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Je ne veux pas laisser Inception s'échapper...

Par Tred @limpossibleblog


Je ne veux pas laisser Inception s'échapper...
Le film s’est terminé il y a près d’1h30. C’est si peu, et pourtant cela semble déjà une éternité. Les certitudes s’effacent encore plus vite que les doutes. Les interrogations se font plus nombreuses à mesure que le film s’éloigne. Il y a une heure et trente minutes, la salle se rallumait après m’avoir plongé moi et 400 autres personnes dans le noir pour pénétrer l’esprit tortueux de Christopher Nolan et son nouveau film, celui dont tout le parle, celui que tout le monde veut voir. Celui duquel chacun sort étourdi, certains par l’ennui peut-être, du moins par la confusion, mais beaucoup, j’en suis sûr, comme moi, en sortent étourdis d’excitation, de vertige et de bonheur. Inception.
Mais derrière la brume qui recouvre l’esprit, difficile de recouvrer le fil de ses pensées autour du film. Sortir d’un tel film et vouloir écrire dessus équivaut à une course contre le temps et les souvenirs similaire à celle que les protagonistes du film entament. Que dire, que régurgiter, qu’analyser ? Faut-il analyser un film tel qu’Inception ? Est-ce ma volonté que d’analyser Inception ? Je ne le crois pas. L’analyse filmique n’a jamais été le but de ce blog, et je ne vais pas commencer avec Inception, même si à l’évidence, de tous les films que j’ai vu depuis que j’ai commencé L’impossible blog ciné, le film de Christopher Nolan est celui qui mériterait le plus ce genre d’exercice.
Pourtant il faut que je parle d’Inception. Il faut que je couche sur le papier, sur le clavier, les sentiments qui m’assaillent une heure trente après en être sorti. Il faut que je raconte à quel point j’ai été absorbé par le film. A quel point deux heures et trente minutes durant, j’ai retenu ma respiration. Avec quelle force mon cœur battait lors du dernier acte du film. Avec quelle force il battait encore tout du long du générique de fin.
Je veux dire à quel point Inception m’est apparu encore plus vertigineux que je l’attendais, que je l’espérais. Mais pas de ces vertiges qui vous prennent la tête et vous collent un mal de crâne agaçant, non. Un vertige fascinant, élaboré, minutieux, qui vous attrape aux tripes et vous entraîne, vous laissant tout le temps la sensation que vous touchez presque la vérité du doigt. Que la combinaison de l’énigme est là, quelque part, sous vos yeux, à votre portée, que vous l’effleurez et qu’elle ne fait que vous attendre.
Il faut que je couche ces pensées. Ce ressenti. Ce ressenti d’un film fouillant les tréfonds de l’âme humaine, les remords, les regrets, les espoirs. Les souvenirs. La forme est un leurre. C’est un emballage hollywoodien nécessaire à tisser les méandres sans limites de ce qui se cache en nous. C’est « James Bond rencontre Matrix » sur l’affiche du film. Certes, en apparence, il y a de cela. Mais il faut plonger. Au-delà de la surface, au plus profond des recoins du récit et des personnages. On se croirait en fait plus dans l’eXistenZ de Cronenberg que dans le Matrix des frères Wachowski, mais peu importe. On est déjà ailleurs.
Que vais-je retenir d’Inception ? Plus les minutes s’écoulent depuis ma sortie de la salle, plus je crains que le film s’évapore. Qu’il s’effondre comme les rêves s’effondrent lorsque l’on se rend compte que la réalité est ailleurs. Je ne veux pas de cela. Je veux que le film reste. Que mon cœur continue à battre à la vitesse folle qui était la sienne pendant la projection. Que les fils se dénouent tout en gardant du mystère. Je veux comprendre tout en restant dans l’évasif. Je veux revoir Inception.


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