Magazine Cinéma

Le Dernier Maître de l’Air, critique

Publié le 26 juillet 2010 par Fredp @FredMyscreens

le dernier maitre de l'air critique film myscreens blog cinema

Quand le réalisateur de 6e Sens laisse tomber son style pour un blockbuster d’action adapté d’un dessin animé, ça donne Le Dernier Maître de l’Air. Et ce n’est malheureusement pas ce film bancal qui va redorer l’image de M. Night Shyamalan.

Le Dernier Maître de l’Air, critique
Au départ, Avatar – Le Dernier Maître de l’Air est une série animée Nikelodeon qui porte une excellente réputation. Évidemment, face au potentiel que dégage l’histoire, les studios s’empressent d’en produire une adaptation qui échouera dans les mains d’un M. Night Shyamalan en perte de vitesse depuis ses échecs successifs (La Jeune Fille de l’Eau et Phénomènes pour ne citer que les plus récents). Seulement voilà, si le réalisateur veut le faire pour faire plaisir à ses mômes (et peut-être aussi pour l’appel du dollar), ce n’est clairement pas un réalisateur de blockbuster et, en dehors de poser quelques ambiances lourdes et mystérieuses, il n’a jamais développé un univers particulier comme peuvent le faire Guillermo Del Toro ou Peter Jackson.

Nous voilà donc emmenés de force dans un monde où 4 nations, chacune maître d’un élément (air, eau, feu, terre), sont en guerre. Un jour, un élu qui maitrisera les 4 éléments ramènerai la paix. Pas de bol, c’est aujourd’hui que cet « avatar»  fait son apparition sous les traits d’un gamin sortant des glaces.

Le Dernier Maître de l’Air, critique
Évidemment, pendant que certains chercheront à le protéger pour qu’il les défendent, d’autres vont tenter de mettre la main sur lui pour en faire une arme décisive.

Shyamalan a donc la lourde tâche de concentrer en un film d’1h45 toute une saison du dessin animé. Forcément, ce n’est pas facile et on ressent tout de suite un gros problème dans l’histoire. Les héros vont en viennent d’un endroit à un autre toutes les 5 minutes sans qu’on ai le temps de bien cerner la géographie de cet univers, les coutumes des peuples, leur histoire, … Ce monde qui doit être passionnant à découvrir dans la série est ici survolé avec beaucoup de superficialité. On sent clairement qu’il manque un paquet de scènes qui auraient rendu le récit plus complexe mais tellement plus passionnant à suivre. Mais de toute façon, le réalisateur n’est pas aidé par ses comédiens. Que ce soient les adultes (comme Cliff Curtis qui se demande clairement ce qu’il est venu faire dans cette galère), ou les plus jeunes, ils ne sont pas aidés par les lignes de dialogues creuses au possibles. A moins que ce ne soit le manque de talent de chacun … ou même parfois les deux d’un coup (et là ça fait beaucoup!).

Le Dernier Maître de l’Air, critique
On rigolera même devant l’amourette coup foudre qui dure le temps d’un éclair. Seul Dev Patel a la volonté de bien faire mais en fait des caisses pour pas grand chose et le jeune Noah Ringer censé incarner l’élu tire la tronche tout le long du film.

Alors que peut-on tirer de ce désastre en 3D ? Pas grand chose hormis quelques plans bien filmés au milieu de scènes de danse (oui, car on danse le kung-fu pour invoquer les éléments dans ce film fort spirituel!) et d’actions fluides (portées parfois par une jolie partition de James Newton Howard qui fait son possible) et surtout des effets spéciaux vraiment réussis. ILM maîtrise les éléments bien mieux que les comédiens et les manipule de manière ultra efficace.

Le Dernier Maître de l’Air, critique
Il est juste du coup fort dommage que ces superbes effets spéciaux soient ternis par un portage 3D de dernière minute encore une fois complètement inutile et mal exploité (mais je ne m’étendrai pas plus sur le sujet … vous connaissez mon opinion sur le sujet).

Malgré ce dernier point, avec un univers inexploité et des acteurs marionnettes, le voyage ne prend pas et on finit par ressentir le même effet que devant le gros ratage qu’était l’adaptation du premier volet de A la Croisée des Mondes qui n’a jamais connu de suite (et ça risque d’être aussi le cas ici). Après ce Dernier Maître de l’Air fastidieux, on se demande si Shyamalan va un jour réussir à remonter la pente pour atteindre le niveau d’Incassable (peut-être serons-nous surpris de son prochain Evil ?).

PS : Merci quand même à Waytoblue de m’avoir invité à l’avant-première du film.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Fredp 9140 partages Voir son blog

Magazines