« Blanc comme neige » de Christophe Blanc (MK 2 Video)
Sortie le 04 août 10
Le film
3 out of 5 stars
Les bonus
4 out of 5 stars
]
Il y a des titres qui ne racontent pas forcément une histoire. « Blanc comme neige » par exemple. Même si la première image est celle d’un champ immaculé, avec un homme agonisant. Ca paraît un peu lourd pour donner un sens au titre, surtout que cette entrée en matière nous raconte déjà la fin. Le mourant est notre héros, un homme qui n’a rien vu venir …Une technique de scénario comme une autre, casse gueule ,qu’il faut pouvoir défendre bec et ongle. Ce que fait ce jeune réalisateur Christophe Blanc, dont je ne sais pas grand-chose. Mais ce film est déjà un bon début.
Au fur et à mesure que le récit, d’une invraisemblance quotidienne, prend du poids, je m’accroche encore un peu plus à ce jeu d’une tension extrême, à cette succession de catastrophes virant aux cauchemars les plus dantesques : malgré quelques faiblesses d’écriture, une logique parfois à l’emporte pièce, j’y ai cru et j’y crois encore.
On nous parle ici du malheureux Maxime qui a tout pour être heureux : bonne situation, belle maison et petite famille sympathique, quand patatras, les coups foireux de son associé le plongent dans la mouise la plus totale. Dans la vie, il arrive que vous vous engagiez ainsi sur un terrain qui vous paraît d’une tranquille platitude, lorsque tout bascule et que l’engrenage devient inéluctable.
Maxime trouve de l’aide auprès de ses deux frères qui ont semble-t-il un passé un peu louche. Si bien qu’ils n’'y vont pas par quatre chemins pour solutionner les problèmes.
Et là le casting est de premier ordre : Olivier Gourmet et Jonathan Zaccaï sont à leur place. Mais comme ils foirent leurs premières interventions, on sort les flingues, on menace la vie des proches et l’enfer commence.
Ce thriller qui prend toute sa dimension en écartant quelques règles du genre (aucun flic, aucune enquête… ) devient ainsi étouffant sous la coupe de François Cluzet qui possède tous les attributs du personnage « blanc comme neige » qui ne saisit pas un instant ce qui lui arrive.
J’ai moi aussi perdu les pédales un instant en imaginant que les « méchants » venaient des pays de l’Est. Que nenni puisque quand il s’agit de régler les comptes c’est dans un autre pays du froid que l’on retrouve tous nos protagonistes. C’est peut-être la seule grosse erreur de fabrique de la part de Blanc, qui très proprement réalise un polar d’excellente facture.
Son point fort ? Une direction d’acteurs cohérente. La preuve ? Louise Bourgoin qui à ce jour ne m’avait pas fait grand effet, est très convaincante dans le rôle de la femme de Maxime. Comme quoi il ne faut jamais désespérer.LES SUPPLEMENTS
Scènes coupées/montages alternatifs
Il s’agit de scènes existantes, présentées dans des versions longues, le plus souvent très explicites. C’est bien fait, très intéressant et on y voit à un moment Maxime prêt à régler le plus officiellement du monde son problème. Une rencontre avec un agent du fisc, coupée au montage.
Une autre scène explique par le menu, la façon dont magouillait l’associé de Maxime. Elle aurait pu rester… Les autres sont à voir , de toute façon.
Making of (28 minutes)
Là encore il sort de l’ordinaire, puisque malgré quelques scènes de tournage, on assiste ici plutôt à leurs préparations, aux repérages et à quelques répétitions. Ca discute beaucoup avant la prise et le making of ne fait pas l’impasse sur les tensions (une scène en Finlande où Gourmet n’a pas l’air content du tout) ou sur la technique d’un réalisateur qui ne se contente pas de l’à peu près. « Si vous répétez ce qui est écrit, ça ne suffit pas .C’est une scène de menace, tout le monde doit flipper et tout ça on ne le voit pas, on ne le sent pas ».
Bouli Lanners, par qui le scandale arrive