio Damasio, est professeur de neurologie, neurosciences et psychologie.  Après avoir été le directeur du département de neurologie de l'Université de l'Iowa pendant 18 ans, il est, depuis 2005, directeur de l'Institut pour l'étude neurologique de l'émotion et de la créativité de l'Université de la Californie méridionale.

Il est l'auteur de :

- "L'Erreur de Descartes : la raison des émotions", Odile Jacob, Paris, 1995, 368 p

- Antonio R. Damasio, Le Sentiment même de soi : corps, émotions, conscience, Odile Jacob, Paris, 1999, 380 p

- Antonio R. Damasio, Spinoza avait raison : joie et tristesse, le cerveau des émotions, Odile Jacob, Paris, 2003, 346 p.

- Le 14e Dalaï LamaLe Pouvoir de l'esprit - Entretiens avec des scientifiques, Fayard, Paris, 2000, 256 p

J'aimerais, pour commencer, aborder son ouvrage  "Spinoza avait raison", qui selon lui, serait le plus précis, après celui de "L'erreur de Descartes",  finalement incomplet depuis sa lecture approfondie de Spinoza entretemps; relecture l'ayant ouvert à de nouvelles compréhensions en matière de l'émotionnel en corrélation avec la neurologie.  Etant donné le contenu condensé de son Essai "Spinoza avait raison (Joie et tristesse, le cerveau des émotions)" éd. Odile Jacob, 2003, 2005, et la réflexion personnelle que j'aimerais en retirer, je le présenterai tranche par tranche, au rythme de ma lecture, et selon la maturation dont j'aurais besoin pour intégrer sa pensée. 

Chapitre premier : Et voici les sentiments.(p9)

Neurologue et chercheur de renom, c'est donc l'évidence pour Damasio que les sentiments de douleur ou de plaisir forment ce qu'il appelle le "soubassement" de notre esprit.

Ainsi commence-t-il à nous présenter son ouvrage, par la présentation des sentiments, liés aux émotions variant selon l'environnement ou l'extérieur de la personne.

C'est fonction de ses sentiments, qu'ils soient tristes ou joyeux, que notre esprit sera imprégné.  Par ce fait établi, la question se pose pour lui sur le plan neurobiologique :  la variance des sentiments auront irrémédiablement des incidences sur le cerveau, découverte qu'il nous expliquera au fur et à mesure de l'avancée des chapitres.  

Croyant jusqu'à présent que les sentiments étaient quelque chose d'abstrait, d'indéfinissable, il finit par se rendre compte qu'il est possible de les comprendre par la neuroscience.  

Révolution permettant bien entendu de mieux mesurer les causalités de certaines maladies mentales, quitte - mais je n'en suis pas encore là dans ma lecture - à trouver des moyens de guérison : sujet sur lequel vraisemblablement des chercheurs sont en train de travailler, ce que j'ai appris pas moins qu'hier.  Il s'avérerait donc que aucun état est irréversible, et qu'au contraire, le "disque dur" d'une personne pourrait être modifié.

Pour en revenir à Damasio, celui-ci insiste sur la différence à adopter entre les émotions et les sentiments, ce qu'il développera plus loin.

En clair, il assure "carrément" que les sentiments sont l'expression de l'épanouissement humain et de la détresse humaine, en précisant que les sentiments ne se rajoutent pas aux émotions, mais sont le révélateur même du vécu de l'organisme, de son état, de ce qu'il est.

A partir de ce postulat, il tâchera de comprendre "comment" nous éprouvons des sentiments. Outre la curiosité qui le motive pour approfondir cette recherche, c'est surtout, et aussi, le fait de savoir qu'il pourra désormais trouver des explications quant aux causes des dépressions, douleur, toxicomanie et autres troubles addictifs, tout en sachant que désormais, des solutions seraient envisageables.

Enfin, au milieu de ce chapitre, l'auteur exprime son avis personnel sur Spinoza, et en quoi ce penseur l'aura éclairé dans sa recherche, plus que cela, aura servi de base et de structure pour finalement décortiquer au mieux le fonctionnement des sentiments.

Spinoza disait que "l'amour n'est rien d'autre qu'un état agréable, la joie, accompagné de l'idée d'une cause extérieure".  

Damasio réalise que ce philosophe sépare donc le processus qu'est le sentiment de celui qui consiste à avoir une idée d'un objet qui peut causer une émotion.  Joie et émotion étant donc des processus distincts au sein de notre organisme.

Autre fait troublant de Spinoza relevé par Damasio :

"Un sentiment ne peut être contrarié ou supprimé que par un sentiment contraire et plus fort que le sentiment à contrarier".

Dans le cas d'une passion irrationnelle, Spinoza recommanderai donc de combattre une émotion négative par une plus forte, mais positive, engendré par l'effort intellectuel, et par la raison.

Il faut donc comprendre que les "sentiments passionnels" ne peuvent être vaincus, ou supprimés, que si et seulement si d'autres sentiments, aidés par la raison prennent place.

Ensuite, Spinoza affirme que "le corps et l'esprit sont une seule et même chose", ce qui bien entendu implique une ouverture à la recherche pour le neurologue et psychologue qu'est Damasio.

Enfin, Spinoza relève le fait que tout être humain, que les organismes, s'efforcent, dans un esprit de survie, de se préserver, de tendre vers la joie, ou comme il le dit lui-même " de tendre à une plus grande perfection", terme qui laisse songeur quant à l'impact de sa signification.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Manus 379 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines