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Willy Ronis, une poétique de l’engagement - une exposition à la Monnaie de Paris

Publié le 26 juillet 2010 par Regardscurieux

Après Le petit Parisien 1952  Willy RonisArles en 2009, la Monnaie de Paris en co-production avec le Jeu de Paume, rend un hommage sensible à Willy Ronnis ( 1910-2009) ce photographe au regard humaniste. Sa touche est reconnaissable entre toutes: poète des lieux improbables, il scrute d’un regard tendre les gens qui nous entourent. Il rend la beauté inattendue des quartiers populaires de Paris: Belleville, Menilmontant, le XIX et XX arrondissements. L’exposition regroupe des clichés attachants comme ‘Le Petit Parisien’ (1952), les amoureux contemplant Paris, les bidonvilles aux portes de Paris…

L’exposition s’organise ainsi autour de cinq grands axes : la rue, le travail, les voyages, le corps et la bio

Usine Lorraine-Escaut, Sedan, 1959 Willy Ronis
graphie de Ronis.

La thématique la plus marquante du parcours reste celle du travail et le titre de l’exposition ‘Une poétique de l’engagement’  traduit très justement le militantisme infaillible de Willy Ronis. Son empathie pour des ouvriers des diverses usines qu’il visite, la cohabitation de l’homme et la machine, les formes austères d’un monde industriel en expansion confèrent une esthétique poétique particulière. La série de ‘L’Usine de textile du Haut-Rhin’ (1947) est en ce sens remarquable, comme ce cliché connu pris à l’ Usine Lorraine-Escaut, Sedan, 1959.

Même si la plupart des photos sont prises en France, Willy Ronis a saisi des images de nombreux pays visités. Depuis 1938 quelques  regards nous parviennent des marchés en Albanie, Yougoslavie, Grèce et Tunisie … Les images nocturnes de  Soho, Londres (1955) méritent un intérêt tout particulier. Comme le décrit Marta Gili, commissaire de l’exposition, “Ronis s’y abandonne à l’attraction d’une métropole en pleine ébullition, peuplée d’anonymes, et recourt à des stratégies formelles qui tranchent avec le reste de sa production (images floues évoquant le mouvement, lumières déformées des grands néons publicitaires, vues plongeantes, etc.). Les clichés de Londres, comme certains de ceux réalisés à New York, donnent le sentiment que Ronis a pris délibérément le parti d’une lecture poétique, placée sous le signe cette fois non pas de l’engagement, mais de l’étrangeté.” En voici un bar qui a pris des allures féeriques:

Londres Soho 1955 Willy Ronis

Une seule destination semble revendiquée: celle de la RDA qui,  en 1967, n’est pas encore reconnue internationalement et dont le parcours est en phase avec l’engagementpolitique de Ronis. A cette période Ronis s’est rendu à deux reprises en Allemagne de l’Est, dans le but de montrer une société différente de la société occidentale, en portant son intérêt en particulier sur le monde ouvrier et sur son appropriation d’une culture autrefois réservée à la bourgeoisie. L’exposition qui en résulte sera présentée en France 70 fois jusqu’en 1974 contribuant ainsi à montrer la vie quotidienne en RDA. Un témoignage d’un monde révolu.

« La photographie c’est l’émotion » disait Willy Ronis et cette exposition en est une belle.

Jusqu’au 22 aout 2010

La Monnaie de Paris

Horaires: Du mardi au dimanche 11 h - 19 h
Le jeudi (nocturne) 11 h - 21 h 30

Fermé le lundi


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