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A.G. : Everything's Berri

Publié le 29 juillet 2010 par Crazyhorus

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Est-il encore besoin de le présenter ? Andre Barnes dit A.G., membre statutaire du légendaire D.I.T.C aujourd’hui tristement démembré, est le fruit des fastes années Hip Hop qui animent la fin du XXème siècle. Originaire du Bronx, lieu originel et historique, bastion inexpugnable de Boogie Down Productions durant les années 1980, A.G. est devenu au fil du temps un des gardiens de l’intégrité rapologique des 90’s, à l’heure où certaines connaissances issues de l’underground ont honteusement vendu leurs skillz pour s’acheter la panoplie du parfait opportuniste. Si ses doublons avec O.C ou Showbiz ont toujours su conserver une teinte “traditionnelle” formidable (Runaway Slave, Goodfellas, Full Scale), son parcours en solitaire est en revanche plus singulier, n’hésitant pas à flirter avec les excentricités musicales de Madlib ou Oh No (Get Dirty Radio) afin de brouiller toujours un peu plus les pistes. N’écoutant que son instinct et profitant d’un certain effet de surprise, A.G. nous prend une fois de plus à contre-pied avec un album à la cover sublime qui sent bon les good old days.
Faisant cavalier seul, Andre The Giant s’est offert les services de Ray West, producteur inconnu (dont on a pu apprécier le travail de mixage sur le superbe Marcberg de Roc Marciano paru dernièrement) et qui remplace le temps d’un opus les fidèles acolytes que sont Show, Lord Finesse ou encore E-Blaze. Délaissant le rap percutant et technique auquel nous étions habitués, A.G. semble avoir pris une certaine distance avec les textures sonores qu’il affectionne régulièrement. Exit les cuts incisifs, les drums qui claquent et les lourdes basses qui jalonnent les productions du D.I.T.C, Ray West déploie un style en tout point opposé sur lequel le MC expose son art du chill (”I Wanna Chill”). L’ossature d’Everything’s Berri fait ainsi état d’un dépouillement radical au minimalisme brut souvent déstabilisant (”Xenobia”, “YMI Still Here”, “On The Block (Tremont Spot)”), qui s’élève par moments vers un onirisme à la beauté figée et vaporeuse (”Dreams”, “Berriville”, et  son sample de Teddy Pendergrass, “Tweet Heart”). Si certains titres frôlent l’insomnie, d’autres au contraire affichent une couleur plus éclatante comme “Infected” reposant sur une fine boucle empruntée au “Nothing Stronger Than Love” de Natalie Cole, “Fuck The Club” ou encore le chatoyant “Party Hard, Hustle Hard” sur lequel la voix rocailleuse de feu Party Arty tranche de manière nette avec le velours de la production. 
Au final, on regrettera tout de même l’absence de rythme, car si certains titres bénéficient d’un soin particulier en installant un véritable univers, la majorité tombe malheureusement dans des formes apathiques nauséeuses. A.G. reste définitivement plus convaincant lorsqu’il s’associe avec O.C. et ses larrons du Bronx, à l’image d’Oasis. On attend plus que la prochaine livraison avec Show pour nous faire oublier tout ça.

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