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Arcade Fire – The Suburbs (2010)

Par Pax

Arcade Fire – The Suburbs (2010)

3 ans après Neon Bible, les Canadiens de Arcade Fire reviennent avec The Suburbs, prévu pour le 2 août 2010, chez nous, Européens de notre état.

Le ton est donné dès le début : cela sera des chansons longues. C’est ce qui frappe le plus sur cet album, la longueur des chansons et donc de l’album. Avec une moyenne d’environ 4mn30 par chanson, 16 chansons au compteur et un album de plus d’une heure, les Arcade Fire ont tablé sur la longueur. The Suburbs ouvre donc cet album éponyme avec une guitare et un piano un peu trop champêtre à mon goût, mais qui ont leur charme tout de même. La chanson se déroule petit à petit, mais au bout de 3 minutes, l’impression d’avoir fait le tour de l’histoire se fait ressentir de manière pesante. Le souci, c’est que la piste dure plus de cinq minutes. Après 2 minutes d’ennui assez profond, Ready To Start remonte le niveau de manière magistrale. L’intro, les 4 minutes de chanson avec la guitare saturée et les petits motifs au clavier convainquent sans problème. C’est une des meilleurs de cet album. Modern Man prend la suite. Plutôt sympa, la piste perd aussi rapidement de son intérêt à cause de sa longueur (4mn40, c’est pas tant que ça pourtant), puisque l’impression d’avoir fait le tour du sujet nous reprend une trentaine de secondes avant la fin. On continue de verser dans l’inutilité avec Rococo. Malgré une intro à toute épreuve, la piste est d’une nullité affligeante. C’est mou, sans relief, ça n’apporte rien. Autant les couplets peuvent possiblement remonter tout ça, autant le refrain coule la piste de manière irrémédiable.

Arcade Fire – The Suburbs (2010)

Par contre, la piste suivante, Empty Room, est excellente. L’intro rapide au violon laisse la place à une chanson courte et rythmée, pleine de saturation et de voix. Elle relève agréablement le niveau après la plus que décevante Rococo, et sa concision lui apporte un plus qui aurait été bénéfique à l’album entier. City With No Children continue l’album avec une concision tout aussi bénéfique que la précédente. La chanson se prête volontiers à une petite pause, la voix masculine étant très bien mise en valeur, un plaisir. Retour sur les chansons un peu plus longues avec la septième de l’album, Half Light I. Première chanson sur laquelle la voix féminine est la lead vocal, un vent de fraicheur vient souffler sur cet album, jusque là plutôt masculin. Les violons emportent la chanson et la font virevolter, nous embarquant pour une sorte de transe estivale. Le final assez éthéré nous livre directement Half Light II qui nous prend complètement au dépourvu avec une intro plutôt agressive au vu de la piste précédente. Une batterie omniprésente et une basse répétitive posent une structure obsédante à laquelle s’ajoutent une voix masculine, des accords saturés et des trilles. Une piste assez remarquable.

La moitié de l’album est passée et Suburban War ouvre la deuxième. La guitare est simplement magnifique. La balade est une réussite parfaite. La voix, l’arrangement, la guitare, la musicalité des paroles. La perfection, trop courte pour une fois. Mais cette perfection ne pouvait pas durer, et Month Of May débarque. Une espèce de son un peu fuzz, un peu punk, rien de bien convainquant, surtout avec le « one, two, three, four ! » du début. On a l’impression d’assister à un délire de répète. Wasted Hours renoue avec la petite transe estivale, un peu plus pluvieuse sur ce coup. On reste au chaud chez soi, à contempler l’extérieur détrempé en se laissant bercer par cette voix parfaite et la musicalité sans limite des arrangements. Deep Blue commence sans fioritures sur une guitare acoustique et une voix. Avant qu’un piano ne se joigne au fond musical et qu’une guitare électrique pose un rythme binaire de base rapide sur le tout. La chanson est reposante, mais pourtant pleine d’énergie, de puissance.

Arcade Fire – The Suburbs (2010)

We Used To Wait s’ouvre sur un piano vif et enlevé et sur une voix un peu moins vive. Après l’intro, le tout se pose, et s’attriste un peu, devient un peu plus pesant, comme un ciel d’orage. On sent qu’une tristesse couve. Et elle éclate dans Sparwl (Flatland) qui est la deuxième balade suicide de l’album. La perfection est encore atteinte, la lenteur de la piste distille la tristesse contenue de la piste précédente. On est sur le fil d’une lame de rasoir, tenus en haleine par la voix retenue. Avant que Sprawl II (Mountains Beyond Mountains) ne dissipe toute cette tristesse par une bouffée de joie pure, piano, batterie, voix féminine, rythme enlevé, et effets de voix sensuels. On a une suite toute trouvée pour la tristesse ambiante. Les loops très 80s des arrangements vous accrochent un sourire aux lèvres avant que la conclusion de ce long The Suburbs ne retentisse. The Suburbs (continued) est une reprise du thème original, avec une variation  de tempo qui va decrescendo qui conclu l’album sur un fondu. La boucle est bouclée, l’épanadiplose est faite.

L’album est bon, mais trop long, trop bancal. Tout cela gâche l’écoute, qui devient inattentive, assez irrégulière. Mais pourtant, de véritables chefs d’œuvres se cachent entre les pistes inutiles et les pistes trop longues, Suburban War en est le parfait exemple.

Note globale : 13/20 #album inégal, distant. Mais des chefs d’œuvres pourtant..

Pax



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