Magazine Cinéma

Plan B : originalité, tact et sensibilité

Par Ffred

 Plan B
L'histoire
Bruno vient de se faire plaquer par sa copine qui partage désormais sa vie avec Pablo. Mais derrière son apparente indifférence, Bruno élabore un plan pour la reconquérir… Il se rapproche de Pablo, devient son ami et cherche à fragiliser le couple. Mais rapidement, il se rend compte que pour arriver à ses fins, il n’a pas d’autre solution que de passer au plan B, l’amenant à remettre sa propre sexualité en question…
Manuel Vignau et Lucas Ferraro. Happiness Manuel Vignau et Lucas Ferraro. Happiness Manuel Vignau et Lucas Ferraro. Happiness
Mon avis
Premier film d'un jeune réalisateur argentin Marco Berger (aussi scénariste et monteur), Plan B est l'excellente surprise de l'été. Pouvant tourner à l'exercice de style, le film est finalement très simple. C'est réalisé avec peu de moyens et cela se voit. Pas de décors, peu de musique, une image pas vraiment belle, un montage léger. Cela confine au dépouillement. Seuls les sentiments comptent. De courtes scènes de dialogues entre les personnages sont séparées par des plans fixes d'immeubles (pas très beaux) accompagnés d'un son sourd symbolisant très bien les doutes et les questions qui les assaillent. L'essentiel est dit dans ces scènes, pas de superflu, on ne voit ni les débuts ni les fins de conversations. Aucun plan de la ville non plus. Juste les toits et ces quelques bâtiments. Le scénario est finement écrit. Pour une fois, on assiste à une histoire d'amour (du moins le début) entre deux hommes pas vraiment destinés à ça et qui sont les premiers surpris. On n'est pas là devant un film gay, juste un film sur l'amour sans distinction de sexe. Sur la découverte de soi aussi. Et le fait qu'une sexualité n'est pas forcément figée dans ce que la société nous à imposer. Le petit jeu de Bruno pour récupérer sa petite amie se retourne contre lui à son corps défendant, nous prouvant une fois de plus qu'on ne joue pas impunément avec les sentiments, cela peut très vite déraper et tourner à la confusion et au trouble. Jusqu'à la fin on est pris à contre-pied et on ne sait pas ce qu'il va se passer. Outre une mise en scène et un scénario singuliers, l'interprétation est de qualité. Les deux jeunes acteurs dont c'est aussi le premier film sont épatants et très convaincants. Ils sont pleins de charme chacun à leur manière sans être vraiment beaux, avec ce côté viril, masculin et un peu brut, duquel se dégage une très grande et belle sensualité. Des hommes normaux loin des stéréotypes et des fantasmes. Certes l'ensemble peut déconcerter. Car c'est lent, très lent. N'attendez ni action, ni rythme. Cette lente progression de l'intrigue sert parfaitement la mise en place de l'histoire où tous les rouages de la séduction et de l'arrivée inopinée de l'amour sont parfaitement décortiqués. Pas de heurts, pas de cris, pas de scènes d'hystérie ou de prise de tête psychologique. Une simple histoire d'amour aux antipodes de tous les clichés et passages obligés des traditionnels films traitant des histoires entre hommes. Pas de pathos, on ne finit en pas en larmes. Mais touchant, attendrissant, attachant. Avec la bande-annonce on s'attend à quelque chose de plus lourd et de plus conventionnel. Main non, c'est juste fait avec originalité, tact et sensibilité, finesse et intelligence. En tout cas pour moi un vrai coup de cœur.
Manuel Vignau et Lucas Ferraro. Happiness
Tu dois activer le JavaScript pour afficher cette vidéo. &VideoID;&typevid;
 


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Ffred 143 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines