Synopsis :
Aang, jeune garçon de 12 ans et successeur d'une longue lignée d'Avatar, a la responsabilité d'empêcher la Nation du feu de détruire la Tribu de l'eau, le Royaume de la Terre et les Nomades de l'air afin de rétablir l'équilibre entre les quatre nations et de contrôler les quatre éléments.
Critique :
J'annonce tout de suite : je suis un fan de Shyamalan. Je sais, on est sûrement pas beaucoup sur Terre tant le monsieur est critiqué de partout. Oui j'ai adoré Signes, j'ai aimé le Village et Incassable, j'ai trouvé des qualités à La jeune fille de l'eau et j'ai même apprécié son dernier Phénomènes. Un défenseur envers et contre tous donc... Mais jusqu'à aujourd'hui.
Le dernier maître de l'air symbolisait le changement de style du réal qui quittait les thrillers paranormaux pour une adaptation teintée d'action. Les premiers échos du net étant plutôt catastrophiques, je ne m'inquiétais pas plus que ça puisque c'est assez habituel pour les films du bonhomme. Pourtant, dès les premières minutes du film, on sent que quelque chose ne fonctionne pas. Les personnages semblent sortis d'un erzatz de Narnia, les enjeux narratifs sont flous. Et ça se confirme au fil du long métrage : les scènes s'enchaînent en dépit du bon sens (on passe d'un décor à l'autre, d'un personnage à l'autre sans que le spectateur se sente concerné), les acteurs sont tous mauvais (le petit héros a une tête à claques, mister Slumdog est ridicule), la mise en scène est inexistante (et pourtant le sens du cadre de Shyamalan était une des seules qualités que lui concédaient encore ses détracteurs). Là rien, nada, une mise en scène plate et sans saveur, comme si le monsieur ne savait pas comment tourner un blockbuster estival à force de chercher à se démarquer.
On se dit alors qu'on va se rattraper sur les scènes d'action puisque voir les éléments de la nature (l'eau, le feu, l'air, la terre) s'affronter ça ne peut pas être foncièrement à jeter, et ça peut même être sacrément jouissif en soi. Sauf que là aussi la déception est de taille : chaque bataille est anti spectaculaire au possible. C'est assez difficile à expliquer, mais jamais on ne ressent de jubilation ressortant des bastons au ralenti et des effets spéciaux pas toujours réussis. Les mouvements effectués par les maîtres pour provoquer le déferlement d'éléments sonnent thaï-chi du pauvre et semblent avoir 15 ans de retard dans le registre des arts martiaux.
Le fait qu'on ne s'attache à aucun personnage, qu'on se foute royalement des divers rebondissements qui surviennent et que le scénario soit confus (on ne sait plus qui est qui, qui appartient à quel clan, qui se bat contre qui) provoque un ennui interminable et donne envie de regarder sa montre pour que se termine le calvaire. Sans compter une 3D aussi pénible qu'inutile qui a sûrement contribué au sentiment de fatigue audio visuelle que constitue le "spectacle".
Une séance qui m'a donc laissé dubitatif, résigné et assez consterné devant ce ratage complet et cette auto flagelation de Shyamalan qui aura bien du mal à convaincre même ses fans les plus hardcores. L'été se poursuit donc toujours aussi médiocrement cinématographiquement parlant puisqu'à part Inception tous les blockbusters attendus se vautrent lamentablement (le nullisime Predators en était le dernier exemple)