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Si c'était lui. Film gênant...

Par Rob Gordon
On entend souvent dire çà et là que pour monter un film en France, il est nécessaire et suffisant de trouver une tête d'affiche susceptible d'attirer la ménagère. Si ce genre de généralité est habituellement à proscrire, des films comme Si c'était lui... tendraient presque à nous faire reconsidérer cette idée. Car mis à part son duo d'acteurs (elle, fantasme pour quinquas encravatés, et lui, roi de la varièt' au succès revolver), le film d'Anne-Marie Étienne n'a absolument rien pour lui. On passera rapidement sur la laideur téléfilmique de l'ensemble, car c'est surtout du côté du fond que le film donne des boutons.
Dans ce scénario binaire, une écrivain un peu bourge croise un beau clodo un peu paumé, et s'il leur faudra en effet plus d'une heure trente pour faire chabadabada, les étapes intermédiaires ne sentent pas vraiment la comédie romantique. Anne-Marie Étienne emprunte à Brigitte Rouän et à son Travaux son interprète principale, son hystérie BCBG, et son moralisme social, repoussant un peu plus les limites du nauséeux. C'est que, voyez-vous, les pauvres, c'est bien gentil, mais même avec le gîte et le couvert, ils trouvent encore le moyen de se plaindre. Étienne plonge la tête la première dans ce qu'elle tente si maladroitement de dénoncer, c'est-à-dire les préjugés à l'égard des mal lotis. Ça donne un film non seulement très ennuyeux, mais surtout très gênant.
Dans ces conditions, on aimerait se rabattre très vite sur le plaisir pris au contact des acteurs. Mais non. Depuis qu'elle joue autre chose que des coincées, on dirait que Carole Bouquet a forcé sur les amphétamines. Marc Lavoine n'est absolument pas crédible en clochard céleste, son joli brushing étant à peine terni par un effet "cheveux sales". Quant à Florence Foresti, elle peine décidément à trouver sa place au cinéma, livrant une prestation excessive et agaçante, semblant répéter encore et encore ses sketches télévisuels. Non, décidément, rien à sauver de ce mauvais téléfilm qui arrachera peut-être un sourire ou deux aux plus rétrogrades d'entre nous.
2/10
(également publié sur Écran Large)

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