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James Mangold est un touche-à-tout. Du film torturé (Une vie volée), au thriller (Identity), en passant par le biopic musical (Walk the line) et le western (3h10 pour Yuma), il s’est essayé à tous les genres, livrant cette fois-ci un blockbuster light qui mise un peu tout sur son duo d’acteurs. Il faut dire qu’hormis le capital sympathie déployé par le couple à l’écran, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Scènes d’actions explosives mais sans originalité, humour basé sur un antagonisme masculin/féminin éculé, et, vagues complots et autres trahisons en arrière plan, Mangold fait du Mangold, soit le minimum en matière de mise en scène, le maximum étant comme toujours misé sur les bons acteurs qui investissent sa filmo (Joaquin Phoenix, Angelina Jolie ou Russel Crowe, pour ne citer qu’eux). Paradoxalement, et même si le film ne laisse aucun instant de répit à ses personnages et aux spectateurs, empilant les séquences musclées et les rebondissements, l’ennui parvient (sournoisement) à s’installer entre deux coups de feu et trois petites plaisanteries bien senties. Etrangement, on décroche, sans trop savoir pourquoi, face à une certaine vacuité déguisée en légèreté estivale. Pour le coup, le charme de Cameron et la perfection millimétrée de Tom n’y peuvent rien changer. Et, in fine, on les préfère de loin réunis sous le ciel vanille de Crowe.