...et moi, j'etais en enfer.

C’est dans les filatures et les interpellations musclées qui jalonnent son quotidien que Simon Delile, Capitaine à la brigade des stupéfiants de Paris, puise le plaisir de son existence. Pourtant, lorsque sa mère tombe gravement malade, cette vie qui lui a coûté un mariage et qu’il n’a jamais songé à quitter, Simon l’abandonne pour revenir vivre dans sa ville natale de Toulon. A 35 ans, il retrouve la maison familiale où il a grandi seul avec l’ombre d’un père parti trop tôt. Ses premières semaines s’écoulent lentement, rythmées par les séjours en hôpital de sa mère et la banalité des affaires qu’il traite au commissariat local où il a obtenu son affectation. Ses seuls moments de détente, il les partage avec son ami Eddy, dans le bar restaurant que tient ce dernier. Cette monotonie, nourrie par les regrets sur sa vie antérieure, va basculer un dimanche de permanence par la découverte du corps d’un cadre informatique assassiné d’une balle dans la tête au cours de son jogging. L’autopsie confirme la première impression de Simon, c’est une exécution. Dès lors, enquête de voisinage, interrogatoires, exploitation des relevés téléphoniques et bancaires, tout y passe pour tenter d’élucider ce crime. Mais le premier obstacle devient très vite insurmontable. Aucun mobile. Personne n’avait intérêt à la mort de ce père divorcé et l’hypothèse d’un crime de rôdeur ou d’une erreur sur la cible ne convainc pas l’enquêteur. Alors pourquoi ne pas passer la main ? Après tout, ces affaires sont du ressort des services spécialisés plus que d’un commissariat de province et surtout la situation personnelle de Simon se complique chaque jour un peu plus. D’abord ce juge d’instruction au tribunal de Grande Instance de Toulon qui l’accuse d’avoir détourné 12 000 euros au cours d’une perquisition chez un trafiquant. Il lui colle même sur le dos une équipe de l’inspection générale des services chargée d’épier ses moindres faits et gestes. Il y a aussi l’état de santé de sa mère qui semble s’aggraver et contre lequel il se retrouve désarmé et Marie, son amour de jeunesse. Les années ont passé mais il s’aperçoit vite que ses sentiments sont restés intacts et qu’elle est victime d’un dangereux harcèlement qu’il doit régler rapidement sous peine de voir la situation dégénérer. Mais Simon ne veut rien lâcher. Il s’obstine et avec pour seul indice une douille de calibre 22 long rifle, il remonte la piste de deux meurtres similaires. Le premier a été commis sur un détenu fraîchement libéré dans la chambre meublée d’un vieil hôtel Parisien et le second au domicile d’un père de famille sans histoire habitant l’arrière pays varois alors que sa femme et son enfant étaient absents. Si le meurtrier reste insaisissable, reste l’unique certitude que les victimes se connaissaient et qu’elles partageaient un secret vieux de plus de 20 ans. En but à l’hostilité de son chef de service et malgré les menaces de dessaisissement qui planent au dessus de sa tête, Simon avance...