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Marie le gall : interview exclusive !!!

Par Geybuss

  Samoens st Lu 065

  Marie La Gall... Son premier roman, " La peine du menuisier" est paru il y a quelques mois. Il a reçu le prix  du Roman Breton 2010, a été beaucoup chroniqué sur la blogosphère littéraire, le plus souvent en terme élogieux. Vous retrouverez mon billet sur ce livre ICI. J'ai eu la chance de rencontrer Marie Le Gall lors du festival de St Malo fin mai et d'obtenir le sésame incontournable pour toute interview (pour moi en tout cas ), son adresse mail.... Voici le résultat de cet échange :

Vous êtes l'auteur de "La peine du menuisier", roman salué par les critiques, couronné du prix du roman Breton et très apprécié par les blogo lecteurs. Êtes vous soulagée, fière ou juste contente d'un tel accueil pour un premier livre ?

MLG : Juste très contente, sincèrement. Soulagée, non. J'ai trop besoin d'écrire encore, les émotions qui m'envahissent sont toujours là. Fière ?.... J'espère que je le serai, un jour, un peu.

Avant "la peine du menuisier", aviez vous testé et éprouvé votre écriture si élégante et minutieuse sur d'autres écrits restés au fond d'un tiroir ? Ces écrits pourraient ils sortir au grand jour ?

MLG : J'ai un autre récit à la troisième personne au fond d'un tiroir. Je l'avais expédié à cinq éditeurs qui l'ont lu et m'ont renvoyer des lettres encourageantes. Puis je l'ai laissé. "Le Menuisier" (titre initial) s'est imposé à moi. J'espère reprendre l'autre récit plus tard.

Qu'est-ce qui vous a décidé à vous lancer dans l'écriture du récit de votre enfance ? Au début, le faisiez vous pour vous où aviez vous déjà l'idée, où l'envie que ce livre aboutirait sur la table de nuit de nombreux lecteurs ?

MLG : Il fallait écrire cette histoire entre le menuisier et sa fille. C'était une urgence, une lente maturation. Un jour, c'est devenu vital. Je l'ai écrite pour moi mais je souhaitais en même temps m'adresser à "l'autre", le lecteur, même si je ne savais pas si le manuscrit deviendrait livre.

Comment avez vous écrit ce livre... Par notes de ci de là, par période, quasi d'une traite ? L'avez vous commencer il y a longtemps ?

MLG : Par période, avec de longues plages de silence, des mois parfois mais il était en gestation permanente, chaque jour. J'écrivais dans ma tête tous les jours, je vivais avec le manuscrit tout le temps... 4 ans.

L'écriture de ce livre fut elle pour vous libération, douleur, plaisir d'écriture, mélancolie de votre enfance ? Certains disent de cette oeuvre que c'est un roman "thérapie". Qu'en pensez vous ?

MLG : Plaisir d'écriture quelque fois oui, recherche du mot juste, de la phrase, sa musique, son rythme, sa longueur, sa place dans le paragraphe. Douleur et soulagement à la fois au moment, au moment de l'écriture sur la mort du petit frère de Louise en 1992, de celle de l'un des frères du menuisier François, mort en Guinée et enfin, violence et soulagement de la dernière page. Il n'y a pas de thérapie. La narratrice dit : "Ecrire ne guérit de rien". De nouveau, les émotions, les mots encore incertains, les images floues m'envahissent. J'ai ouvert la porte de l'écriture, je ne peux plus la refermer. Et je ne sais pas ce que cela va donner.

La peine du menuisier conte l'échec de votre relation filiale avec votre père, votre incapacité à tout les deux à dialoguer ? Que  (qui ?) seriez vous devenue avec un père chaleureux et complice ?

MLG : Je serais devenue une femme heureuse.

Pensez vous que l'écriture puisse remplacer la parole ?

MLG : Ma parole est infirme, l'écriture la remplace. Elle "dit" plus que ce que je ne peux dire de vive voix.... Et le "dit" autrement.

Dans le roman, Jeanne, votre soeur est atteinte d'une maladie psychiatrique pas nommée, outre par le mot employé à l'époque "la folie". Aujourd'hui, appellerait-on cette affection "la spasmophilie" ? Si elle était née maintenant, votre soeur aurait elle eu la même vie, les mêmes soins ?

MLG : J'espère que le lecteur n'est pas trop naïf à ce sujet (que je ne développe pas... encore). Jeanne avait des crises de démence, donc de folie, elle perdait la raison. Dans le langage psychiatrique, on parlerait de psychose. Sa vie fut un martyr. Aujourd'hui, on pourrait sans doute la soigner avec des médicaments et un suivi thérapeutique.

Toute vérité est elle bonne à dire ? Une terrible vérité est elle pire ou non que le plus enfoui des mensonges ?

MLG : Doit on tout dire ? Je ne sais pas. Mais il y a des choses que l'on ne doit pas taire car les non-dits s'insinuent et font de terribles ravages, peuvent détruire des vies.

Quelle lectrice êtes vous ? Quels sont vos trois derniers coups de coeur littéraire ? Quel livre emporterez vous à la plage cet été ?

MLG : Je lis beaucoup, plus que je n'écris. J'ai une culture classique mais j'aime aussi les contemporains. Mes derniers coups de coeur : "Personne" de Gwenaëlle Aubry, le dernier livre de Véronique.  Olmi et "un soir de décembre" de Delphine de Vigan. Sur la plage, en ce moment, le premier roman de Claude Crozon : "D'un autre monde".

  

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